Offranville | Aménagement de peine pour avoir agressé 4 adolescentes
- La Prison avec sursis... C'est quoi ?
oui
Pédocriminel En liberté
- 13/04/2022
- 22:00
C’est un dossier à la croisée des chemins de plusieurs infractions : agression sexuelle, outrage sexiste, harcèlement sexuel, violences sans ITT (incapacité temporaire totale).
Les victimes sont au nombre de quatre, quatre jeunes filles toutes mineures au moment des faits.
L’affaire démarre par un premier dépôt de plainte en août 2021.
Une mineure, née en 2005, raconte qu’un homme s’est approché d’elle alors qu’elle marchait dans Offranville.
Au volant de son véhicule, fenêtre ouverte, il l’a sifflée et lui a pincé les fesses.
Quelques mois plus tard, une autre mineure se présente à la gendarmerie avec ses parents pour raconter qu’elle a été prise en photo à son insu par un homme qui lui a dit « t’es belle » et l’a suivie jusque chez elle.
Il nie puis avoue
Trois mois plus tard, une troisième victime se présente et explique avoir été saisie par le bras par un jeune homme dans la rue, qu’elle a fait fuir en hurlant.
Les enquêteurs font alors le lien avec un dépôt de plainte plus ancien.
En 2019, une jeune mineure avait en effet été agressée sexuellement dans les rayons d’un supermarché : un homme s’était approché d’elle et lui avait touché les fesses.
Interpellé, l’employé de ce supermarché nie tout d’abord les faits puis il les reconnaît.
À la barre du tribunal, le salarié âgé de 23 ans ne change pas de version:
« Je n’allais pas bien, je prenais beaucoup de drogues et d’alcool, mais j’ai honte de ce que j’ai fait »
Il raconte alors longuement son parcours de vie, de rendez-vous chez le psychiatre en nombreuses tentatives de suicide.
La peur de sortir seule
La présidente recadre:
« Il y a des mineurs dans la salle alors on va s’arrêter là »
La substitut du procureur fait alors remarquer au prévenu qu’on ne retrouve pas tous les consommateurs de drogues devant le tribunal pour des agressions sexuelles.
Les parties civiles témoignent ensuite du traumatisme pour leurs filles.
La maman d’une victime raconte:
« Sortir seule est compliqué pour elle. Et elle se pose beaucoup de questions sur les hommes. Elle se demande pourquoi quelqu’un peut faire de telles choses »
L’expert psychiatre qui a rencontré le prévenu souligne son immaturité affective et son terrain dépressif mais sans retenir une abolition du discernement.
La substitut du procureur constate:
« Il est dangereux et manifestement il perd le contrôle »
Lors de sa garde à vue, le jeune homme avait en effet totalement perdu pied en outrageant les gendarmes.
Une peine mixte
Deux ans de prison dont un an avec sursis probatoire sont requis par le parquet.
Lors des débats, l’âge des victimes a été longuement discuté.
L’employé savait-il qu’elles avaient moins de 15 ans ?
Me François Garraud estime:
« Pas forcément »
Il poursuit en estimant que la peine requise par le ministère public n’est pas adaptée:
« Ce n’est qu’une question d’appréciation »
Le prévenu conclut avant que le tribunal ne se retire pour délibérer:
« Aller en prison ne fera qu’aggraver les problèmes »
À l’issue de l’audience, le tribunal condamne le prévenu à six mois de prison ferme à effectuer sous bracelet électronique et à douze mois de prison avec sursis probatoire (obligation de soins, interdiction de contact avec les victimes, interdiction d’exercer une profession en lien avec les mineurs pendant 3 ans et inscription au fichier des auteurs d’infractions sexuelles ou violentes).
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