Paris | José Bruneau de La Salle condamné pour agressions sexuelles sur mineur
- La Prison avec sursis... C'est quoi ?
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- 18/09/2024
- 18:13
Figure du monde hippique, l’ex-propriétaire de chevaux José Bruneau de La Salle, 78 ans, un proche de feu Charles Pasqua, a été condamné mardi à 30 mois de prison avec sursis par le tribunal correctionnel de Paris pour avoir « imposé des agressions sexuelles à Grégory Pieux entre ses 9 et 13 ans.
Grégory est le fils du jockey légendaire Christophe Pieux.
Dénonçant « une confiance trahie » entre un enfant et un adulte, la procureure avait requis à son encontre 4 ans de prison dont 3 ans avec sursis.
La partie ferme pouvant être accomplie sous bracelet électronique à domicile.
Ainsi qu’une obligation de soins et l’inscription au fichier des auteurs d’infractions sexuelles (Fijais).
En plus de la peine de 30 mois avec sursis probatoire de 24 mois, le tribunal a effectivement ordonné son inscription au Fijais une obligation de soins, celle d’indemniser victime et l’interdiction d entrer en contact avec Grégory Pieux, dont la constitution de partie civile a été déclarée recevable par la 15e chambre correctionnelle.
Une autre procédure attend maintenant José Bruneau de La Salle pour agression sexuelle sur Jérémy Garamond lorsque ce dernier avait 14 ans.
Les faits, que nie farouchement le prévenu, mis en examen en juin 2019, se seraient déroulés entre 2006 et 2009 alors que le plaignant, Grégory Pieux, âgé aujourd’hui de 28 ans, avait entre 9 et 13 ans.
« Je me conforte avec ma conscience. Je suis capitaine de mon âme. Je sais ce que j’ai fait et ce que je n’ai pas fait », s’est défendu l’ancien membre de l’organisme France Galop qui organise et réglemente les courses hippiques en France, longtemps proche de l’ancien ministre de l’Intérieur, Charles Pasqua.
« J’étais tétanisé »
Selon Grégory, fils de Christophe Pieux, une légende des courses d’obstacles, jockey aux 2 000 victoires, sacré 15 fois Cravache d’or, les agressions sexuelles à son encontre auraient commencé peu après la mort brutale de sa mère en décembre 2005.
Proche de la famille Pieux au point d’avoir à leur domicile dans l’Oise « une chambre d’ami », surnommée « la chambre de José », José Bruneau de La Salle aurait profité de la situation pour agresser sexuellement le jeune garçon.
Ainsi, le prévenu aurait « de manière répétée » touché le sexe ou masturbé le jeune garçon quand il était seul avec lui dans « la chambre de José ».
Des agressions sexuelles se seraient également déroulées en voiture quand l’adulte emmenait le pré-adolescent sur des champs de courses.
Le jeune homme, présent à l’audience, avait porté plainte contre son agresseur en juillet 2018.
« J’étais tétanisé, je faisais semblant de dormir (…) J’ai longtemps gardé cette honte pour moi », a expliqué Grégory à la barre.
Il a « abusé de sa posture d’autorité »
En strict costume sombre, l’ancien propriétaire de chevaux de course nie tout et a soutenu, prenant parfois de haut le tribunal, que Grégory Pieux serait en fait « manipulé » par un autre plaignant, Jérémy Garamond, « fou, mythomane et frustré », selon lui.
Âgé aujourd’hui de 48 ans, Jérémy Garamond accuse également José Bruneau de La Salle d’agressions sexuelles quand il était âgé de 14 ans en 1990.
Il est au cœur d’une autre procédure, toujours en cours, engagée devant la justice civile.
« José Bruneau de La Salle, admiré dans le milieu hippique, a abusé de sa posture d’autorité », a dénoncé l’avocate du plaignant, Me Rachel-Flore Pardo.
« C’est une décision importante qui doit conforter l’élan du Maitre Too Garçons et de la lutte contre les violences sexuelles dans le monde du sport. Grégory Pieux est soulagé que la justice soit enfin passée dans cette affaire qui est celle d’un homme qui jouissait d’une position de pouvoir et d’autorité et qui a délibérément choisi d’en abuser pour imposer à un mineur de moins de 15 ans des agressions sexuelles », réagit ce mardi soir pour le Parisien Rachel-Flore Pardo du cabinet OPLUS, après le jugement rendu par la 15e chambre correctionnelle.
Alors même que « les faits sont corroborés », selon le parquet, l’avocat de José Bruneau de La Salle, Me Daniel-Éric Siksous avait plaidé quant à lui la relaxe affirmant que son client était la victime de l’« acharnement » de personnes « cherchant à lui nuire ».
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