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Un Vésulien de 32 ans comparaissait cette semaine pour agression sexuelle sur mineure. Des faits qui remontent à juin dernier et qu’il a toujours niés. La victime était montée dans sa voiture de nuit, cédant aux menaces et aux pressions du trentenaire.
Elle n’a pas voulu céder à la panique cette fameuse nuit du 13 au 14 juin 2016, peut-être aurait-elle dû… Lorsque le Vésulien de 31 ans arrête sa voiture devant le lycée Belin pour aborder la jeune femme de 17 ans à l’époque, cette dernière ne fuit pas.
Le trentenaire entame le dialogue et se fait vite pressant, menaçant, pour qu’elle monte dans la voiture. « Il a dit qu’il allait me niquer sa race si je ne montais pas », avait déclaré la mineure dans sa déposition. « J’ai pensé que le mieux, c’était de monter, pour régler ça. »
Mais une fois dans la voiture, elle se retrouve à la merci de l’agresseur, qui la conduit hors de son quartier et de Vesoul. Elle fait l’objet d’attouchements et est contrainte de le masturber. Six heures s’écoulent avant qu’elle parvienne à s’échapper.
Pourquoi est-elle montée ? C’était toute la question, jeudi, devant le tribunal correctionnel de Vesoul où Karim Bahloul comparaissait pour ces faits, mais également pour des outrages sur un policier et deux magistrats…
Le prévenu a toujours nié en bloc l’agression sexuelle et a continué de le faire à l’audience : « Elle m’a gratté un joint devant le lycée Belin », raconte-t-il. « Au début, elle voulait pas monter, parce qu’on était dans le quartier mais après elle est montée. Elle m’a menti sur son âge et son prénom. Dans la voiture, on a échangé quelques bisous, c’est tout. »
« État de panique »
Des témoignages, notamment celui de l’amie qui a retrouvé la victime après sa fuite, soulignent en revanche « l’état de panique » de la jeune femme : « Ce soir-là elle ne m’a pas dit ce qu’il s’était passé. Elle n’était pas bien, elle m’a juste dit que c’était la pire nuit de sa vie. Elle voulait juste prendre une douche. » Pour elle, la jeune femme n’était pas libre de ses mouvements : « Sinon, elle aurait appelé sa mère pour la prévenir qu’elle ne rentrait pas tout de suite. »
L’expertise psychologique menée sur la victime fait ressortir depuis les faits une grande angoisse, un fort sentiment de culpabilité et des troubles alimentaires et du sommeil.
Le médecin s’interroge aussi : « Il est difficile de comprendre comment elle a pu accepter de monter dans la voiture, alors qu’elle connaissait l’homme de réputation ». « Elle n’a pas eu d’autres choix », répond son avocat, Me Brun.
Me Vernet, l’avocat du prévenu lui, a une autre réponse : « Est-ce qu’elle n’a pas joué un double jeu ? ».
Le tribunal, pas convaincu par les arguments et sans doute encore moins le (très) lourd casier judiciaire du prévenu (onze pages, 24 mentions), a déclaré Karim Bahloul coupable de l’ensemble des faits. Il l’a condamné à trois ans de prison ferme, avec mandat de dépôt.
Source : estrepublicain.fr
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