Saint-Brieuc | Un homme reconnu incestueux sur sa fille et petite-fille

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Condamné pour avoir agressé sexuellement sa fille, puis sa petite-fille 20 ans plus tard
photo d'une fillette de dos avec son nounours
Un homme de 72 ans a reconnu devant le tribunal de Saint-Brieuc des agressions sexuelles sur ses enfants et ses petits enfants.

C’est le procès difficile d’un véritable prédateur sexuel qui s’est ouvert le jeudi 17 février devant le tribunal correctionnel de Saint-Brieuc.

Celui d’un homme qui pendant 25 ans, aura agressé sexuellement une bonne dizaine de victimes, toutes âgées entre 6 et 12 ans au moment des faits.

Des agressions sur deux générations

Sa fille et ses nièces seront ses premières proies, suivront plusieurs amies des fillettes qui venaient jouer à la maison.

20 ans plus tard, sa propre petite fille et quelques unes de ses copines subiront le même sort…

Le mode opératoire est toujours le même : câlins, massages, puis les pulsions incontrôlées le poussent beaucoup plus loin sur l’échelle de l’agression sexuelle.

Il répètera ses actes des dizaines de fois, sa fille et ses nièces subiront ces violences pendant des années.

Omerta dans la famille

Les premiers doutes et suspicions émis par les proches finiront par faire place à des certitudes. Mais comme bien trop souvent, ce sera l’omerta qui scellera les lèvres de cette famille. Il faut éviter le scandale, sa propre femme acceptera cette situation sans la dénoncer. C’est donc en toute impunité que le prévenu s’attaquera à la deuxième génération, en l’occurrence à sa propre petite fille âgée de 8 ans et ce jusqu’à ses 15 ans…

La petite fille parle

En 2013, la petite victime se confiera à son thérapeute qui déclenchera immédiatement un signalement judiciaire. Ce n’est qu’en 2016 que les accusations de nombreuses autres victimes amèneront enfin le juge d’instruction à inculper le père de famille de viols en vue d’un déferrement devant une cour d’assises.

Faute de preuves, les faits seront requalifiés en agressions sexuelles aggravées, et le prévenu sera relâché et placé sous contrôle judiciaire.

« Je ne pouvais pas résister aux pulsions »

Aujourd’hui il reconnait la totalité des faits, ne remet aucun témoignage en cause. Il encaissera sans bouger les témoignages poignants des victimes.

Je suis responsable de tout ce qui a été dit. C’est vrai, mes actes sont inqualifiables, mais c’était plus fort que moi, je ne pouvais pas résister aux pulsions, dès que j’avais l’occasion de toucher, je le faisais. Pourtant je savais bien qu’un jour on me dénoncerait. J’essaye de me soigner.

L’ampleur du traumatisme

Le premier mot qui vient à l’esprit du procureur, est le mot dignité :

« Les jeunes femmes qui se succèdent à la barre, veulent toutes qu’il prenne conscience de l’ampleur du traumatisme qu’elles vivent encore aujourd’hui, mais pas sûr que le prévenu mesure la gravité de ses actes ».

La femme du prévenu qui est aussi mère et grand-mère des victimes reste dans l’ombre, sa place aurait pu être aux côtés de son mari pour complicité, mais elle ne sera jamais entendue dans cette procédure.

5 ans de prison

Le tribunal reconnaitra le prévenu coupable de l’ensemble des faits, et s’alignera sur les réquisitions du procureur, le prédateur sexuel de 72 ans, est condamné à 5 ans de prison dont 3 ans de sursis probatoire renforcé, une privation de ses droits civiques et une obligation de soins.

Au titre des divers préjudices le prévenu devra s’acquitter d’une somme de 13000 €, une demande d’expertise psychiatrique des victimes est notifiée et les préjudices qui en découleront sont renvoyés sur intérêt civil.

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