Bry-sur-Marne | Après 17 ans de thérapies sans succès, un pédophile explique pourquoi il veut être euthanasié
- La Prison avec sursis... C'est quoi ?
- 18/03/2016
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Le “20 minute” l’appelle Sébastien et il aimerait mourir le jour de ses 40 ans, « comme un cadeau », selon lui.
Car cela fait près de vingt ans que cet ingénieur de 39 ans enchaîne les séances chez les psychologues et les psychiatres sans parvenir à soigner son mal-être. Accueilli par l’association L’Ange Bleu qui épaule les pédophiles, il a donc raconté à 20 Minutes pourquoi il ne voyait pas d’autres solutions que d’être euthanasié…
A quel moment avez-vous pris conscience de votre attirance ?
Tout a commencé quand j’avais 15 ans. Je suis tombé fou amoureux d’un garçon de mon âge.
C’était contraire aux valeurs de ma famille. Je n’ai jamais osé le dire. Mais je suis resté bloqué sur ce garçon et je suis tombé dans une profonde dépression. A 17 ans, j’ai rencontré un second garçon.
A 20 ans, un troisième…
C’en était trop ! Alors, j’ai fait une tentative de suicide. J’ai commencé à me dire que j’étais pédophile. A l’hôpital, j’en ai parlé. On m’a répondu :
‘‘Vous vous faites des idées. Passez à autre chose…’’
Mais vous n’y êtes jamais parvenu…
Non. Aujourd’hui, j’ai presque 39 ans et je suis toujours attiré par les garçons de 15 à 18 ans, 20 ans à la rigueur. Mais pas au-delà…
Avez-vous déjà agressé sexuellement des jeunes ?
Jamais ! Comme le meurtre ou la torture, le viol m’est horrible. Ça m’arrive de consulter des images sur Internet. Je cherche des jeunes garçons entre 18 et 20 ans en espérant qu’ils ont bien l’âge annoncé…
Vous êtes vous fait soigner ?
Cela fait dix-sept ans que je suis en thérapie. J’ai passé quatre ans en hôpital psychiatrique.
J’ai vu huit psychologues, quatre psychiatres, un sexologue. Je suis même allé me rendre à la justice en 2014. On m’a dit que je n’étais pas un danger pour les enfants et on m’a adressé à un autre psychologue.
Avez-vous également pensé à la castration chimique ?
Oui, je l’ai réclamée. Mais je n’ai agressé personne. ”Pourquoi cherchez-vous à vous mutiler ? ”, m’a-t-on dit pour justifier le refus. De toute façon, la castration chimique évite les pulsions. Mais cela n’enlève pas les pensées. Désormais, je ne veux plus rien…
C’est pour cela que vous avez entamé des démarches pour vous faire euthanasier ?
En octobre 2015, j’ai découvert que l’on pouvait faire une demande d’euthanasie pour ‘‘souffrance psychique’’. J’ai déposé un dossier. Quatre rendez-vous sont nécessaires pour savoir si c’est possible. J’en suis au troisième…
Il n’y a pas d’autres solutions ?
Les gens ne comprennent pas que les pédophiles souffrent aussi. Mon but n’est pas de faire du mal aux enfants. Je n’ai pas de pulsion. Cela relève plus du sentiment amoureux. La société s’oppose à de telles relations. Et c’est normal. Alors, je ne veux plus rien. Il n’y a que l’enfer qui m’attend.
Source : http://m.20minutes.fr
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