Sin-le-Noble | Une lycéenne en stage victime d’agression sexuelle par un formateur en sécurité de la société Apen au Auchan

Une lycéenne de Don victime d’une agression sexuelle lors d’un stage dans une société de sécurité

Emma avec la plainte enregistrée à la brigade d’Annœullin.

 Une fille de 17 ans a été victime d’une agression sexuelle lors d’un stage de sécurité dans une grande surface. Elle a peut-être échappé à des atteintes plus graves grâce à son sang-froid.

Emma (prénom d’emprunt) est en CAP agent de sécurité dans un lycée professionnel de la métropole lilloise. Dans le cadre de sa formation, elle devait faire un stage de trois semaines qu’elle a trouvé à Auchan Sin-le-Noble dans la société Apen. Elle commence le 18 mars et la première semaine se passe bien.

Mais la jeune fille est intriguée par un des agents, âgé d’une trentaine d’années, qui montre tout de suite son souhait de la former.

« J’étais quand même souvent avec lui parce qu’il me laissait un peu d’autonomie et il était sympa, mais il avait parfois des propos bizarres vis-à-vis de moi »,

explique-t-elle. Tout va bien jusqu’au 21 mars.

Ce jour-là, vers 16 h 30, Emma explique qu’elle part à la gare de Douai pour prendre le train et rejoindre son copain à Cambrai. Le vigile lui propose de la conduire à la gare mais, avant, veut lui offrir une glace.

« Il voulait que je ne le dise à personne. Mais il est d’abord allé mettre de l’essence à l’autre bout de Douai. Je lui ai dit qu’on pouvait aller dans un McDo pour manger une glace, il m’a dit qu’il n’y allait jamais parce que c’était contre sa religion. Mais on est allé jusqu’à un Leclerc pour prendre de l’alcool… Il m’a même demandé si je voulais de la vodka. C’est quand il est allé le long du canal que je l’ai trouvé très bizarre. »

« Il m’a attrapé par le cou et a voulu m’embrasser mais je l’ai repoussé »

Pourtant, Emma ne panique pas. La jeune femme veut être vigile ou gendarme. Elle a suivi une préparation militaire marine à Dunkerque et au sein du corps de réaction rapide à Lille en 2018. Puis un stage de trois semaines dans la police municipale de Wasquehal. Pendant ces longues minutes, elle se souvient de sa formation durant laquelle on lui a appris qu’il fallait rester calme pour éviter d’énerver encore davantage son agresseur.

« En arrivant le long du canal, je me suis connectée à Snapchat parce que ça localise. Je n’ai pas montré mes sentiments, je suis restée neutre. Il a mis la musique fort et a commencé à me caresser. Il m’a attrapé par le cou et a voulu m’embrasser mais je l’ai repoussé. Il m’a dit qu’il allait m’inviter à dormir chez lui, qu’il allait me protéger. Je l’ai convaincu de retourner au Mcdo. »

Après avoir mangé, Emma persuade l’homme de la ramener à la gare, mais il décide de la conduire jusqu’à Cambrai.

« Sur la route, il m’a encore touché… Les cuisses, les mains… Il parlait beaucoup. Je l’ai laissé dire. C’est en arrivant près de la gare de Cambrai que j’ai réussi à m’enfuir. »

Elle n’a plus revu son agresseur depuis… Et après en avoir parlé avec ses parents, elle a déposé plainte le 29 mars à la gendarmerie d’Annœullin.

Un sentiment d’abandon après l’agression

Un peu plus de trois mois plus tard Emma raconte ce qu’elle a vécu avec un certain détachement. Pourtant, quand elle est arrivée chez son copain, elle s’est mise à pleurer, s’est lavée plusieurs fois. Elle a fait des cauchemars pendant plusieurs jours, avec le visage de son agresseur, qui avant qu’elle ne bloque son numéro sur son portable, lui a encore envoyé des sms. Elle a été suivie par une unité psychologique de l’hôpital Salengro.

Le lundi 25 mars, elle est retournée en stage à Auchan, le vigile n’était pas là. Elle a tout raconté au responsable d’Apen et au service des ressources humaines d’Auchan.

« Ils m’ont écouté, ils ont tous été gentils avec moi et m’ont cru. Mais maintenant, je veux qu’il soit condamné, qu’il ait une leçon et qu’il prenne conscience de ce qu’il a fait. »

Et c’est pour cette raison que son père et elle ont voulu médiatiser l’affaire. Depuis le dépôt de plainte à la brigade de gendarmerie d’Annœullin et l’envoi du dossier à la police de Douai (parce que les faits se sont passés en zone police), plus aucune nouvelle, ni d’Auchan, ni d’Apen, ni de la police. Le motif d’accusation retenu est agression sexuelle sur mineur par une personne ayant autorité sur la victime.

Son père ne comprend pas ce silence. Ils ont écrit à Brigitte Macron, Xavier Bertrand et au président d’Auchan.

Source : lavoixdunord

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