Pontchâteau | Un chauffeur sexagénaire condamné pour abus sexuels et corruption de mineur

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Un chauffeur routier condamné pour ses dérives sexuelles
Un homme de 62 ans vient d’être jugé par le tribunal correctionnel de Saint-Nazaire pour agression sexuelle et corruption de mineur commises durant l’année 2015.

Ce mardi 31 mai 2022, à la barre du tribunal correctionnel de Saint-Nazaire (Loire-Atlantique), le sexagénaire déclare d’emblée : « Je n’ai pas fait ça moi ! », alors que l’amie de sa fille l’accuse d’agression sexuelle lorsqu’elle avait 13 ans.

Des propos « salaces »

Ce néo-retraité de la région de Pontchâteau / Saint-Gildas-des-Bois est aussi poursuivi pour corruption de mineure sur cette même enfant toujours durant l’année 2015.

Sur le banc des parties civiles, la jeune fille, âgée aujourd’hui de 20 ans, évoque les propos qualifiés de « salaces » par la procureure. En pleine crise d’adolescence, elle avait souvent la permission d’aller dormir chez sa copine. Mais elle n’a rien dit et sa maman (présente à l’audience) n’a rien vu.

Le sexagénaire estime qu’il lui parlait avec son langage de chauffeur routier, celui qu’il emploie avec les serveuses dans les restos : « Tes seins ont grossi », « T’as un beau petit cul », « Es-tu vierge ? »…

Mais il y a bien pire, notamment avec une scène d’attouchement.

Lorsqu’il a mis deux doigts dans mon maillot devant sa fille, ma copine a crié « Arrête papa ».

Lorsque la victime dormait là, les adolescentes poussaient un meuble derrière la porte.

Divorcé, le père a reconnu regarder la télévision en slip, mais il a nié regarder des films pornos en se masturbant. Il déclare que les jeunes faisaient souvent la fête, à tel point qu’il avait acheté une grande caravane, placée auprès de la sienne et de son hangar, pour qu’ils ne viennent pas chez lui.

Et pour lui, « faire claquer une bretelle de soutif », c’est vraiment anecdotique.

» Chat écorché «

Les témoignages ne lui sont pas favorables. Son ex-femme, âgée de 24 ans de moins que lui, estime possible ce que décrit la victime. Un copain des jeunes filles lui trouvait « un côté pervers ».

Le prévenu s’appuie beaucoup sur son métier :

Nous les routiers, on rigole avec les filles. J’en ai vu aussi des filles en slip, j’ai pas fait d’histoires.

Quand la présidente, Cécile Capeau, et la procureure, Mathilde Defretin, lui font remarquer que la plaignante n’avait que 13 ans et qu’elle a été choquée, il finit par admettre : « oui, faut croire, si c’est ça, je regrette ».

C’est à la maison des adolescentes du lycée que la jeune fille s’est libérée, dira son avocate, Me Catherine Greno :

Depuis, c’est un chat écorché qui a perdu toute confiance et a toujours besoin d’un suivi psychologique.

Me Benoît Poquet, demande un peu de prudence et d’exigence dans ce dossier « qui fait suite à une enquête superficielle et non satisfaisante ».

Il plaide la relaxe et présente un homme « brut de décoffrage, dont le mode de communication ne relève pas de l’infraction pénale ».

Huit mois de prison avec sursis

L’avocat de la défense demande aux juges de ne pas renverser la charge de la preuve, présentant un homme « dévasté par cette affaire et sa présence à la barre ».

Le parquet demandait douze mois avec sursis probatoire, ce sera huit. À noter que le prévenu avait déjà cinq condamnations à son casier, dont une pour exhibition sexuelle.

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