Vieux-Berquin | Un grand-père condamné pour abus sexuels sur sa petite-fille de 12 ans
- La Prison avec sursis... C'est quoi ?
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- 28/11/2021
- 17:00
La fille est en cours d’anglais, au collège, quand, sans raison apparente, elle éclate en sanglots. Elle se confie à ses copines et les explications remontent jusqu’à l’infirmière scolaire. Cette dernière fait un signalement transmis au parquet de Dunkerque. Les investigations révèlent que le 31 décembre 2019 le grand-père paternel a procédé à des attouchements déplacés sur sa petite-fille alors âgée de 12 ans.
« Il a mis sa main dans mon soutien-gorge puis dans ma culotte, en disant que là j’avais des poils. Ma grand-mère est arrivée et il a enlevé sa main ».
La scène se passe dans le canapé du salon des grands-parents. La fille ne s’est pas tout de suite confiée à sa mère, enceinte au moment des faits, par crainte que celle-ci ne fasse une nouvelle fausse couche.
Elle se scarifie
Mal dans sa peau, elle retourne contre elle-même la haine qu’elle a alors envers son grand-père, et se scarifie :
« Je préférais que ce soit moi qui aie mal plutôt que ma mère »
confie-t-elle durant l’enquête. Elle ajoute :
« Cela m’a soulagée d’en parler. Je voyais cette main baladeuse tout le temps dans ma tête. Ça me dégoûte plus que si c’était un étranger qui m’avait fait ça. »
Présente à la barre, soutenue par sa maman, la jeune fille ajoute qu’elle est aujourd’hui brouillée avec son père qui ne la croit toujours pas. Elle attendait des excuses de ce grand-père qu’elle aimait. Elle ne les entendra pas.
« Elle a été poussée à inventer cela »
Au contraire, jusqu’à la fin de sa comparution l’octogénaire réfute les faits qui lui sont reprochés, et qui ne se sont produits qu’une seule fois. Il dit qu’il en veut à sa petite-fille, et n’a qu’une seule explication :
« Elle a été poussée à inventer cela par sa mère qui veut me faire cracher mon pognon. »
L’avocate du prévenu souligne que son client est rongé par l’arthrose, handicapé de la main gauche, et qu’il a subi de lourdes opérations chirurgicales. La scène d’attouchement reprochée lui paraît compliquée à exécuter par cet homme à la santé fragile.
2 ans de prison
Le ministère public ne voit rien qui puisse remettre en cause l’accusation de la petite fille,
« Une jeune fille qui n’est pas animée par un esprit de vengeance ».
Il ne considère pas davantage que ce grand-père « décrit comme quelqu’un de serviable, chaleureux et aimant » soit un prédateur sexuel.
« Ce jour-là, il a eu un moment de désemparement qui ne s’explique pas. Il n’a pas pu se contenir ».
Il a été demandé à son encontre une peine d’emprisonnement de 12 mois avec sursis simple. Prenant en compte le positionnement du mis en cause durant l’audience, les juges sont allées au-delà de ces réquisitions, et le tribunal a condamné le prévenu à 24 mois avec sursis. Il devra régler 5 000 euros au titre du préjudice moral de la victime, et sera inscrit au fichier judiciaire des auteurs d’infractions sexuelles. Il a 10 jours pour faire appel de cette décision.
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