Saint-Omer | Altération du discernement retenue pour le père incestueux

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Pédocriminel En liberté

Pour l’avocate de la fillette, « ce n’est que la partie émergée de l’iceberg »
Un père de 44 ans a été condamné pour agressions sexuelle sur sa fille de cinq ans.

Quand il s’avance vers la barre du tribunal de Saint-Omer, le père de famille de 44 ans garde la tête baissée.

Aux questions du président Sylvain Mahéo, il répond par quelques hochements de tête.

Il répète ne pas se souvenir.

Ne pas comprendre les questions qu’on lui pose.

L’affaire remonte au mois de janvier 2021, à Brêmes-les-Ardres.

Cette nuit-là, le couple et ses deux enfants, une fille et un garçon, sont dans le lit parental.

« Madame s’est aperçue que le papa avait la main dans le pantalon de pyjama de sa fille, âgée de 6 ans. Elle a immédiatement fait cesser ça. »

Pourtant, elle n’ira pas déposer plainte.

« Elle en parlera à un psy, un peu plus tard, et c’est lui qui fera le signalement »,

précise le président Sylvain Maheo.

« Il sait bien jouer au bébête. Pour moi, il y a eu d’autres faits, et il savait exactement ce qu’il faisait. »

L’avocate de la fillette.

Entendu par les forces de l’ordre, le prévenu explique d’abord qu’il est attiré par les petites filles.

Et que cette nuit-là, il était sous l’influence des médicaments.

Sa femme assure qu’elle a déjà surpris des regards malsains envers une femme et des fillettes sur la plage.

Et qu’il est parfois nu chez lui, devant les enfants.

Qu’il s’est déjà caressé en regardant passer les gens devant leur maison.

L’homme peine à répondre aux questions du juge.

« Je n’étais pas bien, je ne me souviens plus… J’étais sous traitement pour la dépression.

Et puis je buvais des alcools forts à l’époque… »

répète-t-il.

Les deux enfants mis à l’abri

La petite fille, qui est entrée en CP, et son frère ont été placés.

L’avocate de la fillette parle de perturbations de la sphère sexuelle.

« Elle mime des choses qu’une enfant de son âge ne devrait pas connaître. Elle parle de douches à quatre. Et son frère est peut-être encore plus marqué. »

Le tribunal n’est saisi que d’un fait d’atteinte sexuelle,

« mais je pense qu’on a aujourd’hui seulement la partie émergée de l’iceberg. »

Elle pense que le prévenu fait semblant de ne pas comprendre les questions et de ne pas se souvenir :

« Il sait bien jouer au bébête, mais au début de la procédure, il a expliqué être attiré par les petites filles.

Pour moi, il y a eu d’autres faits, et il savait exactement ce qu’il faisait »

Le président explique que les deux parents sont défaillants,

« et madame n’a pas fait de demande pour récupérer la garde. »

Il ajoute que la fillette aurait évoqué d’autres faits d’agression sexuelle en se confiant aux services sociaux.

« Il était dans une période de délire total. Il était même persuadé d’avoir gagné au loto, et que son fils allait intégrer le PSG ! »

L’avocate de la défense.

Quatre experts psychiatres ont examiné le prévenu, pour déterminer s’il pouvait être jugé responsable de ses actes.

Il est évoqué des troubles maniaques, des troubles psychiques de nature dépressive, un épisode délirant.

Prenant en compte l’altération du discernement retenue par les experts, le procureur requiert 10 mois de prison avec sursis, avec un suivi sociojudiciaire de 12 ans,

« pour contenir la structure pédophilique et éviter un autre passage à l’acte.

Et il n’est pas exclu que nous ayons à juger plus tard les parties cachées de l’iceberg. »

L’avocate du prévenu rappelle qu’à ce jour, un seul fait a été retenu.

« Mon client était dans une période de délire total. Pour vous dire, il était même persuadé d’avoir gagné au loto, et que son fils allait intégrer le PSG ! Il va très mal. »

Aujourd’hui, l’homme, qui était conducteur de machines, est en invalidité.

La procédure de divorce est en cours.

Il n’a pas vu ses enfants depuis un an.

« Et les petits ne sont pas en demande de vous voir »,

assène le président.

Le père de famille a été condamné à 10 mois de prison avec sursis, avec injonction de se soigner.

Il doit indemniser sa victime à hauteur de 1 000 euros, et il lui est interdit d’entrer en contact avec sa victime et avec tout autre mineur.

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