Quimper | Un quadragénaire qui détenait 5 320 fichiers pédopornographiques condamné à 1 an avec sursis

Il avait téléchargé, sur un site d’échecs russe, plus de 5 000 vidéos et photos mettant en scène de jeunes garçons. Il a été condamné, ce jeudi, à un an avec sursis par le tribunal de Quimper.

Photo d’illustration Le Télégramme/Hélène Caroff

« Il n’y a rien de plus horrible que la violation de vie privée et la dénonciation. L’informaticien est allé fouiller ! ».

La présidente Séverine Desbordes marque un temps, avant de rétorquer à l’homme âgé de 49 ans, tassé dans un gros blouson noir, à la barre du tribunal de Quimper, ce jeudi 20 février :

« Non, il a fait son devoir de citoyen ».

On est le 21 janvier 2017, à Morlaix.

L’informaticien a entre les mains l’ordinateur acheté par le prévenu deux semaines avant.

Ce dernier souhaite l’installation d’un logiciel contrant « les malveillants ».

« Ça lui a semblé bizarre, relève la présidente, il a décidé de vérifier les traces d’activité ».

Dans la corbeille, il trouve 28 fichiers pédopornographiques, avant d’en découvrir d’autres.

« Il a copié les 5 090 vidéos et 230 photos ».

Des fichiers mettant en scène des garçons, âgés de 12 à 14 ans, seuls, entre eux ou avec des adultes.

L’homme, le phrasé marqué par un accent du Nord-Finistère, souffle.

Ces fichiers, il les a téléchargés sur un site russe.

« Je jouais aux échecs et je m’y suis inscrit pour le faire gratuitement ».

En « y surfant », il y découvre « d’autres possibilités ».

« Je n’ai pas tout regardé », se défend-il.

Pour lui « c’est compliqué d’expliquer, surtout devant des gens ».

Mais il lâche :

« J’aime les jeunes garçons depuis mon plus jeune âge ».

S’il se considère comme pédophile ?

« Bah oui ! ».

Il précise « ne pas avoir choisi », compare « la pédophilie à la couleur de peau » :

« La plupart des pédophiles sont des pauvres types qui vivent tous seuls ».

C’est son cas, dans sa maison près de Pleyben :

« Je n’ai pas d’amis, pas de famille et aucune relation avec mes voisins à cause des rondes de gendarmerie ».

« Pédophile intellectuel », suivi par un psy, il réfute l’idée de passer un jour à l’acte.

« Si j’avais eu envie, je l’aurais déjà fait ».

Une position que ne partage pas l’expert-psychiatre, pointant une « attitude très problématique » sans « regret ni culpabilité ».

« J’avais l’impression que les enfants s’amusaient, que c’était un jeu, pas la réalité ».

« Dans un passé pas si lointain, certains écrivaient des bouquins sur leurs abus, étaient reçus sur des plateaux télévisés, scande le procureur Lemoine.

Il y avait une certaine tolérance, mais c’est terminé ! ».

Il requiert « de quoi mettre les points sur les i » : douze mois dont dix avec sursis et mise à l’épreuve, un suivi sociojudiciaire pendant cinq ans et 18 mois de prison si non-respect.

Il demande en outre l’inscription au Fijais (Fichier judiciaire automatisé des auteurs d’infractions sexuelles) ainsi que l’interdiction d’avoir une activité en lien avec des mineurs pendant dix ans.

Pour Me Le Guillou, l’« orientation sexuelle » de son client, « qui s’est fait plaisir sans prendre conscience », est un « calvaire » :

« Il vit son état d’anormalité de manière assez compliquée ».

Les réquisitions seront suivies, hormis la peine : un an avec sursis, auquel sont ajoutées une injonction de soins et une interdiction d’entrer en contact avec les mineurs.

Source : Le Télégramme

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