Suisse | Neuf ans de prison requis contre un prêtre abuseur à Tessin

L’homme d’Eglise est accusé d’avoir abusé à répétition d’une femme alors qu’elle était mineure. Il a admis les faits.

Le Ministère public tessinois a requis jeudi 9 ans d’emprisonnement contre un ancien prêtre jugé au Tribunal pénal cantonal de Lugano. L’homme est accusé d’avoir abusé à répétition d’une femme aujourd’hui âgée de 29 ans alors qu’elle était mineure.

L’ancien homme d’Eglise comparaît depuis mercredi pour contrainte sexuelle et actes sexuels avec des mineurs. Il aurait aussi procédé à des attouchements sur ses élèves alors qu’il leur enseignait la religion. Pour les attirer, il les invitait à son domicile en leur promettant de pouvoir utiliser son ordinateur.

La défense a mis en cause jeudi l’acte d’accusation: pour elle, l’ancien prêtre n’a fait que caresser les genoux et jambes de ses élèves et les embrasser sur la joue. Elle a demandé une réduction générale de la peine, sans formuler une durée précise.

Les accusations sont particulièrement graves dans le cas d’une fille âgée de 12 ans à l’époque, qui a subi des contraintes sexuelles répétées.

Plus de mille cas

A partir de 2001, l’accusé a pu gagner la confiance de la mère de l’adolescente. Dès lors, il partait en vacances avec la jeune fille ou passait des soirées seul avec elle. Devant le tribunal, il a avoué plusieurs contacts sexuels. L’acte d’accusation dénombre pas moins de 1208 cas rien qu’entre 2001 et 2003.

Questionné par la juge, l’ancien prêtre a avoué tous les faits. Il a toutefois ajouté n’avoir jamais cru qu’il forçait l’adolescente.

Les autorités n’ont découvert les faits que l’été dernier, lorsque la victime de 29 ans aujourd’hui s’est rendue coupable d’un délit. La justice tessinoise l’a condamnée en avril à une peine de prison de sept ans et six mois pour la violente agression d’un homme. Son complice avait écopé de dix ans. Lors de la procédure pénale, elle a raconté les abus subis par le prêtre.

Profité de faiblesses

Adolescente, elle présentait des troubles du développement avant même les abus. Selon la juge, l’accusé a profité de cette situation et a construit une «relation exclusive» avec la fille: il l’emmenait au fast-food, dans des parcs de loisirs ou au cinéma. Si elle se disputait avec des camarades, il prenait sa défense.

Il a profité de cette relation de confiance pour rendre docile la jeune fille et lui faire subir ses assauts. Il a exploité son instabilité psychique et sa faiblesse intellectuelle pour continuer d’abuser d’elle jusqu’en 2014. Ceci deux à trois fois par mois lors de sorties vers des centres commerciaux.

La victime âgée de 29 ans aujourd’hui sera entendue jeudi. La date du verdict n’est pas connue. L’accusé a passé 127 jours en préventive et a entamé sa peine prématurément en janvier 2016.

Source : http://www.tdg.ch