Pyrénées-Atlantiques | Cinq ans de prison dont deux fermes pour un pédocriminel de 77 ans

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Condamnation d’un retraité pour agressions sexuelles lors d’activités périscolaires
Dans un premier temps, l’instruction sera même ouverte pour viol, avant d’être requalifiée. L’enquête va mettre au jour des faits de même nature sur l’une de ses filles lorsqu’elle était petite, mais ces actes n’ont pas été poursuivis.

Ce mardi 10 septembre le tribunal judiciaire de Bayonne a condamné pour agressions sexuelles un retraité qui avait agressé sexuellement deux fillettes à l’école d’Arberats dans le cadre des activités périscolaires

Imposante barbe poivre et sel, lunettes et cheveux longs, Gérard est un vieil homme de 77 ans qui, devant la justice, voit déballer en public les zones les plus sombres de sa personnalité et les actes qui lui sont reprochés.

Affaire délicate qui a été traitée par la chambre correctionnelle du tribunal judiciaire de Bayonne le mardi 10 septembre.

Pendant plus d’une heure, la juge Nadine Regereau n’a pas lâché le septuagénaire, poursuivi pour agressions sexuelles sur mineures, le questionnant encore et encore, comme pour essayer de sonder le tréfonds de l’âme du prévenu

Des révélations cinq ans après les fait

Les faits se sont déroulés, à l’école de la toute petite commune d’Arberats-Sillegue en Basse Navarre, en 2017 et 2018.

C’est là que Gérard, dont le jardin de la maison est attenant à l’école, est embauché comme bénévole par la mairie pour les activités périscolaires.

Dans le cadre de cette garderie, il s’occupe d’enfants en classe de CP et de CE1.

L’ancien ébéniste va se livrer à des attouchements sur deux petites filles de 7 et 8 ans.

Dans un premier temps, l’instruction sera même ouverte pour viol, avant d’être requalifiée.

L’enquête va mettre au jour des faits de même nature sur l’une de ses filles lorsqu’elle était petite, mais ces actes ne seront pas poursuivis.

Ce n’est que des années après les faits que les deux petites victimes vont raconter ce qu’elles ont vécu.

“Anne* a mis cinq ans pour écrire un petit mot à sa maman” explique Me Sandrine Larié, avocate des deux familles qui se sont constituées partie civile.

“Il m’a demandé de lui toucher la bistouquette, a raconté la petite Anne”, insiste l’avocate.

Dans la foulée de ces révélations, la petite Fanny* va aussi parler des mêmes actes dont elle aussi a été victime et qui l’oblige à suivre une thérapie.

Un prévenu dans le déni

À la barre du tribunal, le dos courbé, Gérard est dans le déni.

“Êtes-vous un agresseur de petites filles ?” demande la présidente du tribunal.

“Non” répond Gérard devant les familles de victimes effondrées.

“Avez-vous besoin d’être soigné de cette sexualité inadaptée et pour des troubles pédophiles ?”

Réponse tout aussi lunaire :

“Non, c’étaient juste des pichenettes.”

Pourtant, des images pédopornographiques en grand nombre ont été saisies sur son téléphone portable et sur son ordinateur.

“Je suis seul alors, vous savez…”

explique le vieil homme qui semble hors sol et perdu dans ses délires.

“Je suis atterré par cet ancrage dans la pédophilie et le manque de regret”, insiste le procureur de la République.

Les réquisitions de Jean-Claude Belot ont été suivies par le tribunal à contrario des demandes de la défense. 

Me Lionel Bounan, qui n’avait pas la partie facile, a demandé que son client évite l’incarcération après une année de détention dans le cadre de l’instruction. 

Peine perdue.

* Les prénoms ont été changés

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