Île-Molène | Dix-huit mois de prison avec mandat de dépôt pour le pédocriminel

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Le gardien du phare surnommé « Dutroux » voire « Jean Phil les petits garçons »
photo de la balance de la justice trônant
Présumé être l’auteur d’agressions sexuelles imposées à un mineur de janvier 2000 au 31 décembre 2002 à Molène et à Brest, un homme de 63 ans était renvoyé ce jeudi devant le tribunal judiciaire de Brest. Il s’est enfui du palais de justice au terme des débats avant que le jugement soit rendu.

Une rumeur court depuis plus de vingt ans à Molène : le gardien du phare prénommé Jean-Philippe serait un pédophile. Sur l’île peuplée de 140 habitants, les ragots vont bon train ainsi que les surnoms, « Dutroux » voire « Jean Phil les petits garçons ».

Nombre d’enfants aujourd’hui majeurs confirment spontanément des agressions sexuelles aux gendarmes saisis par une plainte déposée le 12 mars 2019. Comme eux, pour qui les faits sont prescrits, le plaignant révèle notamment des masturbations imposées. Depuis l’ouverture de l’enquête, le sexagénaire conteste toute responsabilité en l’espèce.

« Je ne suis pas d’accord du tout. Il ne s’est rien passé », répète-t-il à l’envi.

Cependant, confronté à l’opiniâtreté du président Xavier Jublin, au tribunal judiciaire de Brest, sa position se fissure. Il lève constamment les épaules, notamment lorsque le magistrat le questionne au sujet de l’homme qui se constitue partie civile. « Soit il ment, soit il est fou, soit il dit la vérité ».

D’un mouvement d’épaules plus prononcé, il répond :

« Il ment ! ».

« On ne peut pas briser la vie d’un enfant sans en répondre un jour »

Pourtant l’expertise de la victime montre une dénonciation empreinte du « sentiment d’avoir été trompé et blessé ». À la barre, celui qui est devenu père de famille s’écrit : « Le fait d’avoir un enfant, ça m’a pété à la gueule, d’où ma plainte ! ». « J’éprouve un profond dégout », poursuit-il, avant d’entendre l’expertise du prévenu montrant « sa composante perverse ».

Inflexible, le sexagénaire se contente de dire :

« C’est le copinage des îliens contre moi ».

Ce qui fait réagir Me Ronan Appéré pour la partie civile :

« La salissure physique devenue morale sur mon client continue à l’audience ».

Avec le même ton, la représentante du parquet relève qu’« on ne peut pas briser la vie d’un enfant sans en répondre un jour ». Et de requérir quatre années d’emprisonnement dont un avec un sursis probatoire.

S’ensuit la plaidoirie de Me Alexandre Quéméner, indiquant d’emblée : « C’est mon rôle de vous mettre un doute ».

Les juges, destinataires du message, expriment néanmoins leur conviction en condamnant Jean-Philippe Rocher à une peine de dix-huit mois de prison avec un mandat de dépôt à l’audience.

Mais ce dernier a préféré quitter les lieux avant l’arrivée des policiers. Ce qui a fait dire au président : « Oh, monsieur est parti sur son île ! ».

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