Normandie | Thierry C., cadre bancaire pédocriminel ; simple sursis pour avoir agressé sexuellement la fille de sa concubine

Pendant plus de deux ans une adolescente a subi les assauts de son beau-père, de 40 ans plus vieux qu’elle.

Ce cadre a été condamné.

Une adolescence et un début de vie adulte gâchés, salis. C’est ce que Thierry C., aujourd’hui âgé de 55 ans, a fait subir à la fille de sa concubine, qui avait alors entre 13 et 16 ans.

Les faits se sont déroulés à Bihorel et Quincampoix.

Pour des agressions et des atteintes sexuelles répétées, ce cadre bancaire – qui semble-t-il ne comprend toujours pas la portée de ses gestes – a été condamné à trois ans de prison, intégralement assortis de sursis avec mise à l’épreuve.

Outre des soins, l’interdiction de contacter la victime et le paiement de 8 000 € de dommages et intérêts, l’homme devra tous les six mois renouveler auprès de la police sa déclaration au fichier des auteurs d’infractions sexuelles, ce fichier national qui répertorie les domiciles de ces condamnés souvent récidivistes.

« Elle jouait la séduction »

Pour le coup, cette affaire marque la première condamnation du prévenu. C’est en septembre 2015 que la jeune femme faisait état du comportement « ambigu » de son beau-père à son professeur de sports.

Cette lettre a été le déclencheur et c’est finalement la maman de l’adolescente qui a recueilli ses confidences.

Depuis plusieurs années son propre compagnon embrassait, caressait, palpait, pelotait, s’imposait dans la chambre de sa fille.

Le soir même de ces confidences, l’homme quittait le domicile commun.

« Ce n’est pas moi qui suis venu la chercher, a détaillé le prévenu à la gendarmerie. Elle m’a même touché une fois sans que je ne lui demande. Elle jouait sur le registre de la séduction. »

Bref, l’aguicheuse, défense assez classique et maladroite d’un homme pris dans un comportement interdit.

« Quand même ! Elle avait entre 14 et 16 ans, vous en aviez entre 51 et 53. C’est là le signe d’une relation équilibrée ? »,

interroge le tribunal correctionnel.

« Oui, je reconnais, je suis responsable. J’aurai dû mettre le holà dès le départ et je n’ai pas su le faire »,

insiste le prévenu.

Reste que ces gestes ont eu de graves conséquences : la jeune femme a tenté de mettre fin à ses jours. Auparavant, elle s’était scarifiée à plusieurs reprises. Elle est décrite par sa mère comme étant dépressive.

« Vous ne faites pas le lien entre cette affaire et ces signes de détresse ? »,

demande, incrédule, le conseil de la victime, Me Marc François.

« Les faits m’ont bouleversé, mais non, je n’ai pas fait le lien… Si elle le dit, c’est qu’il existe, mais comme elle ne le dit pas »,

rétorque Thierry C., qui admet tout de même avoir « honte », regretter « un énorme gâchis ».

« Il ne demande même pas pardon »,

s’emporte Me François, « il n’a absolument rien compris ».

« Elle était à la recherche d’un père de substitution et elle a eu tout autre chose »,

déplore la procureure de la République adjointe Corinne Girard.

« Tout le monde le regarde en se disant « quel salopard », mais personne ne peut dire qu’il ne ressent pas de culpabilité », tente de défendre Me Hugues Vigier pour la défense.

« La souffrance de cette gamine est une évidence mais quelle en est la raison ? Rien dans le dossier ne permet de faire le lien entre ce qu’à fait mon client et cette souffrance. Même l’expert ne note aucune souffrance particulière. »

Reste cette horrible coïncidence des dates, alors : c’est l’avant-veille du procès que la jeune femme a tenté d’en finir. Difficile de ne pas faire le lien et le tribunal a presque intégralement suivi les réquisitions du ministère public.

Source : Paris-Normandie

 

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