Toulouse | Six mois de prison pour un prédateur piégé par les gendarmes

À 67 ans, l’homme est accusé d’avoir fait des propositions sexuelles à une mineure de moins de 15 ans via internet et avoir détenu des photos à caractère pédopornographique.

«Vous confondez les écrits et les envies.

Je n’avais pas envie de ce que j’écrivais.

Je vais vous décevoir, mais le jour où j’allais pour la rencontrer, je n’avais aucune envie sexuelle.

Je voulais simplement la rencontrer», déclare le prévenu à la barre du tribunal correctionnel de Toulouse.

C’est à l’occasion d’une opération d’infiltration commencée il y a un an, que les gendarmes d’une brigade spécialisée sont entrés en contact, sous l’avatar d’«Émilie» 12 ans, en classe de 5e, avec «Cadeau31», pseudonyme du prévenu.

Après une première approche sur un site de discussion en ligne pour adultes, les conversations se sont poursuivies sur Skype.

Il lui a parlé sexualité et écrit qu’il voulait lui faire des caresses.

«Vous étiez informé de son âge ?», demande le président du tribunal, Didier Suc.

Il poursuit :

«Pourquoi lui avoir demandé des photos d’elle dénudée et lui avoir proposé une rencontre physique ?».

Au point de rendez-vous le 3 octobre dernier, pas d’Émilie mais des gendarmes qui l’ont interpellé.

Le prévenu tente de se défendre :

«Je l’ai éliminée deux fois sur Skype, à chaque fois, elle est revenue me chercher.

C’est pas moi qui ai fait le premier pas.

Je pensais qu’elle mentait sur son âge.

Je voulais simplement la rencontrer».

Au domicile familial du prévenu, une trentaine de photos à caractère pédopornographiques ont été retrouvées sur son disque dur.

L’expert psychiatre décrit dans son rapport un homme «aigri, sans-gêne ni remord, insatisfait de sa vie et avec des capacités sexuelles altérées».

Pour le procureur, Olivier Mouysset, «cet homme est le cauchemar de tous les parents car c’est un prédateur numérique».

Il requiert 18 mois de prison dont 10 sursis mise à l’épreuve pendant 3 ans avec mandat de dépôt, la confiscation de son véhicule et son inscription au fichier des auteurs d’infractions sexuelles.

En défense, Me Julien Aubry, remarque :

«Sa femme et sa petite fille sont dans la salle».

L’avocat insiste sur les épreuves de la vie que son client a traversées : «la perte de son fils malade et ses problèmes de sexualité depuis son opération de la prostate».

Le tribunal a condamné le prévenu à 18 mois de prison dont 12 avec sursis mise à l’épreuve avec mandat de dépôt, interdiction d’exercer une activité en rapport avec des mineurs, obligation de soins et inscription au fichier des auteurs d’infractions sexuelles.

Source : La Dépêche

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