Saint-Pardoux-Soutiers | “L’ami de la famille” agresse sexuellement l’adolescent de 15 ans
- La Prison avec sursis... C'est quoi ?
non
- 03/09/2022
- 13:15
Catégories :
Mots clés :
Un matin, alors qu’il vient de se réveiller, l’adolescent voit débarquer dans sa chambre l’un des deux hôtes. Ce dernier lui apporte un petit-déjeuner mais très vite, il se met à l’embrasser de force et va jusqu’à lui pratiquer une fellation malgré le refus du jeune homme.
Celui-ci va très vite aller raconter ce qu’il s’est passé au compagnon de son agresseur, d’abord, puis à sa mère qui porte plainte.
« Depuis, j’ai perdu tous mes potes » C’est donc hier, un an après les faits, qu’un homme de 40 ans comparait devant le tribunal pour agression sexuelle sur mineur.
« Je reconnais les faits, c’était stupide et irréfléchi. Maintenant je voudrais passer à autre chose et reprendre ma vie normale », explique-t-il laconiquement à la présidente du tribunal, qui s’interroge sur la manière dont s’est déroulé son contrôle judiciaire depuis un an.
« Vous avez recroisé la victime et son père dans un supermarché, et vous leur avez fait un doigt d’honneur. » « Ils me regardaient de haut, ils m’ont provoqué. »
Si le prévenu a un casier judiciaire vierge, la magistrate fait tout de même état d’une enquête réalisée après les faits :
« où d’autres jeunes que vous avez hébergés chez vous ont été interrogés, et où l’un d’eux explique que vous vouliez le violer ».
La victime témoigne à la barre. En larmes, le jeune homme évoque ses traumatismes.
« Depuis ce qu’il s’est passé, j’ai perdu tous mes potes. Les gens se sont moqués de moi, disent que j’aurais pu me défendre, mais j’étais tétanisé. Je n’ai plus confiance en personne aujourd’hui, ce que j’ai vécu, je n’ai pas choisi de le vivre. Pourquoi m’a-t-il fait ça ? », se demande encore l’adolescent.
Le prévenu, qui vit toujours avec son compagnon, présente un profil qualifié « d’inquiétant » et de« dangereux » par Élise Malland, procureure.
« Il n’a aucune empathie pour la victime, ne sait pas faire son autocritique et pire, il se victimise sans cesse. C’est lui l’agresseur, et personne d’autre. »
Cette dernière a un mot pour la victime, « qui culpabilise alors que ce n’est pas sa faute, et qui au contraire a été très courageux de parler tout de suite de ce qu’il s’était passé alors que son agresseur lui avait demandé de ne pas le faire. »
Trois ans d’emprisonnement avec sursis seront requis, « il lui faut cette épée de Damoclès sur la tête ».
En face, Me Ambroise Garlopeau rappelle que son client « reconnaît les faits, sans doute liés à une mauvaise interprétation de certains gestes de la victime, et commis par une pulsion ». L’avocat appuie sur « le respect du contrôle judiciaire » de son client « qui mène une vie tout à fait normale ».
Le quadragénaire sera finalement reconnu coupable d’agression sexuelle sur la victime.
Il est condamné à deux ans d’emprisonnement dont un avec sursis. Il est en outre soumis à un suivi socio-judiciaire pendant cinq ans et à une obligation de soins. Il a l’interdiction de pratiquer une activité avec des mineurs et est inscrit au fichier des auteurs d’infractions sexuelles.
Enfin, il devra verser 2.000 € à la victime en réparation du préjudice, ainsi que 1.000 € à chacun de ses parents.
Source(s):