Tours | Un pédocriminel condamné à trois ans de prison dont deux avec sursis

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Pédocriminel En liberté

“A 13 ans, j’ai été condamnée à perpétuité”
13 ans, c’est l’âge auquel Frédéric, l’ami de ses parents commence à l’agresser sexuellement. Entre les années 2012 et 2016, il lui touche les jambes, la poitrine, essaye de l’embrasser, lui envoie de multiples messages. Il lui dit qu’il est amoureux d’elle, elle lui répond que cela la gêne.

Mardi 7 septembre, le tribunal correctionnel de Tours l’a condamné à trois ans de prison dont deux avec sursis probatoire.

« J’ai compris que mon silence ne me protégeait pas moi, mais lui. »

Les mots d’Élodie retentissent dans la salle d’audience. Debout à la barre, elle lit le texte qu’elle a préparé :

« Je suis ici pour que plus jamais aucune jeune fille ne soit devant vous. »

Parler, c’était pour elle un devoir envers d’autres potentielles victimes.

Elle situe sa prise de conscience en 2018, lorsqu’elle voit à la télévision le film Les Chatouilles, d’Andréa Bescond et Éric Métayer, qui raconte les abus sexuels et les viols commis par un ami de la famille sur une petite fille.

Élodie portera plainte quelques mois plus tard à Amboise, en mars 2019.

Elle poursuit :

« À 22 ans, je suis ici pour vous raconter mon histoire. À 13 ans, j’ai été condamnée à perpétuité ».

13 ans, c’est l’âge auquel Frédéric, l’ami de ses parents commence à l’agresser sexuellement.

Entre les années 2012 et 2016, il lui touche les jambes, la poitrine, essaye de l’embrasser, lui envoie de multiples messages sur MSN et Skype. Il lui dit qu’il est amoureux d’elle, elle lui répond que cela la gêne. Des sentiments qu’il réfute pendant tout le procès, jusqu’à les admettre à demi-mots.

Cet homme est devenu un membre de la famille, perçu par les parents de la victime comme un « grand frère » pour elle, de 26 ans son aîné. Il est présent tout le temps, partout, y compris pendant les vacances.

Lorsqu’on lui demande s’il reconnaît les faits, sa réponse est « non ». Frédéric évoque des pertes de mémoire.

Pourtant, lorsque Marie-Pierre Merle, la présidente du tribunal, lui pose des questions précises, il admet les agressions du bout des lèvres. Oui, il a bien essayé de l’embrasser dans la piscine, mais :

« Ce n’était qu’un jeu ».

Le tribunal le recadre rapidement :

« Vous n’êtes pas ici pour une maladresse, mais pour des agressions sexuelles. »

L’expertise psychiatrique évoque une relation d’emprise du prévenu sur la famille, instillant une relation toxique et perverse.

Elle dresse :

« Un tableau de prédateur de type pédophile ».

Lui, se pose en victime, explique qu’il a subi du harcèlement du père d’Élodie pour obtenir notamment des photos de lui nu. Ce qui ne convainc pas le procureur qui lui rappelle que c’est bien lui le mis en cause.

Après délibération, le tribunal reconnaît Frédéric coupable et le condamne à trois ans de prison dont deux assortis d’un sursis probatoire, allant au-delà des réquisitions du ministère public.

Il a une obligation de soins et interdiction d’entrer en contact avec Élodie, à qui il devra verser 3.000 euros de dommages et intérêts. Il a également interdiction définitive de pratiquer toute activité, même bénévole, avec des mineurs et son nom est inscrit au fichier des auteurs d’infractions sexuelles.

Élodie est reconnue comme victime, ce qu’elle espérait aussi en portant plainte.

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