Paris | On ne met pas quatre ans à mettre un violeur en examen

Il était déjà mis en examen dans une autre affaire pour viol sur mineur de moins de 15 ans.

L’artisan était bien connu des médias, vainqueur de concours prestigieux avec sa boulangerie située dans le XVe arrondissement de Paris, fermée en 2021 après des accusations de sa belle-fille, mais aussi d’une dizaine d’employés, pour des faits d’agressions sexuelles et de harcèlement moral.

Talia, son ex-belle fille, peine à contenir un vif regret :

« Il m’enlève le droit de m’exprimer face à lui. Je me dis que c’est encore quelque chose qu’il m’empêche de faire ».

Ces viols présumés auraient débuté dès l’été de ses 18 ans, selon Talia.

Cette Parisienne entretenait alors une relation amoureuse avec Geoffrey Pichard, le fils du boulanger et son futur mari (dont elle est séparée aujourd’hui), lui aussi mis en examen pour agression sexuelle sur mineur de 15 ans et placé sous statut de témoin assisté pour les viols présumés commis sur Talia.

« On encourage les femmes victimes de viol à porter plainte, et au final il ne se passe rien », s’émeut-elle.

Car avec le décès de Frédéric Pichard, les poursuites à son encontre s’éteignent.

En l’absence de procès, il demeure à jamais présumé innocent.

Une situation qui pousse Me Marie-Paule Pioli à intenter une action en responsabilité de l’État prochainement.

« La justice a failli », affirme-t-elle.

Les avocats de Geoffrey et Frédéric Pichard n’ont pas souhaité répondre directement à nos questions et nous ont indiqué que la famille Pichard souhaitait que leur deuil soit respecté.

Talia, elle, témoigne en exclusivité dans la vidéo du Parisien.