Saint-Omer | Procès d’un père de famille de 50 ans cybercriminel : il drague des adolescentes sur internet et échange des fichiers pédopornographiques

Il drague des ados en ligne

Illustration Lepharedunkerquois

Sous le pseudo ‘‘je suis un gros pervers’’, un Audomarois de 50 ans contactait des jeunes filles. Il affirme être poursuivi par la diable depuis une séance de spiritisme en 1996…

Les adolescentes avec qui il entrait volontiers en contact sont à peu près de l’âge de sa fille de 12 ans. L’homme qui se présente à la barre du tribunal de Saint-Omer le 21 mai n’en mène pas large.

Il faut dire qu’on peut difficilement être fier de ce qu’il a fait : il répondait de détention de l’image d’un mineur présentant un caractère pornographique, et de corruption de mineur. C’est un piège que la police lui a tendu en 2018 qui a permis de mettre fin à ses agissements.

En cyber-infiltration, les forces de l’ordre se sont fait passer pour une ado de 14 ans habitant la région. Le prévenu accepte de la retrouver à la gare de Saint-Omer mais ne se présente finalement pas au rendez-vous, mais il a tout de même été interpellé.

Les échanges en ligne portaient notamment sur des questions liées à la virginité de la pseudo-ado en ligne. Il lui demande aussi de lui envoyer une photo susceptible de l’exciter. Via internet ou par SMS, il tient des propos déplacés, à caractère pornographique, envoie des photos de son sexe et propose d’engager une conversation vidéo.

Quand la jeune fille imaginée par la police lui rappelle son âge, il ne ment pas sur le sien et renvoie une photo de son sexe en érection. Il prend soin de changer de pseudo et de demander à la fausse mineure d’effacer tous les messages pour que ses parents ne les découvrent pas.

Il se définit comme ‘‘exhibitionniste’’

Mais ça ne suffira pas à empêcher son identification. La perquisition à son domicile mène à la saisie de plus de 430 photos porno. On l’y voit seul, nu, dans des positions suggestives, s’introduisant des objets dans l’anus. Les policiers trouvent aussi traces de ses échanges en ligne.

Il reconnaît les faits, se déclare exhibitionniste, précise qu’il est poursuivi par le Diable depuis une séance de spiritisme en 1996. Il explique que parler avec des ados l’excite, précise qu’il se masturbe pendant qu’il converse, qu’il filme ses ébats sexuels.

Il a déjà téléchargé et diffusé des fichiers photos et vidéos à caractère pédopornographique. Il aurait reçu une cinquantaine de films de ce genre, on y voit notamment des enfants d’une dizaine d’années avoir des relations avec des adultes. Il ne les garde pas longtemps « pour pas que mes enfants – NDLR : âgés de 12 et 18 ans – tombent dessus ».

Il sait que c’est interdit

Ce comportement déviant, il l’a depuis l’enfance et l’aurait hérité de son père. Il s’est accentué depuis son arrivée à Saint-Omer 5 ans plus tôt, quand il s’est séparé de la mère de ses enfants.

« J’ai un fantasme à la con qui est qu’une jeune fille de 14-15 ans soit amoureuse de moi et que je lui fasse découvrir la sexualité ».

Il ‘‘chasse’’ ses proies en ligne. Perturbé, accro au porno, aujourd’hui encore, il dit n’avoir

« rien d’autre dans la vie, la solitude me pèse. Quand je parle virtuellement, j’oublie mes soucis. Le sexe calme mes angoisses ».

Il soigne un problème d’alcool et de dépression, voit un psy. Me Dooghe affirme qu’il

« a fait un gros travail sur lui-même ».

Son client confirme :

« Le jour où les enquêteurs sont venus chez moi, j’ai réalisé que ce que je faisais était honteux, surtout à mon âge. Je sais pas ce qui m’a pris, en tout cas j’ai arrêté… »

Sous contrôle judiciaire depuis janvier, le quinquagénaire écope de 4 mois de prison assortis d’un suivi socio-judiciaire de 5 ans, avec obligations de soins et de travail.

Source : https://www.lepharedunkerquois.fr/20185/article/2019-07-05/saint-omer-il-drague-des-ados-en-ligne

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