Donde Vamos | Réseau VIP en Angleterre – Réponse à l’offensive de la presse alignée

Réseau VIP en Angleterre: réponse à l’offensive de la presse alignée

 

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Il est temps de faire le point sur la contre offensive de la presse alignée en Angleterre, depuis  environ deux mois maintenant. Ceux qui me suivent l’ont bien compris: face aux accusations précises et répétées contre diverses personnalités, face aux allégations d’étouffement systématique de ces affaires de pédophiles VIP, l’establishment se démène pour minimiser les faits et décrédibiliser les témoins. Mais, les victimes sont têtues et maintiennent leurs déclarations.

 

Tout a commencé fin 2012 quand on a compris que la star de la BBC Jimmy Savile était un pédophile qui a fait des centaines de victimes à travers le pays, et qu’il n’a jamais été inquiété ou presque. Puis on a compris que Savile n’était pas tout seul, au contraire il était connecté avec des dizaines d’autres pédophiles, depuis le bas jusqu’en haut de l’échelle sociale.

Depuis quelques mois, des victimes parlent de meurtres commis par des VIP dans le cadre de réseaux pédophiles protégés par les autorités, et de trafic vers les Pays-Bas.

En parallèle, histoire de satisfaire une opinion publique anesthésiée, le gouvernement a lancé deux grandes enquêtes: l’une sur l’étouffement de dizaines d’affaires, l’autre sur les affaires elles-mêmes. Autant le dire tout de suite: il ne se passe rien, et comme on l’a dit c’était mal parti depuis le départ puisque les deux premières juges désignées pour présider l’enquête sur les affaires de réseaux VIP ont du démissionner en raison de leur proximité avec les VIP en question.

Voyons maintenant quels arguments sont diffusés dans les médias de masse, notamment le conservateur Daily Mail, et le Guardian, très proche des USA.

La “chasse aux sorcières”

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Dès qu’on a commencé à parler de Jimmy Savile (en octobre 2012), Cameron le 1er ministre a déclaré qu’il fallait prendre garde à ne pas faire de “chasse aux sorcières” au sujet de tous ces pédophiles de la BBC qu’on commençait à citer dans divers médias. On ne parlait pourtant pas encore de réseaux ni de politiciens impliqués, mais ça sentait mauvais.

En effet, cette expression de “chasse aux sorcières” est apparue aux USA dans les années 80 quand des enfants de dizaines de crèches et maternelles à travers le pays ont dénoncé des abus de type rituel. On a alors attaqué les experts, la presse s’est mobilisée pour faire la promotion d’experts bidons comme Richard Gardner ou Ralph Underwager, on a créé la False Memory Syndrome Foundation, et finalement personne ou presque n’a été condamné.

Ladite expression n’était donc pas anodine. C’est même un classique quand on parle de réseaux pédophiles, on a eu le coup aussi avec l’affaire du Coral[1] ou Outreau. En tant que féministe, cet argument a en plus le don de beaucoup m’agacer.

Les autorités ont donc toujours freiné des quatre fers pour éviter que ces histoires ne prennent trop de proportions. Mais ça a raté, grâce au travail d’une poignée de députés, de quelques journalistes, travailleurs sociaux et de victimes qui ont parlé.

Depuis 2012, les accusations se sont multipliées, recoupées et précisées, au point qu’on commence à avoir une liste de noms de politiciens (ce sont souvent les mêmes qui reviennent dans diverses affaires), de gauche comme de droite, dont on sait qu’ils sont mouillés jusqu’au cou même si, évidemment, on aura du mal à avoir des preuves matérielles 20 ou 30 ou 40 ans après les faits.

Dès l’année dernière, quand les accusations de meurtre sont apparues, la presse conservatrice a commencé à relativiser, disant que la vérité était surement moins horrible que ce que racontaient les victimes.

Puis ces mêmes médias se sont rendu compte que la police n’avait pas de preuves matérielles de la réalité de ces meurtres [2], et on a extrapolé en disant que finalement toute cette enquête prêtait à caution. Le journal Exaro, qui a beaucoup enquêté sur ces affaires et est en contact avec plusieurs victimes, a été fortement attaqué par ces médias ultra sceptiques.

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L’offensive s’est intensifiée à partir des mois d’août et septembre 2015, des articles qui commençaient à remettre en cause l’existence de ces réseaux, en particulier celui dit “de Westminster”, parce que de nombreux députés en faisaient partie et que les faits se passaient dans ce secteur, notamment au Dolphin Square.

Un gros pavé dans la mare a été jeté mi septembre, quand le Guardian et le Financial Times nous expliquent que le MET (police métropolitaine) “admet des erreurs” quant à ses propos sur le réseau de Westminster.

L’article est ainsi sous-titré: “Scotland Yard dit qu’elle n’aurait pas du décrire les accusations de témoins clés comme étant “crédibles et vraies” avant les conclusions de l’enquête“. Il s’agissait d’accusations au sujet de trois meurtres commis par des types de ce réseau de Westminster.

Le parquet général avait aussi attaqué la police pour avoir dit cela une semaine avant, et depuis quelques jours certains médias commençaient à remettre en cause le témoignage de “Nick”, qui a évoqué ces trois meurtres, auquel ont été présent ou ont participé des politiciens conservateurs.

On apprenait aussi qu’il y avait eu des fuites: peu avant ce retournement, un journaliste a donné le nom d’un témoin-clé à un à un des suspects.

On nous a ensuite expliqué que l’enquête concernant un autre meurtre, celui d’une adolescente, toujours dans le cadre du réseau de Westminster, était stoppée. C’est un témoin surnommé “Darren” qui avait dit, et qui a d’ailleurs maintenu, que selon lui une fille était morte lors d’une partouze au Dolphin Square, car il l’a vue rentrer dans une pièce de torture, une “medical room”, et qu’il ne l’a plus jamais croisée ensuite[3]. Là non plus, on ne sait pas qui était la victime, et la police dit qu’elle n’a pas trouvé d’éléments qui corroborent les déclarations de Darren.

En tout cas, Darren, qui avait également dit que Peter Righton[4] était dans ce réseau, a décidé de cesser sa collaboration avec la police après qu’elle ait signalé son fils aux services sociaux.

C’est aussi à ce moment, à la mi septembre, que l’ancien député Harvey Proctor a été entendu pour la troisième fois par la police quant à son implication dans le réseau de Westminster. Il a même organisé une conférence de presse pour dire qu’il n’avait rien à voir avec cette histoire. Il était quand-même entendu au sujet d’un meurtre commis lors d’une partouze au Dolphin Square[5]. Lui aussi s’est dit victime d’une “chasse aux sorcières d’homosexuels” et s’est montré menaçant en disant que des têtes allaient tomber dans la police après que l’enquête tombe à l’eau.

Puis il y a eu l’émission de la BBC, Panorama, qui a tenté de décrédibiliser le témoignage d’une autre victime, qui avait dit qu’une adolescente avait probablement été tuée lors d’une partouze. Puis la même BBC continue à se demander “ce qu’il y a de vrai au sujet du réseau pédophile VIP” dans un article rédigé par l’auteur du reportage de Panorama…

Voici l’histoire: que certains des hommes les plus puissants du pays – un ancien premier ministre, a futur ministre de l’intérieur, des chefs de l’armée, du MI5 et du MI6- trainaient avec d’autres hommes célèbres et dépravés dans des chambres à Londres et dans des bases de l’armée, pour torturer, abuser et tuer des garçons“, lit-on d’entrée de jeu dans cet article complètement orienté. Ambiance.

Selon ce journaliste, depuis l’affaire Savile on gobe n’importe quoi. Il considère aussi que la police a influencé la justice à force de faire des déclarations qui cautionnaient les témoignages des victimes.

Il dit que des confrères ont écrit des choses horribles sans rien vérifier. Que tout cela relève, en gros, d’un conflit de classe: le populo contre les puissants.

Et puis le pompon, d’après moi, est arrivé vendredi 16 octobre: d’un coup, le Guardian estime qu’il y a même des doutes sur l’implication de Cyril Smith dans le réseau pédophile de Londres, c’est-à-dire qu’il n’aurait pas fréquenté le célèbre bordel Elm Guest House. Alors là, il fallait oser, mais on va y revenir dans la deuxième partie de cet article.

Ainsi, “Des doutes ont été exprimés au sujet des déclarations du service de police métropolitain selon lesquelles Cyril Smith s’est rendu dans une maison dans le sud de Londres, qui aurait été utilisée par un réseau pédophile VIP“, nous dit ce journal. Ceci, d’après “un témoignage donné au Guardian” par la MET (Metropolitan Police). D’ailleurs, il n’y aurait selon la Guardian qu’une seule source reliant Smith à Elm Guest House, à savoir un travailleur social, Chris Fay.

Idem des accusations contre Léon Brittan, l’ex ministre de l’Intérieur, qui seraient inconsistantes, d’après cette source de la MET.

Bref, la police est rappelée à l’ordre. Seule la “justice” peut dire si les faits sont sérieux ou pas. Et en attendant, on est priés de ne pas prendre au sérieux les déclarations des victimes quand elles accusent des politiciens.

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Pourquoi on parle du réseau de Westminster

On a commencé à parler de ce réseau spécifique il y a quelques mois seulement suite aux articles parus dans le journal Exaro.

Les accusations au sujet de ce réseau viennent essentiellement d’un témoin, surnommé Nick,  témoin clé qui est en contact depuis plus d’un an avec la rédaction du journal. Et ce qu’il dit ne plaît pas du tout à l’establishment.

Il raconte donc, comme on l’a déjà vu, que plusieurs politiciens nationaux (Edward Heath, Harvey Proctor, Leon Brittan notamment), mais aussi des types des renseignements, ainsi que Jimmy Savile, faisaient partie d’un réseau pédophile actif à Londres, mais qui essaimait un peu partout en Angleterre. Nick parle aussi de trois meurtres de garçons, commis par ces types, dont un auquel il déclare avoir assisté.

On va voir que tout ne repose pas que sur son témoignage, et que de nombreux éléments montrent qu’il y a bien eu un réseau pédophile VIP actif à Londres.

 

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1. Elm Guest House

En fait, dès la début du scandale, fin 2012, la police a ouvert une enquête au sujet d’une bande de politiciens conservateurs qui violaient des mineurs à Elm Guest House. On a déjà beaucoup parlé de cet établissement qui était très prisé par les types du Monday Club, un groupuscule à droite du parti conservateur, qui a aussi soutenu le Paedophile Information Exchange[6]. Elm Guest House a fonctionné en tant que bordel pédophile de 1979 à 1982, quand une descente de police a eu lieu[7].

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Les victimes étaient des enfants venus des orphelinats du secteur, notamment le Grafton Close Childrens Home. Plusieurs anciens pensionnaires ont dit qu’ils étaient violés à Elm Guest House, et l’ancien directeur a été poursuivi en 2013 pour des actes pédophiles, mais pas de chance: il est mort juste avant son procès.

Dans la longue liste de clients, donnée au travailleur social Chris Fay par la propriétaire du bordel, Carole Kasir, on retrouvait justement Leon Brittan, Harvey Proctor, Cyril Smith, Jimmy Savile, que Nick cite lui aussi comme étant des pédophiles, mais au Dolphin Square et dans d’autres maisons à Londres.

Léon Brittan a été questionné par la police au sujet de ses visites à Elm Guest House, juste avant son décès en janvier 2015, mais aussi en 1990 quand il y a eu une enquête suite au décès soudain et classé comme suicide de Carole Kasir[8], alors âgée d’une quarantaine d’années.

En 2002, plusieurs ministres ont reçu une lettre adressée par un syndicaliste, qui dénonçait des abus sexuels commis à Elm Guest House. Cet homme disait qu’il avait communiqué ces faits à la police, mais que rien ne s’est passé ensuite.

On sait aussi qu’une des victimes d’Elm Guest House a fait une déposition détaillée sur ce qu’il a subi là, mais le nom d’un député qu’il a été donné a été retiré du rapport final. Ou qu’un déouté conservateur, Zac Goldsmith, a répété qu’un ancien ministre a été pris en photo dans le saune d’Elm Guest House.

On a aussi le témoignage de Richard Kerr, une victime du Kincora Boys Home à Belfast, qui dit avoir été violé par un ex juge à Elm Guest House. C’est un témoignage très intéressant, parce que Richard Kerr explique que ce juge qu’il décrit comme violent l’a embarqué dans le réseau d’Elm Guest House, ainsi qu’au Dolphin Square. Et qu’il a été expédié un peu partout en Angleterre, et même jusqu’aux Pays-Bas, par ce réseau londonien. Kerr a précisé qu’il n’était pas le seul gamin à être prostitué au Dolphin Square.

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On a le témoignage d’un autre homme, âgé de 16 ans à l’époque, quand il a été forcé à travailler comme “masseur” à ELm Guest House. Il a dit y avoir été violé par un policier “sous couverture” et déclare même que la police a joué les “agents provocateurs” dans cette affaire. Il a également mentionné la présence de Cyril Smith. C’est ce jeune qui était présent lors de la descente de police en 1982.

En 2003, la police a été mise au courant que des enfants venant des orphelinats étaient exploités à Elm Guest House, qui était fréquentée par des “ex-ministres”. Les noms de plusieurs politiciens conservateurs ont été donnés en même temps, de même qu’un du Labour et un libéral, comme venant se taper des mineurs à ladite guesthouse. Mais, aucune enquête n’a eu lieu, et s’il y en a eu une elle a rapidement été stoppée.

Comme en 1982, d’ailleurs, alors qu’on sait qu’il y a eu des planques autour de ce bordel, et qu’il y a eu une descente. Même si ce jour-là il n’y avait qu’un mineur presque majeur dans la guest house. Au final, deux enquêtes sur Elm Guest House ont été closes trop vite et il a été question, il y a un an de cela, de savoir pourquoi.

En janvier 2013, comme moult fois auparavant dans des dossiers similaires, la police était sur le point de mener quelques arrestations, et en effet John Stingemore, l’ex directeur du Grafton Close, a été envoyé au tribunal pour quelques agressions sexuelles qu’il a niées, avant d’avoir la bonne idée de mourir juste avant son procès.

Bien que la police ait une liste d’au moins 16 gamins du Grafton Close Home et d’autres orphelinats qui ont été victimes des pédophiles VIP à Elm Guest House, on fait encore comme si tout cela n’était qu’une obscure rumeur, voir une médisance contre ces pauvres VIP sans cesse accusés des pires turpitudes.

Du côté des services sociaux de Richmond, où était situé le Grafton Close, un des responsables de l’époque pourtant cité dans la liste des visiteurs d’Elm Guest House, a dit n’avoir jamais entendu parler de réseau pédophile là-bas. Cet ancien directeur des services sociaux, Louis Minster, vit aujourd’hui à Malte, un spot très prisé des pédophiles anglais.

2. Cyril Smith

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J’ai déjà longuement abordé le cas de ce député libéral, qui était proche de Jimmy Savile et connaissait aussi le pédophile et tueur d’enfants Sidney Cooke

La victime appelée Darren a relié Cyril Smith à Peter Righton, et au réseau de Westminster.

Dès la fin 2014, la police abandonnait ses recherches au sujet de Smith, qui est mort en 2010, mais qui était dirait-on au centre de la nébuleuse pédophile de l’époque. La police a pourtant admis qu’elle aurait du mener plus avant des enquêtes trop rapidement closes au sujet de Smith, en 1970, puis en 1998 et en 1999.

La conclusion de ces dernières recherches sur Smith est qu’il a bien abusé de jeunes garçons, notamment dans son fief de Rochdale, mais aussi à différents endroits. Sauf que Elm Guest House n’est pas citée, ni le Dolphin Square. Cependant, il n’y aura pas d’enquête. Il faut dire qu’apparemment les victimes, qui s’étaient signalées à des associations, n’étaient pas pressées de prendre contact avec la police, et on les comprend.

Et cette semaine, le Guardian, qui je le rappelle est très proche des intérêts US, nous expliquait que la police avait “des doutes” quant aux liens de Cyril Smith avec le réseau pédophile de Londres… Et devinez ce qui est plus particulièrement visé? Ses visites à Elm Guest House, notamment.

Etrange, alors qu’en 2013 et en 2014 la même police a déclaré avoir “établi” que Smith s’est bien baladé du côté de ce bordel.

Et puis le lendemain, la police explique qu’en fait, ses déclarations de 2013 sont toujours d’actualité.

Smith a toujours été protégé, et en très haut lieu. En effet, lus de 144 plaintes concernant Smith ont été déposées à la police durant quarante ans. Aucune n’a été instruite par la justice, car toutes les poursuites ont systématiquement été bloquées par les autorités.

Un des terrains de chasse favoris de Cyril Smith était la Knowl View School, un internat pour les jeunes ayant des difficultés d’apprentissage ouvert en 1969, dont il était gouverneur. Il avait les clés des chambres des enfants, qu’il pouvait violer comme il le voulait. Récemment, sept victimes de cette école sont venues dénoncer 11 suspects qui ont été identifiés. Des pédophiles venaient de 40 kilomètres à la ronde pour se taper des enfants à la Knowl View School.

Plus inquiétant encore est son lien avec Sidney Cooke, qui a été condamné pour le meurtre d’un ado de 14 ans en 1985, lors d’une partouze[9]. Cooke est toujours passé pour un marginal, qui trainait avec quatre ou cinq marginaux, mais d’après ce que disent aujourd’hui certains témoins il était plutôt un organisateur de partouzes pédophiles et un fournisseur de chair fraîche.

Sa bande était soupçonnée par les enquêteurs d’avoir commis entre 9 et 20 meurtres de gamins dans la région de Londres. D’après la police, Smith organisait des partouzes à Londres, auxquelles étaient présents Jimmy Savile et Cyril Smith, qui étaient par ailleurs très proches.

Une victime a même expliqué avoir été emmenée jusqu’à Amsterdam, où un ancien ministre anglais l’a violé.

La police a expliqué qu’elle avait des enregistrement sur lesquels on voit Smith, Savile et d’autres pédophiles VIP entrer et sortir d’un endroit où des abus sexuels sur des mineurs avaient lieu, et où Cooke est entré avec un mineur. Mais étrangement, les policiers n’ont jamais eu l’autorisation d’arrêter tout ce beau monde, qui restera donc éternellement présumé innocent.

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3. Leon Brittan

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Cet ancien ministre de l’Intérieur est mort en janvier 2015, au moment où il était mis sur le grill par les enquêteurs. Mais, on savait déjà que des dizaines de dossiers de réseaux pédophiles qui lui ont été remis en mains propres ont mystérieusement disparu de son bureau.

Lui aussi est cité parmi les visiteurs d’Elm Guest House et du Dolphin Square. Et justement, les enquêteurs soupçonnent qu’une partie des orgies qui ont eu lieu à Pimlico et Elm Guest House étaient organisées par Sidney Cooke.

Le témoin “Nick” dit que Brittan l’a violé une douzaine de fois environ, ainsi que plusieurs de ses amis âgés de 10 à 14 ans. Les agissements de Brittan avaient été repérés par la police dès les années 70, et il a même été placé sous observation. C’est à cette occasion qu’il a été photographié en 1986, ainsi que Cyril Smith l’ami de Jimmy Savile, a l’entrée et à la sortie d’un immeuble où des viols de mineurs prostitués ont eu lieu.

Il aurait aussi été pris en photos à Elm Guest House.

En 1987, un gamin de 13 ans complètement traumatisé a été retrouvé dans la rue juste devant chez Brittan, avec l’anus ensanglanté. On a prouvé les viols, et le gamin a expliqué qu’il venait de se faire violer chez Brittan au cours d’une partouze. Là encore, Brittan a passé seulement quelques minutes au commissariat après que les flics aient été voir chez lui ce qu’il se passait, et il est reparti libre. Il a même été nommé commissaire européen à la suite de cela.

Une victime, Andrew Ash, a expliqué à un activiste anti réseaux pédophiles, Bill Maloney, qu’il a été forcé à filmer un snuff movie sous les ordres de Sidney Cooke, et qu’il a assisté au meurtre d’un enfant par Cooke, dans le lit juste à côté du sien. Et cet Andrew Ash a aussi déclaré qu’il a été violé par Leon Brittan (qui plaisantait en disant “oui, oui je voterai ce que tu veux”, comme si on le faisait chanter), et que Savile était présent à certaines partouzes.

4. Edward Heath

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Andrew Ash, qui était lui-même dans un orphelinat du nord du pays, a aussi décrit comment des enfants (parfois handicapés mentaux) de Jersey étaient emmenés jusqu’aux Pays-Bas sur des yachts. Et à Jersey, on sait que le club des “yachtmens”, dont a fait partie l’ancien premier ministre Ted Heath (que Savile fournissait en mineurs), embarquait des enfants des orphelinats pour les violer, voir les tuer en mer. Selon Andrew Ash, Sidney Cooke était parfois présent aux partouzes d’Amsterdam, en compagnie des autres pédos VIP dont au moins six députés conservateurs. Pas mal, pour un prédateur isolé.

“Nick” a également cité Heath comme l’un de ses abuseurs, un membre central du réseau du Dolphin Square.

Avant même qu’il ne devienne premier ministre, Heath avait été mis en garde plusieurs fois par les renseignements, qui l’ont attrapé régulièrement à trainer dans des toilettes publiques, à la recherche de prostitués mineurs. C’était dans les années 50, déjà.

Un témoin dit aussi avoir vu Jimmy Savile faire monter des enfants de l’orphelinat haut de la Garenne sur le yacht Morning Cloud de Heath, et qu’au retour un des enfants manquait.

Je ne m’étale pas ici: on a déjà listé les accusations contre Heath il y a quelques semaines.

5. Harvey Proctor

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Député et membre du Monday Club, un groupe très à droite du parti conservateur, dont plusieurs membres étaient aussi dans le Paedophile Information Exchange. En 1986, sa carrière politique a pris fin quand un magazine a publié des déclarations selon lesquelles Proctor avait battu des prostitués âgés de 17 à 21 ans dans son appartement de Londres. A cette époque, les relations homosexuelles n’étaient autorisées qu’à partir de 21 ans. Il s’en est tiré avec 1.450£ d’amende. Apparemment, il s’est vite refait, et en 2004 il régnait sur le château de Belvoir, un château de 365 chambres qu’on peut réserver pour des soirées privées ou des séminaires. Il y occupe le poste de secrétaire privé du duc et de la duchesse de Ruthland.

En 1986, on a aussi appris que l’éditeur Robert Maxwell avait été menacé afin que son journal The People ne publie plus rien au sujet des affaires d’Harvey Proctor, qui a du mettre fin à sa carrière politique l’année suivante quand la presse a dit qu’il payait des mineurs prostitués (“rent-boys”), âgés de 17 à 20 ans, et qu’il leur imposait des pratique sado maso.

Cette année-là, Proctor a été cité dans une autre affaire, dont la presse n’avait pas parlé. Il s’agissait d’une histoire de bar clandestin, le Lord Fox, tenu par un certain Terry Dwyer, dans lequel on pouvait fumer de l’herbe et avoir des “massages” y compris dans une sorte de pièce – donjon. Il se trouve que ledit Terry Dwyer s’est vanté devant un journaliste d’avoir fourni des jeunes prostitués à Proctor à Londres pendant des années.

Dwyer est très intéressant, car selon certains témoins, il est l’un de ceux qui ont suggéré à la propriétaire d’Elm Guest House de transformer son auberge en bordel. Et effectivement, ces témoins ont expliqué que Dwyer était un maquereau qui fournissait des mineurs à des pédophiles. Il était aussi en lien avec Peter Glencross, le fondateur de la revue Spartacus. Proctor est lui aussi cité comme étant un visiteur d’Elm Guest House.

Aujourd’hui, le témoin “Nick” déclare que Proctor était l’un des membres du réseau de Westminster, et qu’il était présent lors de partouzes au Dolphin Square. Il serait même impliqué dans le meurtre d’un garçon, et ces propos ont été estimé “crédibles et vrais” par la police.

Nick avait aussi dit qu’une fois, Proctor a été empêché in extremis par les autres pédophiles présents de lui couper les organes génitaux avec un couteau.

 

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C’est à partir de là que la campagne de dénigrement s’est intensifiée dans la presse commerciale, BBC en tête.

Pour montrer qu’il n’a rien à voir avec tout cela, Proctor a carrément fait une conférence de presse pour lister les accusations contre lui, qui sont assez précises, et qu’il a évidemment niées en bloc, en donnant au passage les noms d’autres types concernés par l’enquête [10]:

> En 1980, il aurait attaché un garçon sur une table, dans une maison du centre de Londres (probablement celle d’Edward Heath), le blessant avec un couteau pendant une quarantaine de minutes avant de le violer et de le tuer par étranglement.  Nick dit avoir été témoin de ce meurtre.

> Dans une autre maison à Londres, en  1981 ou 1982, il aurait violé Nick lors d’une partouze. Il aurait ensuite été rejoint par deux autres types qui auraient frappé un autre garçon dont Nick pense qu’il en est décédé.

> En mai ou juin 1979 à Kingston upon Thames, Nick dit avoir été témoin du meurtre d’un garçon qui a été écrasé intentionnellement, et selon Nick, Proctor faisait partie du groupe de pédophiles responsables de ce meurtre.

> Nick déclare aussi que Proctor et d’autres hommes l’ont violé entre 1979 et 1984 au Dolphin Square et en d’autres endroits à Londres.

> D’autres viols ont été commis au Carlton Club, alors que Proctor avait ouvert la porte du club au pédophile qui y amenait Nick.

 

6. Lord Bramall

Agé de 91 ans et vétéran du Débarquement, il a dirigé l’armée anglaise et vient d’être interrogé dans le cadre de l’Operation Midland qui porte sur le réseau VIP de Londres. Sa maison a été perquisitionnée en mars, en même temps que celle de Brittan. Il a nié les faits en bloc.

7. Lord Janner

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On a aussi abordé le cas de ce député du Labour, également sioniste, qui a failli échapper aux poursuites en se disant sénile. Cependant, il a quand-même du comparaître fin août devant un tribunal, pour avoir abusé d’un jeune garçon vulnérable durant deux ans, et pour avoir agressé plusieurs mineurs entre les années 60 et les années80 des faits qu’il a toujours nié malgré des lettres enflammées qu’il a écrites à sa victime.

Quatre enquêtes à son sujet, notamment en 1991 et en 2007, n’ont débouché sur rien, et aujourd’hui une enquête est censée éclaircir les conditions dans lesquelles ces précédentes investigations ont été closes.

Simon Dankzuk, un député du labour à Rochdale, qui a écrit un livre sur les abus de Cyril Smith, a dit que Janner était un “abuseur d’enfants en série, qui a “violé et torturé” des enfants.

Aujourd’hui, il est concerné par l’enquête sur le réseau de Westminster, suite aux accusations de “Nick” selon lesquelles Janner l’a violé dans plusieurs endroits à Londres entre 1979 et 1982. Et tous les médias alignés de s’appitoyer sur le sort du vieux pédophile, “sénile” nous dit-on, qui lui n’a pas eu beaucoup de compassion quand il a mis le grappin sur des gamins paumés.

8. Hugh Beach

Fin août, on a appris que cet ancien général vétéran de la deuxième guerre réfutait lui aussi toutes les accusations contre lui. Selon lui, la police aurait déclaré qu’il n’était accusé par personne, mais Harvey Proctor a dit lors de sa conférence de presse qu’il était bien cité dans ce dossier.

Il y a bien longtemps, il avait confessé avoir participé à des séances de masturbation avec six autres garçons, mais il ne parlait alors que d’homosexualité.

 

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9. Michael Hanley

Il a dirigé le MI5 de 1971 à 1978 et est mort en 2001. Il était ami de Victor Rothschild, dont certains disent qu’il était le 5e agent double (URSS-Angleterre) [11], celui qui n’est jamais tombé. Quoi qu’il en soit, ledit Victor Rothschild était au coeur du pouvoir et surtout des services de renseignements anglais. D’autres ont dit que c’était Michael Hanley, le 5e.

Récemment, la BBC, puis Harvey Proctor, ont déclaré qu’il était soupçonné d’avoir été à Elm Guest House. Lui aussi, en tout cas, a nié publiquement toute implication dans l’affaire de Westminster, et ses proches montent au créneau pour le défendre.

 

10. Maurice Oldfield

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Lui a dirigé le MI6 au même moment que Hanley était à la tête du MI5. Lui aussi aurait du son poste aux pressions de Victor Rothschild. Son bras-droit était Peter Hayman, co fondateur du Paedophile Information Exchange et lui aussi visiteur d’Elm Guest House. Nick explique quant à lui l’avoir croisé du côté du Dolphin Square.

Oldfield, qui détestait les femmes, a permis au lobby gay de faire énormément d’entrisme dans les rouages des services anglais à cette époque, les années 70. Une période à laquelle il aurait agressé sexuellement son secrétaire personnel.

Il avait commencé par aller aux USA puis il a été nommé  chef du MI6 en 1973, et chef de la sécurité en Ulster, l’Irlande du Nord, en 1979. Et puis en 1980, Thatcher a été forcée de le virer en raison des visites de jeunes garçons à son domicile privé. Richard Kerr, cette victime du Kincora envoyé à Londres par un juge, a dit qu’il a vu Oldfield au Kincora Boys Home en 1978, ce qu’auraient confirmé des agents des renseignements chargés de sa sécurité.
Hélas, Oldfield est mort au moment où l’affaire commençait à être exposée, en 1981.

Rappelons qu’au Kincora (qui se trouvait à Belfast en Irlande du Nord), il est maintenant certain que le MI5 savait parfaitement et dès le départ ce qu’il s’y passait, et que l’enquête a été étouffée. D’ailleurs, aujourd’hui une nouvelle enquête stagne elle aussi.

Anthony Blunt, agent double URSS-Angleterre découvert sur le tard, fréquentait lui aussi le Kincora, et il aurait utilisé ce qu’il savait sur l’endroit pour s’assurer une protection. Il est clair que croiser là-bas le chef du MI6 pouvait s’avérer utile. On notera aussi que ‘cest entre les mains des services de renseignements qu’ont terminé la quasi totalité des dossiers de réseaux pédophiles VIP étouffés.

11. Peter Hayman

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Etrangement, Harvey Proctor a oublié de citer Peter Hayman, longtemps numéro 2 du MI6 (ce qui est longtemps resté un secret), comme étant l’un des types concernés par l’enquête sur les réseaux étouffés. Il faut dire que Hayman est complètement carbonisé, notamment parce qu’avec Peter Righton c’est lui qui a mis en place le Paedophile Information Exchange.

En 1978, Hayman oublie un paquet dans un taxi, ce qui mène la police vers un appartement où ils ont trouvé la trace du Paedophile Information Exchange. C’est seulement en 1981 que le magazine Private Eye évoque cette affaire.

Au début des années 80, le député Geoffrey Dickens avait cité le nom de Peter Hayman, demandant pourquoi il n’a pas été poursuivi. C’est là qu’on a appris que Michael Havers, procureur général et visiteur d’Elm Guest House, lui a évité lesdites poursuites.

En 1984 il est un peu condamné pour indécence dans des toilettes publiques…

En 2014, Nick cite à son tour Hayman comme étant l’un des pédophiles du Dolphin Square, qui l’aurait violé à de nombreuses reprises à partir de 1979, quand il avait 11 ans.

 

12. Le témoignage d’Anthony Gilberthorpe

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Cet ancien jeune militant du parti conservateur a déclaré qu’il procurait des adolescents mineurs à des membres du parti, pour des soirées de partouzes et de drogues. Il a dit qu’il avait vu des membres du parti conservateur avoir des rapports sexuels avec des mineurs à la fin des années 70, début 80.

Des gamins aussi jeunes que 15 ans étaient poussés à boire et à prendre de la cocaïne lors de ces soirées. Il a cités comme étant présents Michael Havers, un juge impliqué dans l’étouffement de l’affaire du Kincora, proche de plusieurs membres du paedophile Information Exchange et frère de la première juge nommée pour présider la grande enquête sur l’étouffement des affaires de réseaux VIP, ou encore Keith Joseph, Rhodes Boyson, Alistair Smith.

Apparemment, tout le monde savait que ces types payaient pour se taper de jeunes garçons, qui apparemment se prostituaient sans être dans des réseaux. Et ils demandaient à Gilberthorpe de leur trouver “les plus jeunes et les plus mignons“.

Gilberthorpe a raconté tout cela à Thatcher, qui n’a rien fait.

Bref, à chaque fois le problème est très simple. C’est comme dans les affaires de viols qui se passent aujourd’hui: on considère que sans preuves matérielles c’est parole contre parole. La police clôt donc vite ses enquêtes, et les affaires arrivent rarement en justice. Il est certain qu’avec des dossiers vieux de 20, 30 ou 40 ans, les preuves matérielles vont manquer, et il est difficile d’imputer des faits précis à des dates précises et dans des lieux précis.

Toutefois, on est quand-même face à un sérieux faisceau de présomptions. Il serait temps qu’on commence à peser l’intérêt du principe de précaution, et peut-être à penser autrement les affaires d’abus sexuels, par rapport à la présomption d’innocence, du moins quand on en arrive à accumuler autant d’éléments concordants sur les mêmes personnages.

Si on parle de ces affaires depuis des années en Angleterre, c’est parce que des victimes parlent. Et aussi parce que des journalistes ou des policiers cherchent à recouper les informations, ce qu’ils parviennent à faire.

[2] On ne sait même pas comment s’appelaient les victimes ni d’où elles venaient. Et pour cause: plusieurs témoins ont expliqué que les enfants ne devaient pas se parler entre eux et que de toute manière ils étaient terrorisés.

[3] Ce témoin a expliqué que c’est Peter Righton, la sommité du moment en matière de maltraitance des enfants et de protection de l’enfance, qui l’a amené plusieurs fois à ces partouzes. Il s’avère que Peter Righton était l’un des fondateurs du Paedophile Infomation Exchange, cette plateforme via laquelle les pédophiles s’échangeaient bons plans et matériel pédoporno tout en revendiquant la majorité sexuelle à 4 ans. Righton était même un conseiller du gouvernement, notamment pour la réforme des orphelinats, où, justement ses copains organisaient réseaux pédophiles.

[4] Toutefois, selon le Sunday Times, Darren n’aurait jamais rencontré Righton.

[5] Il s’agit d’une enquête qui fait suite aux déclarations du témoin surnommé “Nick”, qui a évoqué trois meurtres de mineurs commis par ce réseau pédophile.

[6] Le PIO a été créé par Peter Righton, expert  anglais de la protection de l’enfance, et le trésorier était Charles Napier. Une descente a eu lieu chez Righton (de son vrai nom Paul Pelham) en 1992, et on a retrouvé des films pédopornos souvent hard core, tournés à Amsterdam ainsi que toute une correspondance avec des pédos à travers le monde, qui prouvaient qu’il avait exploité, violé et prostitué des enfants. Pour cela, Righton a pris 900£ d’amende. On a aussi appris que l’amant de Righton tenait une école pour enfants émotionnellement perturbés.

[7] Suite à cette descente dont tout le monde était au courant la veille, une enquête a eu lieu, mais elle a été close rapidement, apparemment pour de mauvaises raisons.

[8] Elle serait morte d’une overdose d’insuline.

[9] Des copains à lui, au coeur du même réseau, ont été condamnés pour deux autres meurtres d’enfants.

[10] Leon Brittan, Michael Hanley, ex parton du MI5, Edward Heath (ex 1er ministre), Maurice Oldfield (ex chef du MI6), le général Hugh Beach notamment.

[11] Un autre agent double est Anthony Blunt, cité comme étant un visiteur du Kincora Boys Home à Befast ou encore d’Elm Guest House. Blunt était lui aussi proche de Victor Rothschild.

Source ==> http://dondevamos.canalblog.com/

 

 

 

 

 

 

 

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