Quimper | Un père relaxé d’agression sexuelle sur sa fille de 14 ans

Un père relaxé d’agression sexuelle sur sa fille

De l’agression sexuelle dont elle dit avoir été victime, la jeune fille en a parlé à un policier de région parisienne, lors de son stage de découverte de troisième. Son père a été relaxé, ce jeudi, par le tribunal de Quimper.

Les bras couverts de cicatrices de scarification et de brûlures, une peluche Stitch dans les bras, la jeune fille tremble comme une feuille, assise sur une chaise, au côté de sa mère.

Devant elle, sur sa gauche, son père. Elle ne l’a pas revu depuis deux ans. Il est 18 h 30, au tribunal de Quimper, ce 17 septembre.

« Monsieur, vous êtes relaxé des faits de la poursuite »,

annonce la présidente Béatrice Dupuis. La jeune fille, âgée de 17 ans, hébétée, tremble de plus belle.

« Le doute doit profiter à la personne poursuivie, continue la présidente, d’une voix douce. Cela ne veut pas dire que vous avez menti… Il y a un doute et c’est difficile d’en faire une certitude ».

« J’ai accepté de dormir dans le lit de mon père avec lui et ma belle-mère »

Les faits remontent à la nuit du 8 au 9 avril 2017, en Cornouaille. La jeune fille, qui vit en région parisienne avec sa mère, est en vacances chez ses grands-parents paternels.

Son père vit à proximité, avec sa nouvelle compagne et ses deux enfants. Âgée de 14 ans, elle y passe la soirée et doit rester la nuit. Mais contrairement aux fois précédentes, la chambre où elle dort habituellement est occupée par un cousin de sa belle-mère.

« Ma belle-mère m’a proposé de me faire dormir avec mon frère et ma sœur mais je n’ai pas voulu la déranger en lui faisant faire un lit alors que les petits dormaient, relate-t-elle à l’audience. Alors j’ai accepté de dormir dans le lit de mon père avec lui et ma belle-mère, je n’avais pas d’arrière-pensée ».

Elle se couche entre les deux. Durant la nuit, elle est réveillée par une main sur son corps.

« J’ai secoué ma belle-mère pour la réveiller ».

Cette dernière lui fait alors un lit dans la chambre des petits.

Des faits relatés à un policier

Elle revient chez son père, en vacances, à l’été 2017. « Pourquoi ? » s’enquiert la présidente. « Pour voir mes frères et sœurs », répond la jeune fille.

Puis, en stage de découverte dans un commissariat de la région parisienne, s’ouvre à un policier qui alerte sa hiérarchie.

Son père, entendu, se dit

« très étonné » des déclarations de sa fille et nie : « Je ne l’ai jamais touchée ». Pas même pour un câlin : « J’ai toujours eu peur que si j’étais câlin avec elle, on puisse m’accuser de ce genre de choses »,

souffle-t-il à la barre, désormais séparé de la mère de ses deux autres enfants. Il évoque une jeune fille

« contrariée de ne pas pouvoir venir à chaque période de vacances » mais « pas menteuse » : « Je sais que ma fille n’est pas une menteuse mais je ne mens pas non plus ».

Le parquet va faire appel

Pour la procureure Fatou Mano, le prévenu

« ne veut pas dénigrer la victime mais ne peut pas admettre que les faits reprochés puissent s’être passés ».

Elle requiert deux ans de prison tout ou partie assorti de sursis probatoire pendant deux à trois ans, obligation de soins et de travail.

Elle demande en outre l’interdiction d’entrer en contact avec la victime et l’inscription au Fichier des auteurs d’infractions sexuelles ou violentes (Fijais). Elle ne sera pas écoutée. Une heure après l’audience, le parquet de Quimper a décidé d’interjeter appel de la décision.

Source : letelegramme

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