Noyon | 6 ans de prison pour un prédateur sexuel addict du darkweb
- La Prison avec sursis... C'est quoi ?
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- 09/05/2022
- 20:55
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Le pédophile a été condamné à une peine de six ans de prison ferme.
L’enquête débute en 2019, loin de l’Oise, suite à l’interpellation d’un pédophile, à Avignon.
Derrière Derf se cache un père de famille de 41 ans, originaire d’un village du Noyonnais.
Ce commercial comparaissait ce jeudi 5 mai devant le tribunal de Compiègne pour des faits d’agressions sexuelles commis sur sa fille et ses deux copines, la diffusion de photos et le téléchargement de 20 000 images pédopornographiques, entre 2014 et 2019.
Dans la salle d’audience, ses anciens amis sont installés sur les bancs du public.
Ils se sont connus à l’âge de 15 ans, ils ont grandi ensemble, passé des soirées et des Noël inoubliables.
« Tonton Fred » était comme la famille, présent à la naissance de la petite.
Dix ans plus tard, la fillette sera sa proie.
En échange d’un peu de temps sur la tablette, il réclame et obtient un bisou sur la « nénette ».
Ses procédés sont particulièrement odieux.
Depuis son grenier, ce père de famille insoupçonnable prenait en photo ses petites voisines en maillot de bain et zoomait sur leurs parties intimes.
Il se servait de sa fille de six ans comme d’un appât en lui proposant d’inviter ses copines à la maison.
Sous le prétexte de la toilette, il prenait des photos de nu et portait atteinte à leur dignité.
Ces odieuses images étaient partagées ensuite sur le web.
Tête basse, Fred reconnaît à mi- mot les deux agressions sur les copines de sa fille.
Aux enquêteurs, sa fille se souvient des « chatouilles » de son père « sur sa chouchoune pour rigoler ».
Des propos qu’il nie en bloc.
Il se justifie :
« Je n’ai jamais eu de geste déplacé envers ma fille.
Une barrière naturelle s’est mise en place.
Je n’ai fait que lui appliquer de la crème, elle souffrait d’irritation, elle s’essuyait mal à l’école »
Le commercial, sans antécédent judiciaire, a passé vingt-deux mois en détention provisoire le temps de l’instruction.
En prison, le prévenu a vu une psychologue une fois par semaine, il affirme :
« J’ai pris conscience de la gravité de mes faits, je regrette »
Le Noyonnais avait obtenu ensuite un contrôle judiciaire.
Dix jours après, il replongeait dans le darkweb à la recherche de scènes toujours plus violentes, mettant en scène des bébés et des enfants.
Il a reconnu :
« J’ai eu la faiblesse d’y retourner, au départ, c’était une curiosité malsaine.
Dès que je me sentais déprimé et seul, je me mettais à consulter ces sites.
Je collectionnais ces images, c’était comme une décharge de dopamine et seulement après, la pression retombait. »
Dans ce monde parallèle, où des enfants bien réels se font abuser, Fred transgresse et cède à ses pulsions incontrôlables.
Les petites victimes ont été vues par des psychologues.
L’expertise indique que si elles ne présentent pas pour l’instant de troubles psychologiques, des risques d’effets néfastes peuvent apparaître plus tard dans leur construction.
L’une d’elles enchaîne les séances chez une thérapeute.
Me Saint-Andrieu, conseil d’une des familles fait remarquer :
« Vous imaginez si l’une d’entre elles revoit plus tard l’un de ses clichés diffusés sur le web ? Ce serait un énorme préjudice, aux conséquences énormes »
Les parents aussi souffrent d’un lourd sentiment de culpabilité, au point de ne plus pouvoir serrer dans leurs bras les enfants des autres.
Le père d’une petite victime et ancien ami :
« Il parle bien, il nous a tous dupés mais c’est une pourriture »
Certains d’entre eux ont pris la parole pour témoigner, Fred est resté impassible, son regard fixé au sol.
« On tient à remercier la justice de l’avoir arrêté, d’avoir stoppé ces agissements, j’espère que la peine sera à la hauteur de ces actes. Je ne pense pas que cela soit une maladie. »
Un autre camarade met en garde le tribunal :
« Il parle bien, il nous a tous dupés mais c’est une pourriture »
Dans son réquisitoire, le substitut du procureur, Antoine Perrin, n’y est pas allé par quatre chemins :
« Je demande qu’on le neutralise, c’est la seule solution.
Le prévenu exprime des craintes et non des remords.
Il n’a aucun affecte.
Il parle de ses pulsions comme d’une maladie, d’un cancer dont il ne peut se défaire et qui lui fait perdre son libre arbitre.
C’est une façon de se déresponsabiliser ».
Le prédateur sexuel a été condamné à une peine de six ans de prison.
Il doit respecter un suivi sociojudiciaire de huit ans, avec l’obligation de se soigner, l’interdiction d’entrer en contact avec les victimes et une inscription au fichier judiciaire automatisé des auteurs d’infractions sexuelles et violentes (Fijais).
L’autorité parentale lui a été retirée.
Il doit indemniser la famille des petites victimes à hauteur de 9200 euros pour l’une et de 13 000 euros pour l’autre.
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