Rennes | Malgré un risque avéré de passage à l’acte, un cyber-pédo ne prend que du sursis
- La Prison avec sursis... C'est quoi ?
oui
Pédocriminel En liberté
- 12/12/2025
- 16:05
L’affaire a débuté après l’exploitation du téléphone du prévenu, 57 ans, initialement saisi dans le cadre d’une autre enquête.
L’exploitation de ses supports numériques a révélé un important volume de fichiers illégaux : une vingtaine sur son ordinateur portable, dont certains à caractère pédocriminel ; plus de 900 fichiers supplémentaires, incluant des vidéos ; 36 649 fichiers à caractère voyeuriste sur son unité centrale, ainsi que des discussions sexuelles par message concernant des mineurs qui font froid dans le dos,
Derrière ces photos et ces conversations, il y a des passages à l’acte sur des mineurs, a alerté le tribunal.
« Une personnalité virtuelle »
Le prévenu, qui travaille dans le secteur de l’audiovisuel et réside dans une commune entre Rennes et Saint-Malo a tenté de s’expliquer à la barre du tribunal de Rennes où il était jugé lundi 8 décembre 2025 : des premières recherches sur des sites pornographiques à des discussions sur des plateformes accessibles via le navigateur Tor, puis la dérive vers des contenus illégaux.
Il a évoqué une bulle virtuelle et une personnalité virtuelle où il ne se rendait plus compte de ce qu’il se passait au fur et à mesure des années . Il a reconnu des dialogues explicites, mettant en scène des enfants dans des propos fictifs, et dit avoir agi pour répondre aux attentes de ses interlocuteurs. Pendant neuf ans.
Le prévenu a également admis avoir posé une caméra espion dans sa salle de bains pour capter des images des membres de sa famille, sans qu’une plainte ne soit déposée. Il a insisté sur le fait que ces actes n’alimentaient pas un plaisir sexuel direct, mais une forme de satisfaction liée à l’excitation de ses interlocuteurs en ligne.
Le procureur a insisté sur la pleine conscience qu’il avait de ses actes, notamment l’utilisation de Tor. Il s’est interrogé sur le risque de réitération, citant un intérêt assumé et l’accumulation massive des fichiers. Et requiert vingt-quatre mois de prison assorti d’un sursis probatoire pendant deux ans.
Dix-huit mois de prison avec sursis
La défense a mis en avant un profil marqué avant tout par le voyeurisme et la cyber dépendance , étayé par un expert psychiatre parlant d’altération du discernement due à une perte de conscience entre le virtuel et la réalité. La défense a également souligné les démarches de soin déjà engagées et le soutien d’un cadre familial structurant .
Le tribunal de Rennes a condamné l’homme à dix-huit mois de prison avec un sursis probatoire pendant deux ans, assortis d’une obligation de soins. Il lui est également interdit d’exercer toute activité professionnelle ou bénévole impliquant un contact avec des mineurs pendant dix ans. L’homme a été inscrit au fichier des auteurs d’infractions sexuelles.
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