Vire | Correctionnalisation de viols sur mineures pour Franck Benoit

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Pédocriminel En liberté

« Je dormais quand j’ai senti une main dans ma culotte et des doigts dans mes fesses »
En 2015, à la suite de son divorce, Franck Benoit, qui traverse une période de galère est hébergé par son copain Richard* à Vire Normandie (Calvados). C’est à l’occasion d’une fête d’anniversaire, aux nombreux invités alcoolisés, qu’il aurait agressé sexuellement deux fillettes de 9 et 10 ans

A Vire Normandie, lors d’une soirée d’anniversaire, il agresse sexuellement deux fillettes alors qu’elles dorment

Jeudi 23 septembre 2021, Franck Benoit (49 ans) a été jugé en correctionnelle pour agressions sexuelles sur mineures commises l’été 2015 à Vire Normandie.

À l’audience du tribunal de Caen (Calvados) l’homme maintient ce qu’il a dit durant l’enquête. Il avait bu pas mal d’alcool et fumé du cannabis

L’homme s’est donc retrouvé devant le tribunal correctionnel de Caen (Calvados) jeudi 23 septembre 2021.

Salomé et Morgane sont alors âgées de 9 et 10 ans.

Tandis que la fête bat son plein, les deux fillettes vont se coucher vers 22h30. Elles occupent la même chambre dans des lits superposés. Ce qui leur serait arrivé cette nuit-là, c’est bien plus tard qu’elles oseront en parler. Car Franck serait venu à plusieurs reprises les importuner et si elles parviennent à chaque fois à le faire sortir de la chambre, c’est plus tard, durant leur sommeil qu’il les aurait agressées.

Ce n’est qu’en 2018 que Salomé en parlera à sa mère poussant Morgane à se confier elle aussi. Il est vrai qu’elles se sentent, l’une comme l’autre, mal dans leur peau. Irascibles, susceptibles, avec des notes en chute libre. L’une raconte :

« Je dormais quand j’ai senti une main dans ma culotte et des doigts dans mes fesses, ça m’a réveillée, la porte était entrouverte et je l’ai reconnu ».

Elle dit être sortie pour s’installer sur le canapé du salon. C’est alors qu’il aurait agressé l’autre fillette de la même manière.

À l’audience l’homme maintient ce qu’il a dit durant l’enquête. Il avait bu pas mal d’alcool et fumé du cannabis, certes, mais pas d’avantage que les autres et malgré quelques trous de mémoire il juge impensable ce qu’on lui reproche :

« Je ne sais pas du tout de quoi on parle. On vient m’accuser de ça des années après. Ces filles ont un esprit mal placé. Je ne suis jamais allé les importuner dans leur chambre, si je suis allé dans le couloir c’est pour me rendre aux toilettes ».

Ce qui laisse à penser aux magistrats que la mémoire du prévenu est bien sélective. L’expertise psychiatrique rend compte de capacités intellectuelles limitées, de troubles du comportement dus à une imprégnation alcoolique. De cela découleraient des fréquentations marginales.

La procureure est consciente qu’il y a parole contre parole mais pour elle le changement de comportement des filles est parlant.

« De plus, elles demeurent constantes dans leurs déclarations, sans en rajouter, sans chercher à l’accabler ».

Elle pointe la gravité des faits et requiert une peine d’une grande sévérité :

« Elles étaient d’autant plus vulnérables, qu’attaquées durant leur sommeil ».

Pour l’avocate de la défense il n’y a pas grand-chose dans ce dossier. Elle rappelle que l’homme a vécu 18 ans d’union sans problème. Ne mettant néanmoins pas en doute les dires des plaignantes, elle fait remarquer que les invités étaient nombreux ce soir-là et que « n’importe qui a pu pénétrer dans cette chambre ».

Reconnu coupable, Franck Benoit écope de 2 ans dont un an ferme avec 3 ans de sursis probatoire. Il a injonction de soins, interdiction de contact avec les victimes et d’exercer une activité en rapport avec des mineurs. Il devra verser 5 000 € de préjudice moral à chacune ainsi que 500 € à l’une des mères qui s’est constituée partie civile. Enfin, il se voit inscrit au FIJAIS (fichier informatisé judiciaire des auteurs d’infractions sexuelles).

*Salomé, Morgane et Richard prénoms d’emprunt.

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