
Paris | Sorti de prison il reprend du ferme pour de nouveaux viols incestueux
- La Prison avec sursis... C'est quoi ?
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- 13/06/2025
- 17:52
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Comment un père de famille condamné pour l’agression sexuelle de ses enfants peut il se voir confier, à sa sortie de prison, un droit d’hébergement pour leurs petits frère et sœur ?
Comment ne pas s’interroger sur des défaillances ?
Ces questions, les jurés de la cour d’assises de Paris se les sont forcément posées, lorsqu’ils ont jugé fin mai et à huis clos, Patrice R., pour des viols incestueux, notamment, sur deux de ses plus jeunes enfants.
Silhouette frêle, lunettes et cheveux mi-longs, ce magasinier de 54 ans a été condamné à 25 ans de réclusion criminelle.
Il encourait la perpétuité. Père de sept enfants, nés de quatre unions successives, il avait déjà été condamné en 2009 pour l’agression de deux filles aînées.
« Il n’a pas été suivi comme il aurait dû l’être »
« C’est un échec de la justice, ces enfants n’auraient jamais dû être là ! »
Déplore Me Nathalie Bucquet, avocate d’Innocence en danger, association partie civile.
Les enfants dont elle parle, ce sont ces trois jeunes gens aux traits juvéniles, serrés sur le banc au premier rang, à l’ouverture du procès le 26 mai.
Il y a Mario et Juliette, 17 et 20 ans aujourd’hui (les prénoms des victimes ont été changés), fils et fille de l’accusé dans le box.
Et Linda, 20 ans, une amie de Juliette, un doudou rose entre ses mains. Leurs mères aussi sont là. Tous les cinq se tiennent par la main.
C’est la plainte de Linda, en 2022, dans un commissariat de l’Essonne, qui a permis de lever le voile sur l’indicible, qui se déroulait, des années durant, entre les murs d’un appartement du XVe arrondissement.
La jeune fille avait 16 ans. Elle s’était liée d’amitié avec Juliette, rencontrée sur les réseaux sociaux, elle se retrouvaient souvent le week-end ou pendant les vacances, quand Juliette était chez son père.
Inscrit au fichier des auteurs d’infractions sexuelles et violentes depuis 2009
Linda, c’est d’abord une enfance brisée, violée par un proche.
La mère de Linda, avait jugé utile d’avertir, Patrice R., pensant sans doute attirer sa bienveillance.
C’est l’inverse qui s’est produit. Chantage affectif, des agressions dans la douche, dans la chambre, des enfants contraints de subir, d’assister, instrumentalisés, parfois en échange de cadeaux…
L’information judiciaire a mis en lumière des agissements des plus sordides et ancrés dans le temps.
Juliette aussi était victime de son père depuis ses 8 ans. De l’avis d’un psychologue, si les faits n’avaient pas été révélés, les enfants n’en auraient pas parlé.
Patrice R. était inscrit au Fijaisv, le fichier qui recense les auteurs d’infractions sexuelles et violentes, depuis 2009.
Il avait été condamné cette année-là pour des agressions sexuelles sur sa fille aînée et sa belle fille, 11 et 14 ans à l’époque.
Il avait écopé de six ans de prison, avec un suivi socio judiciaire, comprenant une obligation de soins, durant quatre ans à sa sortie.
Un suivi qui n’a pas duré bien longtemps.
« Il y a eu un vrai raté en 2009, précise son avocate aux assises Me Fanny Vial. Il devait se rendre dans un CMP (centre médico-psychologique), mais à cause d’une série d’arrêts maladie des professionnels, il n’a pas été suivi comme il aurait dû l’être. Finalement, il est ressorti sans rendre de compte à personne. »
La pénaliste ajoute :
« Il s’agissait de viols, il aurait pu être jugé par une cour d’assises, et non pour des agressions sexuelles. Pour mon client, la correctionnalisation a pu participer à une absence de prise de conscience de la gravité de ses actes et à la nécessité de mettre en place des soins ».
Un risque de récidive relevé
Après sa sortie de prison, Patrice R., séparé de la mère de Juliette et Mario depuis 2010, se voit accorder un droit de visite et d’hébergement par un juge aux affaires familiales d’Évry en 2012.
Il pourra voir les enfants un week-end sur deux et la moitié des vacances scolaires… Juliette et Mario ont alors 7 et 4 ans.
Que savait le juge de sa condamnation ? Du suivi socio judiciaire ?
Le risque de récidive a été relevé par les derniers experts qui ont examiné Patrice R., avant le procès aux assises.
Un homme dangereux dans sa relation avec les sujets jeunes et immatures, vulnérables, qui a lui même grandi dans un climat de grande violence et d’alcoolisme.
Il sera rejugé, il a fait appel sur la peine, uniquement, pas sur la culpabilité.
Avec 25 ans de réclusion criminelle d’une période de sûreté des deux tiers, il ne pourra pas sortir de détention avant l’âge de 68 ans.
Un suivi socio judiciaire avec injonction de soins pendant cinq ans a ici aussi été prononcé, et cette fois, le retrait total de l’autorité parentale, pour tous les enfants.
Car après Mario, deux autres petits garçons sont nés il y a 6 et 9 ans, de sa dernière union, avec une ressortissante philippine, âgée de 39 ans.
Elle aussi a été condamnée par la cour d’assises de Paris à 10 mois de prison avec sursis pour n’avoir pas dénoncé les faits dont elle avait, pour partie, connaissance.
L’association Innocence en Danger a proposé à Juliette, Mario et Linda de participer à un séjour de résilience.
Ces séjours d’une dizaine de jours, sont dédiés aux enfants victimes d’agressions sexuelles, dans le but de reprendre confiance en eux.
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