Tarascon | Un homme de 36 ans condamné à 2 ans ferme pour avoir agressé sexuellement sa fille pendant des années

“Dans cette affaire, c’est parole contre parole. L’un des deux ment.”

Photo Frédéric Speich

Au cours d’une longue audience, hier devant le tribunal de grande instance de Tarascon, le procureur de la République a rappelé ce constat simple. Il y a d’un côté une adolescente de 15 ans, qui accuse son père de multiples agressions sexuelles incestueuses, commises depuis ses 10 ans. De l’autre un homme de 36 ans, détenu, qui nie en bloc.

Et au milieu, une famille qui se déchire.

C’est au mois de janvier dernier que Gabriella* se rend au commissariat d’Arles, pour dénoncer ces agissements.

“Au cours des mois précédents, elle en a parlé à des amies, et l’a évoqué avec sa petite sœur, pour qu’elle soit sur ses gardes”, sera-t-il rappelé par la présidente du tribunal.

Les deux enfants ont été placés dans des foyers.

“Elle dénonce des faits graves, mais toujours de manière mesurée, insistera son avocate, Me Pina-Crebassa.

Devant les policiers, les psychologues, les juges, et même si toute sa vie a été bouleversée,ses déclarations n’ont jamais, jamais variées, alors que la pression était énorme.”

Une pression venue de sa propre famille : son oncle et sa tante soutiennent son père, qui réfute ces accusations.

Pour lui, “elle a obtenu ce qu’elle voulait.”

L’homme explique en substance que Gabriella manipule sa petite sœur, veut sa propre indépendance et surtout ne veut pas retourner au Portugal, pays d’origine de ses parents.

Le prévenu assure qu’il envisageait d’y retourner avec sa famille.

“C’est un père autoritaire, qui l’a gênée, alors que de son côté elle a pris de l’autonomie dans le foyer, en suppléant sa mère, qui est handicapée,” défend l’avocat du prévenu, Me Pomares.

Garbiella “a atteint une grande maturité”, rappellera le procureur dans ses réquisitions.

“Les experts psychologues indiquent qu’un traumatisme semble caché, enfoui.

Quand on veut accabler son père, on ne cache pas ses angoisses !

Pourquoi mentirait-elle ?

Pour ne pas aller vivre au Portugal ?

Ce n’est pas crédible !”, cingle le magistrat, qui va requérir notamment une peine de 5 années de prison dont deux avec sursis.

Le procureur ne doute pas de la culpabilité du prévenu, et de la véracité des propos de l’adolescente.

Le tribunal lui donnera raison et condamnera le père de Gabriella, qui reste en prison.

L’homme écope de 3 ans d’emprisonnement dont un avec sursis, avec maintien en détention, interdiction d’entrer en contact avec la victime et retrait total de son autorité parentale.

*Le prénom a été modifié

Source : La Provence

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