Senlis | Un homme de 22 ans écope de 30 mois de prison pour proxénétisme de mineur

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Proxénétisme aggravé et extorsion de fonds
Un homme reconnu coupable de proxénétisme aggravé au tribunal de Senlis écope de 18 mois ferme. Il livrait de jeunes filles à la prostitution.

Sud de l’Oise. 18 mois de prison ferme pour Cyril Delfolie reconnu coupable de proxénétisme aggravé

Le climat est pesant ce 4 avril devant le tribunal judiciaire de Senlis où Cyril Delfolie, 22 ans, doit être jugé dans une comparution immédiate pour deux affaires de proxénétisme aggravé et une extorsion de fonds.

Un t-shirt délavé sur les épaules, un collier de barbe qui lui encadre le visage, le jeune homme entre dans le box des prévenus pour écouter le président Antoine Duchene lire une synthèse des faits.

Tout commence avec la disparition inquiétante d’une jeune fille âgée de 16 ans qui a fugué du foyer où elle est placée depuis plusieurs mois : une information prise au sérieux par les enquêteurs qui ne tardent pas à retrouver l’adolescente.

Elle explique alors qu’elle se livre à la prostitution depuis sa rencontre avec Cyril Delfolie sur les réseaux sociaux.

Elle affirme avoir gagné 10.000 euros depuis son inscription dans un site dédié aux rencontres tarifées et qu’elle consomme de la cocaïne et du protoxyde d’azote.

Une autre jeune fille du même âge est également identifiée et reconnait se prostituer depuis plusieurs semaines.

Une rencontre sur Snap

Devant la barre, le mis en cause reconnait partiellement sa participation :

« J’ai déjà accompagné une fille pour qu’elle se prostitue mais une seule et pas deux. On s’est rencontré sur Snap et j’ai appris plus tard qu’elle n’avait que 16 ans. Elle s’est installée chez-moi et un soir en rentrant, j’ai trouvé de l’argent. Un autre jour, je suis allé à son secours car elle m’avait appelé en me disant qu’elle était kidnappée… »

Concernant l’extorsion, il se montre un peu plus loquace :

« C’est un client qui s’était décommandé avant un rendez-vous et je l’ai fait chanter sur un coup de tête… »

La victime est présente dans la salle d’audience et témoigne :

« J’avais annulé cette rencontre et il m’a appelé en me disant qu’à cause de moi, il avait raté une passe. J’ai commencé par lui donner 200 euros et après s’est allé crescendo pour atteindre près de 6000 euros … »

Le pire cauchemar

Avocate représentant les deux mineures, maître Delphine Le Gac n’a pas de mots assez dur pour fustiger le comportement de Cyril Delfolie :

« Ce dossier, c’est le pire cauchemar de notre société. Des mineures exploitées alors qu’elles sont encore quasiment des enfants. C’est au delà de l’entendement. Elles sont vendues comme des objets sur le Bon Coin. Ces deux adolescentes ont été placées en foyer et c’est bien parce qu’elles ont rencontré cet individu qu’elles se sont prostituées. Lui, ce qui l’intéresse, c’est l’argent, uniquement l’argent. C’est à vomir… »

La procureure de la République est sur la même ligne :

« Des jeunes filles vulnérables et cet homme qui a décidé d’exploiter cette vulnérabilité. Aucun mot ne sort de sa bouche, pas de remord, rien… Je vous demande de le condamner à 3 ans de prison dont une année assortie d’un sursis probatoire… »

L’avocate de la défense, maître Deborah Zubillaga, ne plaide pas la relaxe :

« Je suis un peu plus nuancé sur les faits. Mon client, c’est la première fois qu’il comparait. Il n’est pas à la tête d’un réseau de prostitution. Comme il veut plaire à tout le monde, il dit oui à tout le monde… »

A l’issue du délibéré, Cyril Delfolie écope de 30 mois de prison dont une année avec sursis probatoire et repart en détention pour les 18 mois restants.

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