Les réseaux pédocriminels n’existent pas | Round 28 | Réseau Scarborough

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Angleterre: Les réseaux pédophiles VIP, un système de corruption
Depuis quelques mois, plusieurs médias anglais sont revenus sur Jimmy Savile et ses connexions. On pensait avoir fait le tour de la question, mais il semble que non. 

Le podcast complet de cet article est téléchargeable ci-dessous (clic-droit puis “enregistrer la cible du lien sous”) ou à retrouver sur notre chaine Youtube.

Podcast – Réseau Scarborough (10′)

Ainsi, on a ressorti des dossiers concernant un grand ami de Jimmy Savile, un certain Peter Jaconelli, patron d’une boîte de crèmes glacées, ancien maire de Scarborough et pédophile bien connecté lui aussi.

Où l’on parle aussi d’un ancien chef du MI6, impliqué dans le réseau VIP.

Il était bien connu que Savile et Jaconelli étaient de grands amis.

Les villes de Leeds, d’où est originaire Savile, et de Scarborough, où il a vécu aussi ne sont distantes que d’une centaine de kilomètres,

et il n’était pas rare de les voir parader dans la Rolls rose de Savile, et embarquer des gosses depuis un fast-food où les jeunes aimaient bien se retrouver.

Depuis que l’affaire Savile a éclaté à la fin 2012, des victimes sont venues parler de Jaconelli, mort bien plus tôt, en 1999, avec tous les honneurs.

D’après certaines de ces victimes, Jaconelli faisait partie d’un réseau pédophile puissant dans lequel on trouvait aussi Jimmy Savile [1].

Là aussi, les révélations n’ont plus cessé, depuis qu’un conseiller municipal de la ville a déclaré que Jaconelli lui avait fait des propositions quand il était adolescent.

En mai 2014, onze nouvelles victimes se sont fait connaitre.

“On ne saura certainement jamais combien d’enfants ont été abusée par l’ancien maire de Scarborough Jaconelli”,

a déclaré une travailleuse sociale qui est venue en aide à ces victimes, tous des hommes.

Suite à ces abus restés impunis, la plupart de ces hommes ont eu à subir des problèmes d’alcoolisme, de drogue, de dépression.

Jaconelli faisait tout pour se rapprocher des enfants.

En dehors des crèmes glacées, il était aussi dirigeant d’un club de judo, et a aussi dirigé une sorte d’école.

Si bien que beaucoup, y compris un collaborateur, l’ont carrément qualifié de “prédateur”.

A Scarborough, tous les gamins savaient qu’il fallait vite partir si Jaconelli se pointait dans la boutique de glaces, et des parents disaient bien à leurs enfants de ne pas rester à côté de lui.

Jaconelli, en plus d’avoir abusé d’eux, aurait même poussé des gamins de l’école dont il était gouverneur sur le chemin de la prostitution, et en aurait envoyé certains chez son ami Savile, le pédophile aux centaines de victimes.

Lors de virées à bord de la Rolls rose, on les voyait embarquer des gamins des deux sexes dans leur voiture, les violer plus loin et les payer ensuite pour acheter leur silence.

Pourtant, il n’a jamais été interrogé par la police durant toute sa carrière.

C’est seulement cette année qu’un flic a expliqué qu’il aurait fallu ouvrir une enquête de son vivant en raison du nombre de plaintes à son encontre, et cela malgré son statut de politicien jovial et proche des gens.

Des enquêtes concernant Saville et ses activités pédophiles à Withby et Scarborough ont été ouvertes,

notamment au sujet de patients du Rampton Secure Psychiatric Hospital que Savile amenait jusqu’à Scarborough pour les refourguer à Jaconelli.

Les services, instigateurs et/ou protecteur de réseaux

On a déjà parlé de ce sujet plusieurs fois, notamment dans l’affaire du Kincora ou dans l’affaire Cyril Smith, ce député de Rochdale qui a poursuivi sa carrière sans encombre malgré 144 plaintes.

Dans ces deux cas on est certain que les services anglais étaient à la manœuvre au niveau des protections.

Par exemple dans le cas du Kincora, on trouvait parmi les habitués de ce bordel l’agent double MI5-URSS Anthony Blunt, Lord Mountbatten, l’oncle du prince Philip, ou encore Maurice Oldfield, à l’époque chef du MI6.

Oldfield, qui détestait les femmes, a permis au lobby gay de faire énormément d’entrisme dans les rouages des services anglais à cette époque, les années 70.

Il avait commencé par aller aux USA puis il a été nommé  chef du MI6 en 1973, et chef de la sécurité en Ulster, l’Irlande du Nord, en 1979.

Et puis en 1980, Thatcher a été forcée de le virer en raison des visites de jeunes garçons à son domicile privé.

Toutefois, Oldfield a aussi été vu au Kincora Boys Home, probablement parce qu’il devenait gênant pour le MI5 (services intérieurs).

Dans les années 50 et 60, les jumeaux Kray tenaient une partie de la pègre londonienne, mais ils avaient une belle devanture en tant que patrons des boites de nuit huppées.

Plusieurs stars du grand écran, de la pop, des politiciens venaient régulièrement dans le club de Reggie et Ronnie Kray [2].

L’un d’eux au moins était pédophile, grand ami d’un certain Lord Boothby, amateur de jeunes types et politicien conservateur qui avait une liaison avec la femme du premier ministre de l’époque.

Un autre de leurs amis était Tom Driberg, futur leader du Labour.

Les frères Kray aussi ont été protégés et passaient même pour être intouchables.

Car personne ni au Labour ni chez les conservateurs ne voulait voir exposer l’un des leurs.

En 1964, quand il a été question d’arrêter Boothby, qui était fourni en gamins par les frères Kray, l’opération a été stoppée au dernier moment.

Mais il faut dire que Boothby était très populaire dans la classe politique, et qu’il avait des amis bien placés, tels que Winston Churchill.

Savile aussi était protégé, cela ne peut pas être autrement vu le nombre de ses victimes, le nombre de plaintes à son sujet,

et vu sa proximité avec moult personnalités elles-mêmes protégées, comme Cyril Smith  ou même la famille royale.

Et son ami Jaconelli, “le roi du cornet”, l’était aussi, même si on nous dit que c’était juste à cause de son statut et pas de tout parce qu’on pouvait le faire chanter et lui demander n’importe quoi.

On sait également que certains officier de police de la région venaient au Friday Morning Club de Savile.

C’étaient des sortes de réunions hebdomadaires où seuls des hommes étaient présents, et où ils causaient gentiment en buvant du thé pendant deux heures.

Mais, malgré 76 plaintes contre Savile rien que dans la région, la police maintient qu’il n’a jamais été protégé.

On a le droit d’être sceptique.

Aujourd’hui, on se rend compte que jusque dans les années 80 au moins, Savile était à la tête d’un réseau pédophile sur le front de mer à Scarborough.

De là, on est assez vite rendu à Jersey en yacht, mais on est encore plus vite aux Pays-Bas…

On se rend compte que son nom revenait très souvent dans les dossiers de pédocriminalité locaux,

que des enquêtes avaient démarré au début des années 2000, quand Savile était toujours vivant, mais elles ont vite été arrêtées.

Et malgré qu’on nous assure que Savile et Jaconelli n’étaient pas protégés,

même après leur mort les flics ont menacé un journaliste qui travaillait sur ce dossier au cas où il lui viendrait à l’idée de parler de tout cela.

D’ailleurs, malgré le scandale des centaines de mineures prostituées dans la zone de Rotherham,

pas loin  de Scarborough, il n’est pas question d’éclaircir les activités de Savile et Jaconelli dans le secteur.

D’après un journal local, le North York Enquirer, le réseau des deux pervers a probablement fonctionné depuis la fin des années 40.

Le cas Hayman

Peter Hayman était diplomate et il fut l’un des chefs du MI6, ce que l’on n’a appris que très tardivement.

Pourtant, il était un agent de liaison entre le MI6 et la CIA.

En octobre 1978, il oublie un paquet dans un bus.

Dans ce paquet, un colis avec du matériel pédopornographique envoyé par le Paedophile Information Exchange.

Les flics le saisissent et se rendent dans sa garçonnière à Londres, où ils tombent sur une grande quantité d’images pédopornos, de la correspondance avec d’autres membres du PIE, et 45 journaux intimes dans lesquels il raconte ses fantasmes et expériences pédophiles sur six ans.

Mais, Hayman n’a pas été poursuivi.

Les flics ont aussi remonté la piste du PIE, ce groupe d’échange de contenus et de bonnes adresses pour les pédophiles, qui faisait aussi un intense lobbying pour abaisser la majorité sexuelle à 3 ans.

Un bon paquet de pédophiles du PIE a été arrêté [3], mais pas Hayman.

En 1981, le député Geoffrey Dickens a nommé Hayman au Parlement, comme étant lié à un réseau d’abus sexuels.

Mais, il a été mis en garde par Michael Havers, procureur général qui a tout fait pour protéger ses amis pédophiles [4].

Mais, il faut dire que Havers lui-même était cité, tout comme Hayman, comme étant un visiteur d’Elm Guest House, un bordel pour pédophile approvisionné avec les enfants des orphelinats du coin.

A l’époque, Havers avait empêché les poursuites contre Hayman quand l’affaire Elm Guest House a fait scandale, en 1982.

Du coup, en 1984, Hayman se fait coincer, comme d’autres hommes politiques de premier rang tels que le premier ministre Ted Heath, dans des toilettes publiques, alors qu’il cherchait des relations tarifées avec de jeunes hommes.

Cette semaine, une des victimes d’Hayman s’est exprimée dans la presse.

Cet homme, appelé “Nick”, a subi des viols par les VIP pendant plusieurs années et cela dès ses 11 ans, en 1979, et a subi des orgies dans différents endroits, y compris au Dolphin Square, ce complexe de 1.200 appartements de luxe dans lequel vivaient nombre d’agents des renseignements, de politiciens et autres VIP.

Hayman était l’un de ces types puissants qui l’ont violé au Dolphin Square et ailleurs.

Récemment on apprend dans la presse que Savile et Jaconelli n’étaient pas seulement amis: ils étaient aussi amants!

Des informations obtenues par la police vont dans ce sens.

Les deux sont fortement soupçonnés d’avoir fait partie du réseau pédophile de Scarborough et d’avoir violé au moins 35 victimes, toutes venues porter plainte auprès de la police.

Ils sont restés totalement impunis, d’autant que Jaconelli a été le maire de Scarborough, et qu’il était réputé intouchable.

Savile avait un appartement sur l’Esplanade dans lequel il faisait régulièrement venir des mineures.

On sait qu’il a mis plusieurs gamines vulnérables de la Duncroft School dans la prostitution, mais rien n’a été fait à l’époque.

On apprend aussi que Savile et Jaconelli allaient souvent  jusqu’à Whitby, une ville un peu plus au nord où Leon Brittan était député dans les années 70.

Savile avait aussi des contacts étroits avec plusieurs policiers, notamment à Leeds où il résidait.

Il y dirigeait une boite de nuit, la Mecca Locarno, dans les années 60 (il a aussi ouvert la 1ère boite de nuit à Paris à la même époque).

Il avait aussi des liens avec divers gangs et petites mafias locales.

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Petite à petit, on comprend que ces histoires de réseaux VIP sont complètement encadrés par les services anglais.

On comprend aussi qu’il s’agit d’avoir des moyens de pression sur divers politiciens, au point qu’on se demande si le fait d’être pédophile ou plutôt pédocriminel n’est pas une assurance de mener une brillante carrière.

Cela pose aussi la question: pour qui jouent les services?

 

[1] Suite à ces premières révélation, le conseil municipal de Scarborough a tout de même pensé à lui retirer quelques-uns de ses décorations.

Il a quand-même fallu plus d’un an pour les lui enlever.

[2] Ils ont été arrêtés en 1969 après une série de meurtres un peu trop voyants.

[3] Beaucoup de membres du PIE étaient enseignants, éducateurs, travaillaient dans les orphelinats…

Leur chef, Peter Righton, était même LA référence nationale en matière de protection de l’enfance, et a passé son temps à nier l’existence des réseaux pédophiles.

Plusieurs pédophiles du PIE travaillaient aussi au Home Office, le ministère de l’Intérieur.

Certains membres du PIE étaient même obsédés par les meurtres d’enfants via la torture.

On sait aussi que ledit PIE a été en partie financé… par les services secrets anglais via le Home Office, mais aussi par le parti conservateur.

Qui l’ont aussi infiltré, très probablement pour faire chanter certaines cibles.

[4] Havers était le frère de la baronne Butler Sloss, chargée par Cameron de présider la grande enquête sur l’étouffement des réseaux pédophiles VIP.

Elle a du démissionner car son frère faisait décidément tâche dans le décor.

 

Ces réseaux existaient dans de nombreuses villes au Royaume-Uni avec chaque fois les mêmes schémas d’impunité et les viols à échelle industrielle de mineures.

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