Paris | Les récits glaçants de deux femmes contre le cinéaste Jacques Doillon

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Pédocriminel En liberté

L’une a été violée dès ses 15 ans et l’autre dès ses 20 ans
Accablants et glaçants. Ce sont les adjectifs qui viennent à l’esprit à l’écoute des nouveaux témoignages contre Jacques Doillon livrés ce samedi 6 juillet, par deux femmes sur le plateau de BFM TV.

Après Judith Godrèche début février, la comédienne et auteure Aurélie Le Ro’ch et Hélène (le nom de famille n’a pas été précisé, NDLR), une analyste politique et autrice de contes pour enfants, sont toutes deux revenues sur leur rencontre avec le réalisateur et sur les violences qu’il leur aurait fait subir.

«Je me suis retrouvée sur un plateau de Jacques Doillon à 20 ans, au sortir de ma licence de philosophie. Finalement, il m’a “reniflée”, il s’est approché de moi. Il m’a proposé de faire quelques scènes en figuration et il a collecté des informations sur mon compte» commence Aurélie Le Ro’ch.

Celle qui se destinait déjà à une carrière dans le cinéma considère alors d’abord comme «une chance» l’aide que lui propose le réalisateur.

Tout dérape lorsque ce dernier, prétextant un état de fatigue, déplace à son domicile un rendez-vous professionnel initialement prévu dans un café

«Quand je suis arrivée, j’étais seule. Je pensais être avec Jane Birkin mais elle n’était pas là. Pendant deux heures, il m’a endormi avec des paroles. Il m’a dit que c’était un passage obligé. (…) Qu’il allait me faire passer des essais, qu’il allait me mettre le pied à l’étrier», détaille-t-elle.

Et de poursuivre :

«Je sentais que quelque chose n’allait pas. Il me servait bière sur bière, je sentais que je commençais à m’endormir, je ne me sentais pas bien».

Subitement, «entre la pizza et la glace Hägen-Dazs», Jacques Doillon aurait proposé à la comédienne en herbes de «poursuivre la visite» de sa maison de plusieurs étages.

«Il ouvre une petite porte, il m’a menée comme à l’abattoir dans un grenier, une impasse. Il m’a coincée pour me violer (…). Il m’a attrapé le bras et m’a tirée vers le lit», se souvient Aurélie Le Ro’ch.

Malgré son état second, celle qui n’était alors qu’une jeune femme se débat tant et si bien qu’elle parvient à s’échapper.

Avant de s’enfuir, «complètement traumatisée et humiliée », elle aurait lancé à Jacques Doillon :

«Tu dois avoir un problème avec ta mère ! Tu devrais consulter un psychiatre».

Hélène n’avait, elle, que 15 ans quand elle a croisé la route du cinéaste, alors âgé de 51 ans.

Quelques mois avant, elle avait commencé à lui «écrire des lettres assez fréquemment».

En 1995, l’adolescente le rencontre régulièrement.

«Je n’avais aucune crainte, c’est quelqu’un de très cultivé. On discutait de littérature, de cinéma, de l’actualité», se souvient-elle.

Le 8 décembre de la même année, à sa demande, elle se rend à son domicile.

«Et là, ce qu’il s’est passé, c’est que j’ai très rapidement subi un viol par acte de sodomie»,

confie-t-elle, depuis le Canada où elle vit désormais.

Malgré cette agression sexuelle, Hélène, se disant alors trop jeune pour comprendre ce qu’il se passait et incapable de remettre en question les agissements de son agresseur, continue à le voir pendant un an et demi.

«J’ai à plusieurs reprises subi ce type d’agression et d’autres actes que je ne nommerais pas, mais que je trouvais à l’époque répugnants», déclare la quadragénaire, avouant qu’il lui aura fallu «25 ans pour réaliser que ce n’était pas normal».

Si ces deux femmes ont désormais porté plainte, respectivement pour tentative de viol et pour viol, elles craignent que leurs procédures n’aboutissent pas en raison du délai de prescription en vigueur en France.

Quant à Jacques Doillon, actuellement visé par quatre plaintes pour viol sur mineurs, agressions sexuelles et harcèlement sexuel, il a été placé en garde à vue le 1er juillet dernier, avant que cette dernière ne soit levée pour raisons médicales.

Le réalisateur Benoit Jacquot, qui avait également été placé en garde à vue, a été quant à lui mis en examen pour viols sur Julia Roy et Isild Le Besco et placé sous contrôle judiciaire.

 

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