Sait-Laurent-Blangy| Le consommateur de pédopornographie n’ira pas en prison
- La Prison avec sursis... C'est quoi ?
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- 25/02/2022
- 11:26
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Ses tentatives pour se défaire de son addiction avaient échoué.
L’identification du septuagénaire, et l’ouverture d’une enquête pour consultation et détention de fichiers pédopornographiques, ont mis un coup d’arrêt à sa pratique déviante.
« Un mal pour un bien », estime-t-il.
Pendant six ans, et même plus, le septuagénaire s’est adonné à ces visionnages, d’abord de manière irrégulière puis, sur la fin, jusqu’à plusieurs fois par jour. Il aura fallu l’identification de son adresse internet IP en mai 2021, son placement en garde à vue et l’ouverture d’une enquête pour que cesse cette pratique.
Lors de la perquisition à son domicile, seuls 243 fichiers – purgés au fil des nettoyages informatiques – ont été retrouvés, « des photos et je ne sais plus quoi », détaille approximativement l’intéressé à la barre du tribunal.
Loué au cours d’une audience précédente pour sa patience, le président du tribunal s’agace alors :
« On parle d’enfants prépubères, des filles et des garçons de dix ou onze ans, parfois de quatre ou cinq ans, dans des postures sexuelles, voire victimes d’agressions sexuelles ou de viols. »
L’homme d’aujourd’hui 76 ans, s’il n’ignorait pas le caractère illégal de ses agissements, minimise dans ses justifications sa connaissance des outils informatiques et le plaisir qu’il retirait à consulter, via des logiciels « peer to peer », des fichiers à caractère pédopornographique.
Une « curiosité malsaine » teintée de « dégoût », un sentiment de culpabilité aussi, relevé depuis par son contrôleur judiciaire… Les termes d’addiction sont posés par le tribunal, de déviance pédophile également.
« Ce qui m’arrive ici est un mal pour un bien », estime l’Immercurien qui, contraint à des soins psychologiques et psychiatriques, a entamé un suivi.
Désormais, « il va falloir l’accompagner dans une démarche de résistance à la tentation », avance le substitut du procureur Benoît Gauthe. Suivant les réquisitions de ce dernier, le tribunal l’a condamné à dix mois d’emprisonnement entièrement assortis d’un sursis probatoire de trois ans, pour s’assurer de la continuité des soins.
Il se voit en outre inscrit au FIJAIS (fichier des auteurs d’infractions sexuelles) et à l’interdiction d’exercer une activité professionnelle ou bénévole impliquant un contact avec des mineurs.
L’homme était également poursuivi pour l’enregistrement ou la fixation de fichiers, et pour la mise à disposition de ceux-ci auprès d’autres internautes. Le parquet a lui-même requis la relaxe pour le premier, au motif qu’« il n’a pas produit lui-même d’images ».
L’avocat de la défense, maître Beben, l’a sollicité pour le deuxième, arguant que « dans le dossier, on n’a aucune preuve qu’il savait qu’il partageait ses fichiers », automatiquement diffusés par le recours aux logiciels « peer to peer ».
Le tribunal, au bénéfice du doute, a relaxé le septuagénaire pour ces faits.
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