Rochefort | Un ancien militaire condamné à 18 mois avec sursi pour agression sexuelle sur une fillette de 10 ans

Les faits remontent à décembre dernier, en Pays rochefortais. Le retraité de l’armée sans histoires a été condamné, jeudi, par le tribunal de La Rochelle

Le tribunal a condamné le prévenu. PHOTO « SO »

Bien sous tous rapports ! Le rapport de l’armée sur Francis, retraité depuis une quinzaine d’années, qui a été lu à l’audience correctionnelle de jeudi, au tribunal de grande instance de La Rochelle, ne laisse pas place au doute. On y trouve les qualificatifs de « sérieux », « disponible », « rigoureux »… Un homme d’ordre et de discipline. Comment l’ancien adjudant-chef apprécié, au casier judiciaire vierge, a-t-il donc pu agresser sexuellement une gamine d’une dizaine d’années qui s’était prise d’affection pour lui ?

Les faits remontent à décembre dernier, en Pays rochefortais. Le sexagénaire d’apparence très ordinaire et domicilié hors du département vient visiter sa mère, comme il le fait régulièrement. C’est souvent l’occasion de voir une de ses amies qui a une petite fille l’accompagnant, parfois. Au fil des contacts, il se crée une relation sans doute plus ambiguë qu’il n’y paraît alors avec l’enfant. « J’étais son confident », explique le retraité d’une voix ténue. Manière de dire que les conversations à l’initiative du vieux monsieur pouvaient être très intimes, beaucoup trop pour une fillette qui ne sait forcément rien de la sexualité.

Pervers plus que prédateur

“J’ai honte. J’ai sali ma vie, l’homme que j’étais, cette petite aussi”

Ce jour-là, Francis dit avoir besoin de se rendre en voiture à la mairie du village, puis à la déchetterie. « Elle a demandé à m’accompagner… ». La mairie est fermée. Direction la déchetterie. Et la conversation s’engage. Il est question de la poitrine de la gamine qui commence à pousser, de ses règles à venir, de « sa bichette » (son sexe) comme dit l’homme qui se laisse aller, alors, à lui mettre la main sur la cuisse avant de s’arrêter sur le bas-côté. Il veut voir. La petite obéit, baisse son pantalon. Le retraité fait « un bisou ». Est-il allé plus loin en léchant ? Il assure que non. Il reconnaît, en revanche, avoir introduit son doigt dans son vagin. « Je n’ai jamais songé la violer ! », jure l’ex-adjudant-chef, tout rouge. Mais « une pénétration digitale, c’est déjà un viol », rétorque le président du tribunal. La voiture redémarre. Le conducteur demande le secret. Mais à la maison, la petite se précipite en pleurs vers sa grand-mère et raconte tout. Ce qui n’est pas si fréquent dans pareil cas, les victimes se murant souvent dans le silence.

L’agresseur avoue aussitôt. « C’était une pulsion et c’est une faute grave, affirmait-il, jeudi. J’ai honte. J’ai sali ma vie, l’homme que j’étais, cette petite aussi… Ça ne se reproduira pas. » L’expert psychiatre qui l’a examiné en amont du procès va dans ce sens.

À ses yeux, le retraité n’est pas un « prédateur sexuel » mais souffre d’une « dérive libidineuse » et d’une « perversion de proximité » qui peuvent résulter d’une « activité sexuelle déclinante » liée à l’âge et à la fragilisation de ses interdits moraux.

Le tribunal a jugé le prévenu coupable et l’a condamné à 18 mois de prison avec sursis et mise à l’épreuve, ainsi qu’à 6 000 € de dommages et intérêts à verser à la famille. Le nom de l’ancien adjudant-chef irréprochable figure, désormais, au fichier des auteurs d’infractions sexuelles.

Source: Sud Ouest

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