Vitry-en-Artois | Un homme de 40 ans condamné à 5 ans de prison avec sursis pour agressions sexuelles sur ses propres frères et soeurs pendant une décennie

Aîné de dix enfants, il est condamné pour agressions sexuelles sur ses frères et sœurs

Mardi, le tribunal correctionnel d’Arras a condamné un homme de 40 ans pour agressions sexuelles sur mineurs. À partir du début des années 1990 et pendant plus d’une décennie, le grand frère a multiplié les violences sur les plus jeunes de ses frères et sœurs dans la maison familiale.

« Un huis clos familial sordide. »

À l’heure de plaider, Maître Jacobus résume l’histoire par ces quelques mots. Son client, un célibataire sans emploi de 40 ans, doit répondre de faits d’agressions sexuelles sur mineurs devant le tribunal d’Arras. De 1996 à 2008, l’homme s’en est pris à plusieurs de ses neuf frères et sœurs, dans la maison familiale.

« Un lieu fermé du monde extérieur, aux volets toujours fermés, où le père menaçait les éducatrices »,

montrera l’enquête. Lui est placé à 13 ans en foyer, les neuf autres suivront de 1998 à 2000.

Il les choisit petits, faibles, et sans caractère.

« Les faits sont gravissimes, s’exclame la procureure Ortuno. Il se détourne d’eux quand ils grandissent. Il les choisit petits, faibles, et sans caractère. Sur les neuf plus jeunes frères et sœurs, deux y ont échappé car ils avaient du caractère. »

Pendant près de dix ans, l’aîné imposait caresses, baisers, et fellations aux plus jeunes de ses frères et sœurs (âgés de 5 à 13 ans à l’époque), pendant que la maman partait faire des courses.

Films pornographiques

« Pourquoi faire ça ? », interroge le président Nicolas Houx. Il hésite.

« Il s’est passé tellement de choses. Je faisais n’importe quoi. »

Puis s’explique.

« J’ai fait la même chose que mon oncle. »

L’adulte l’aurait agressé sexuellement à de multiples reprises lorsqu’il était âgé de 8 ans. Un traumatisme à ajouter au comportement violent de son père… dont l’un des rituels (hormis les coups) consistait à regarder des films pornographiques avec ses fils.

« Il en résulte un éveil désordonné à la sexualité. Ainsi qu’un grave manque affectif »,

conclura un expert psychiatrique. « C’était surréaliste », résume la procureure. Une expression reprise par Maître Jacobus qui ajoute que son client n’a pas eu d’enfance normale et n’aura jamais de vie normale. Du côté des victimes, seuls deux frères et une sœur ont osé demander réparation.

« Les autres ne veulent plus en parler. »

Aucun n’a fait le déplacement au tribunal.

La peine

Après délibération, le tribunal d’Arras s’est prononcé en faveur d’une peine de 5 ans de prison dont trois assorties d’un sursis simple. Déjà condamné le 13 mars 2017, la confusion des peines a été retenue. Inscrit au fichier judiciaire automatisé des auteurs d’infractions sexuelles, il a obligation de vivre dans une résidence déterminée et de pointer au commissariat.

Source : lavoixdunord