Sainte-Pazanne | Un an de prison pour avoir agressé sexuellement 2 adolescentes
- La Prison avec sursis... C'est quoi ?
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- 30/11/2021
- 11:00
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Un quadragénaire de Sainte-Pazanne (Loire-Atlantique) a été condamné en son absence par le tribunal correctionnel de Nantes, ce mercredi 24 novembre 2021, pour les « atteintes » et « agressions sexuelles » qu’il avait fait subir aux filles d’un couple d’amis à Saint-Même-le-Tenu en 2009 et Sainte-Pazanne en 2014.
Le prévenu, 48 ans, a écopé pour ces faits d’un an de prison ferme et d’un suivi sociojudiciaire de cinq ans une fois cette peine purgée ; s’il venait à ne pas se plier à ce suivi, alors il s’exposerait à deux nouvelles années d’emprisonnement.
Son inscription au Fichier judiciaire automatisé des auteurs d’infractions sexuelles (FIJAIS) a également été « constatée » par la juridiction ; elle lui imposera de pointer à intervalles réguliers à la gendarmerie pendant au moins vingt ans.
Sur le plan civil, le prévenu devra verser 1000 € de dommages et intérêts à l’aînée des deux sœurs, âgée aujourd’hui de 26 ans, et 1500 € à sa cadette, âgée de 23 ans.
Chacune percevra en outre 700 € pour leurs frais de justice dans cette affaire.
La mère a longtemps « minimisé » les dires de ses filles
En 2009, elles avaient passé la nuit , entre 1 h et 4 h du matin , à repousser cet ami de leurs parents qui dormait chez elles et qui s’était introduit dans leur chambre prétendument pour aller chercher une couverture : il leur avait mis la main « sur les seins », « sur le ventre » et « dans le slip ».
Il avait même susurré à l’aînée:
« J’ai envie de toi, je suis en train de bander »
« Tellement convaincu de son impunité », selon leur avocate, il avait recommencé cinq ans plus tard, en 2014, sur la seule cadette : il avait tenté de l’embrasser alors que ses parents étaient invités chez lui et qu’elle téléphonait à l’extérieur.
Cette dernière, dont le traumatisme de 2009 avait ainsi été ravivé, avait alors eu une chute de ses notes scolaires au collège.
Elle s’en était ouverte à une psychologue scolaire qui avait pris les choses en main: alertée, la mère des deux filles n’avait plus eu le choix que de porter plainte à la gendarmerie après avoir longtemps « minimisé » leurs dires.
L’avocate des deux victimes, qui étaient présentes, a ainsi souligné à l’audience:
« Ce qui génère le plus de chagrin, dans cette histoire, c’est de ne pas avoir été entendues par leurs parents »
« C’est ce besoin de reconnaissance qui les emmène aujourd’hui devant votre tribunal. »
Des messages « particulièrement équivoques » à caractère sexuel
Lors de son audition devant les gendarmes, le quadragénaire s’était défendu en disant qu’il s’était « excusé » lors d’un repas en 2014.
Ce « prédateur » n’est « ni un fou ni un monstre », avait mis en garde l’avocate des victimes, mais « M. Tout-le-Monde ».
La procureure de la République a ainsi regretté à l’attention des juges nantais:
« Quel dommage qu’il n’ait pas eu le courage de venir devant vous »
« Pour sa défense, il dit aussi que la famille est revenue chez lui en 2014 à Sainte-Pazanne, ce qui signifierait qu’il ne s’est rien passé en 2009. Mais le raccourci est un peu facile : il est clair que la cadette ne voulait pas venir avec ses parents, mais qu’elle a dû suivre le mouvement. »
La mère des victimes s’était par ailleurs effectivement souvenue que son ami était « particulièrement proche » de sa fille sur le canapé.
Les gendarmes s’étaient aussi aperçus que l’homme avait aussi envoyé des messages « particulièrement équivoques » pour « avoir une relation sexuelle » avec l’une des deux filles « malgré la différence d’âge », relève la procureure.
Les investigations avaient aussi permis de découvrir qu’il avait déjà touché les fesses d’une ex-compagne lors de leur séparation, et que celle-ci avait eu peur qu’il ne lui impose une relation sexuelle.
Son entourage le décrit comme « très collant » et « dragueur avec les femmes », voire carrément « fou quand il boit » selon sa propre mère.
Déjà mis en cause dans une affaire de viol classée sans suite
Son casier judiciaire ne portait trace que d’une seule condamnation, mais il avait déjà été mis en cause en 2006 pour une affaire de « viol » en 2011 classée sans suites faute d’une infraction « suffisamment caractérisée », selon le parquet.
Dans ces conditions, la procureure avait requis un an de prison avec sursis probatoire, comprenant une obligation de soins psychologiques et en lien avec son problème d’alcool pendant trois ans.
Elle voulait aussi lui interdire d’exercer toute fonction, bénévole ou rémunérée, en lien avec des mineurs.
Enfin, elle voulait que ce sursis soit révoqué s’il venait à ne pas payer les dommages et intérêts « pour que les plaignantes comprennent qu’elles ont été victimes et que lui-même comprenne qu’il a fait des victimes ».
Le tribunal est finalement allé au-delà de ses réquisitions, en prononçant de la prison ferme et une injonction de soins.
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