Toulouse | Un homme condamné pour détention et partage d’images pédopornographiques 6 ans après les faits
- La Prison avec sursis... C'est quoi ?
oui
Pédocriminel En liberté
- 14/11/2023
- 15:25
Si les faits ont eu lieu en 2017, ils ne font pas pour autant moins froid dans le dos.
Faisant suite à une enquête d’Interpol, Grégory G., né en 1990 et qui habite à Toulouse à cette époque, fait l’objet d’un signalement.
Les enquêteurs sont remontés jusqu’à lui suite à la mise en ligne d’images pédopornographiques. S’il est localisé à Toulouse, impossible de le trouver.
Le jeune homme a déménagé et sera localisé par la suite à La Réunion à Saint-Paul, son île natale. Il est interpellé, placé en garde à vue et son matériel saisi.
Inconnu de la justice, il conteste les faits dans un premier temps. La garde à vue est levée dans l’attente de l’analyse du matériel saisi.
Les enquêteurs mettent la main sur des disques durs qui comportent la bagatelle de 2887 images et 69 vidéos sans équivoque.
Le tout, dans des dossiers de partages. Il est de nouveau placé en garde à vue. Face aux évidences, il reconnait les faits.
Ce mardi, à la barre du tribunal, 6 ans après les faits, il assure « ne plus être attiré par ces images» .
« Pour moi, c’était du virtuel, je n’avais pas l’impression de participer à ça» ,
ajoute-t-il.
« Vous êtes conscient qu’il y a de vrais viols derrière ces images ?» ,
fustige la présidente.
« Si vous ne reconnaissez pas votre attirance pour les enfants, vous n’avancerez pas »
Face au positionnement du prévenu, la présidente insiste :
« Il n’y a pas de démarche de réflexion 6 ans après pour des faits qui sont extrêmement graves.
Vous étiez attiré par les enfants car, comme vous l’aviez indiqué en audition, vous vous masturbiez sur ces images, que vous en regardiez depuis 2012″,
rappelle la juge.
« C’était de la nouveauté, de l’interdit mais j’étais pleinement conscient que ce n’était pas bien.
Aujourd’hui, je n’ai plus de problèmes, je ne suis plus attiré par ce type d’images.
Je me sens normal, je n’y pense plus »,
assure le prévenu, qui travaille désormais comme animateur commercial et vit en concubinage avec une femme déjà mère de deux grands enfants..
Il reconnait avoir fait ça une première fois en 2012 puis avoir replongé en 2017 en raison de sa solitude et de sa détresse psychologique alors qu’il était seul à Toulouse.
L’expertise psychiatrique effectuée n’indique pas de maladies mais dénote un trouble de la personnalité avec une attirance en rapport avec les sujets pré-pubères.
En effet, les analyses des disques durs mettent en exergue des dossier nommés 1YO, 2YO et 3YO : comprenez 1 an, 2 an et 3 an !
Si le prévenu est aujourd’hui en couple depuis 3 ans, le tribunal regrette qu’il n’ait pas entamé la moindre démarche pour se faire soigner :
« Vous demandez des soins mais vous n’avez rien entamé depuis 6 ans.
Si vous ne reconnaissez pas votre attirance pour les enfants, vous n’avancerez pas. C’est très inquiétant »,
explique la présidente.
« Ce sont des images de mineurs qui sont violés et abusés »
« la pédopornographie n’est pas de la pornographie, ces images sont insoutenables.
On parle de virtuel, mais derrière ces images, il y a des scènes de crimes bien réels,
Ce sont des images de mineurs qui sont violés et abusés»,
rappelle encore le procureur.
« Nous avons retrouvé des images d’enfants très très jeunes.
Il y a chez lui les signes de déviance, d’une attirance pour les mineurs.
Il savait parfaitement la réalité de ces images. Les faits sont particulièrement graves, il faut une peine avec un suivi» ,
conclut le parquet qui requiert 2 ans de prison avec sursis probatoire pendant 3 ans, la confiscation des scellés, des obligations de soins et l’interdiction d’exercer une activité en lien avec des mineurs pendant 10 ans.
« Il plaide coupable et sait qu’il va être condamné» ,
répond le bâtonnier Georges André Hoarau pour la défense.
« En revanche, je n’entends pas un mot sur ceux qui en font le commerce.
Il faut aussi aller les chercher. Si ces photos n’existaient pas, il ne les aurait pas visionnées.
Il était dans une grande détresse et a fait un gros travail sur lui-même, vous devez en tenir compte.
Il n’a pas de casier, je vous demande une peine moins importante» ,
plaide la robe noire.
Gregory G. est reconnu coupable et condamné à la peine de 2 ans de prison avec sursis probatoire pendant 2 ans.
Il lui est fait interdiction de toute activité en rapport avec des mineurs et il est inscrit au fichier des délinquants sexuels. Très inquiet, le tribunal ordonne des obligations de soins et de travail.
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