
Tahiti | Cour d’assises pour avoir abusé de trois jeunes filles de sa famille
- La Prison avec sursis... C'est quoi ?
non
- 14/04/2025
- 17:45
Catégories :
Mots clés :

Le prévenu aujourd’hui âgé de 70 ans est accusé d’avoir, entre 2005 et 2022, abusé de sa fille, de sa petite-fille et de la sœur de sa belle-fille.
En 2022, la belle-fille de l’accusé, l’épouse de son fils, va porter plainte contre son beau-père Hubert.
Elle l’accuse de s’être livré à des attouchements sur trois filles de la famille : il se serait ainsi attaqué à sa propre fille biologique, Marie*, à sa petite-fille, Sylvia*, et sur la sœur de la dénonciatrice, Reva*, alors âgée de six ans.
Les faits se sont déroulés sur plusieurs années, de 2005 à 2022.
En 2005 c’est d’abord Reva qui fait les frais de la sexualité débordante du prévenu, qui lui fait subir des attouchements et des pénétrations digitales.
De 2011 à 2017, c’est à sa petite-fille Sylvia qu’il s’en prend. Là aussi, attouchements, cunnilingus, et pénétration avec des sex-toys.
Car Hubert ne pense qu’au sexe et des sex-toys, il en possède beaucoup, ainsi que des clés USB remplies de films porno.
Sylvia à bien tenté d’en parler à sa grand-mère mais elle s’est heurtée à un mur d’incompréhension. Hubert de son côté la menaçait de se suicider si jamais elle parlait.
En 2018, c’est sa fille biologique Marie qui, le jour de ses 17 ans, subit les assauts de son père. Un père qui n’a jamais reconnu sa paternité :
« Je ne sais pas si c’est à moi » répond-il à la juge qui l’interroge à ce sujet.
Un test ADN confirme que c’est bien sa fille.
« C’est une manipulation »
Sur sa petite-fille, Sylvia, Hubert nie les faits qui lui sont reprochés, et dit :
« C’est une menteuse, une aguicheuse et une prostituée. »
Il en est persuadé, toute cette histoire est un complot fomenté par son fils et sa belle-fille pour récupérer sa maison.
« C’est une manipulation » assure-t-il à la juge.
Hubert est volubile dans ses explications. Il reconnaît volontiers être un homme à femmes, quant aux sex-toys, « ce n’est pas interdit d’en avoir et les films X c’est Sylvia qui les a mis dans les USB, à 13 ans elle regardait des films porno. »
À la barre les parents de Sylvia confirment la sexualité débridée de l’accusé.
« Il avait besoin de sexe régulièrement. Il fréquentait jusqu’à trois femmes en même temps. »
Mais cela ne lui suffisait pas.
« On a appris par un ami à qui ma fille s’était confiée, que mon père avait violé ma fille », explique le père de Sylvia, un colosse de 49 ans qui depuis n’a plus aucun contact avec ses frères, « car j’ai envoyé papa en prison. Mais ce n’est pas moi, c’est lui. »
En détention Hubert, y est depuis juillet 2022.
« 993 jours exactement » précise t-il, presque fier de lui.
La directrice de la prison indiquera dans son rapport « il attend son procès avec impatience, sûr de son innocence. »
« Ce qu’il m’était arrivé n’était pas normal. »
Reva, sa première victime appelée à témoigner, explique le mode opératoire d’Hubert. Elle avait six ans, et 23 quand elle a révélé les faits.
« Cela commençait toujours par des câlins puis il me prenait sur ses genoux et me maintenait d’une main alors que de l’autre il me pénétrait. »
Ce n’est qu’une fois rentrée au collège qu’elle s’est rendue compte que « ce qu’il m’était arrivé n’était pas normal. »
Celui qu’elle considérait comme un « papy » a fait de son quotidien un calvaire.
« Drogues, prostitution, jusqu’à ce que je retourne dans les îles. »
« Un jour je lui ai dit, ce n’est pas bien ce que tu fais et il m’a dit, si tu le dis je me pends. »
Sylvia, sa petite-fille, qui avait sept ans lors des premiers attouchements, en a désormais 27 et raconte :
« La première fois, j’avais un bobo au genou et il m’a portée pour m’asseoir sur la table de la cuisine et me soigner. Mais soudainement il m’a écarté violemment les genoux et m’a mangé le sexe. »
Une autre fois alors qu’elle était avec une amie au bord de la piscine, Hubert s’est approché, lui demandant à l’oreille, s’il « pouvait faire ça avec ma copine. J’ai pris ma copine à part et lui ai dit de partir, sinon mon papy allait lui faire du mal. »
Elle se souvient :
« Un jour il m’a pénétrée avec un godemiché géant et j’ai souffert terriblement. »
Elle explose en larmes :
« Quand j’ai eu mon bébé, j’ai ressenti la même douleur et au lieu de ressentir une douleur de bonheur, j’ai ressenti cela. Je n’ai pas voulu que mes parents soient au courant de cela. C’est mon histoire. »
Dans la salle on a du mal à retenir ses larmes, sauf l’accusé qui ne réagit pas, hochant la tête avec un petit rictus. Il baille. Sylvia poursuit :
« Un jour je lui ai dit, ce n’est pas bien ce que tu fais et il m’a dit, si tu le dis je me pends. »
Ses parents ont voulu porter plainte après avoir appris les faits, mais Sylvia les en a dissuadé :
« Il était vieux et malade et c’était le papa de mon papa, c’était difficile d’en parler surtout aux gendarmes. »
Les parents quittent donc le domicile d’Hubert. Mais le Covid passe par là et eux qui travaillent dans l’artisanat n’ont plus de revenus.
C’est la mort dans l’âme qu’ils retournent vivre chez Hubert. C’était cela ou la rue.
Mais en 2022 Hubert, loin de s’être assagi, récidive.
« J’étais endormie et il est venu dans ma chambre et m’a pénétrée avec un godemiché. C’est la douleur qui m’a réveillée. »
Cette fois les parents portent plainte avec l’accord de Sylvia. Comme Reva, elle aussi a sombré dans l’alcool et le paka.
« Il avait un regard pervers. Il ne me regardait pas comme un père regarde sa fille. »
En fin d’après-midi, c’est Marie, 23 ans, qui témoigne.
« Je suis la fille biologique d’Hubert et comme il était séparé de ma mère et que mon beau-père est quelqu’un de pudique, j’ai voulu faire connaissance avec lui. Pour moi c’était mon père et je cherchais une proximité avec lui. »
Elle explique que les premiers temps, tout se passait normalement, sauf le jour de ses 17 ans.
« Je voulais fêter mon anniversaire chez lui. Il m’a dit d’accord mais il ne voulait que des filles, comme cela il me dit, si elles veulent un homme je suis là. »
La soirée se passe avec alcool à volonté qu’Hubert à lui-même acheté, les invités rentrent chez eux et Marie fait un peu de ménage avant d’aller se coucher.
« Il est venu dans ma chambre, je dormais et je l’entendais mais je n’arrivais pas à me réveiller. Je le sentais me toucher et à un moment il m’a fait mal et c’est la douleur qui m’a secouée. Je suis parti me réfugier dans la salle de bain et j’ai appelé ma mère. »
Avec le recul, « il avait un regard pervers. Il ne me regardait pas comme un père regarde sa fille.»
Comme Reva et Sylvia, elle a gardé des séquelles de cet épisode douloureux :
« Cela a eu un impact sur mes relations sexuelles, je me méfie de tout le monde, j’ai du mal à accorder ma confiance et j’ai perdu confiance en moi. »
Elle termine :
« Je ne lui souhaite pas de mal, je veux juste qu’il soit jugé, que je puisse tourner la page. »
Les témoignages des trois jeunes femmes se rejoignent : Hubert ne faisait que leur parler de sexe, se vantait avec force détails de ses ébats sexuels et était quasiment tout le temps alcoolisé.
La juge, après avoir entendu ce dernier témoignage de la journée, s’adresse à l’accusé et lui demande :
« Quelle est votre réaction face à cela ? »
« C’est du cinéma, ce sont elles qui me provoquaient, qui s’exhibaient devant moi. »
Les débats se poursuivront demain avec l’intervention des experts, des enquêteurs, et la version des faits de l’accusé.
* Prénoms d’emprunt
Source(s):
Les articles en liens


Belfort | Un beau-frère pédocriminel échappe à la prison après avoir brisé deux vies

Porto-Vecchio | Un homme de 22 ans prend 4 ans ferme pour viol sur mineur

La Réunion | Viol d’une fillette, peine aggravée pour le violeur aux gants Mappa
