Le verdict a été notamment rendu tard dans la soirée par le président de la chambre criminelle qui n’a pas pour autant suivi le réquisitoire du parquet général. Le ministère public avait auparavant requis une peine de quinze ans de travaux forcés, nous apprend l’Aps.
Les faits pour lesquels l’accusée (Khardiata Niang) comparaissait remontent au 25 mai 2014. Date à laquelle des gendarmes de la brigade de Ndioum apprennent la découverte d’un nouveau-né dans une fosse septique dans le village Thienel Foulbé, dans la commune de Dodel (département Podor).
Selon l’accusation, tout est notamment parti du témoignage d’une femme qui a entendu des cris d’un bébé dans les latrines et alerté les habitants qui, à leur tour, ont informé la gendarmerie.
Sur place les gendarmes constatent l’extraction du nouveau-né du tuyau d’une fosse septique par un trou creusé par les villageois derrière le mur de toilettes.
Le bébé, évacué d’urgence à l’hôpital de Ndioum, rend l’âme deux jours plus tard. Le rapport du pédiatre dudit centre hospitalier fait état d’un décès dans un tableau d’infection néonatale précoce sévère, compliquée de septicémie.
Dès lors, l’enquête menée tambour battant par les enquêteurs permet de remonter la piste de la mère supposée du bébé.
L’auteure présumée déclare alors aux enquêteurs avoir été victime de maux de tête après avoir accouché sans assistance.
“J’ai dû commettre l’acte sans m’en rendre compte durant cet intervalle de temps. C’est à l’hôpital que j’ai pris conscience de la perte du bébé”, aurait-elle expliqué aux enquêteurs.
Une déclaration sans doute surprenante, mais rapportée au profil de la mise en cause dressé par ses proches, pourrait peut-être s’expliquer. Le caractère atypique de cette affaire réside dans la personnalité de l’accusée.
Mariée et mère de trois enfants, Khardiata Niang, serait confrontée à des problèmes psychologiques à la suite de son mariage consommé à l’âge de 13 ans.
“Les faits reprochés à l’accusée pouvaient être liés aux troubles résultant d’une épilepsie temporale, mais l’inculpée était accessible à la sanction pénale”, a conclu le diagnostic d’un expert requis lors de l’enquête préliminaire.
Devant la barre, la mise en cause est restée dans cette posture, soutenant n’être pas en mesure de se souvenir des faits pour lesquels elle était poursuivie. Soulevant durant l’interrogatoire toutes sortes d’hypothèses.