Nogent-le-Rotrou | Un homme de 63 ans condamné à 18 mois avec sursis pour corruption de mineur sur deux fillettes de 8 et 11 ans, exhibition sexuelle et détention d’images pédopornographiques

Sous prétexte de leur offrir des bonbons, un sexagénaire a entraîné deux fillettes chez lui. II leur a proposé de les photographier nues.

Illustration – L’écho Républicain

«Nous sommes passés à côté d’un drame », assure le bâtonnier Vincent Rivierre, au tribunal de Chartres. L’avocat imagine ce qui aurait pu se passer, le 23 mai 2018, si cette mère de famille n’était pas intervenue, dans un appartement de Nogent-le-Rotrou.

Ce jour-là, comme d’habitude, elle va chercher sa fille de 8 ans à la sortie de l’école.

Elle prend également en charge celle de l’une de ses amies, âgée de 11 ans.

Lorsqu’elles entrent dans leur appartement, elles constatent qu’il y a une panne d’électricité.

Elles contactent le fils du propriétaire, qui habite dans le même immeuble.

« Il est descendu pour nous montrer où était le compteur », raconte la mère de famille, à l’audience du tribunal.

« Lorsqu’il a remis le courant, il a proposé à ma fille et à son amie de monter chez lui, pour leur donner des bonbons.

J’ai accepté en leur demandant de redescendre rapidement. »

La suite, ce sont les fillettes qui l’ont racontée devant les gendarmes :

« Il nous a proposé de nous déshabiller pour nous prendre en photo. On a refusé. »

Elles expliquent que pour les convaincre de se mettre nues, l’homme, âgé de 63 ans, aurait enlevé son pantalon.

Mais la mère de famille, inquiète de ne pas voir redescendre les fillettes, vient frapper à la porte de l’homme, pour les récupérer.

Le récit des deux enfants est pris très au sérieux par les enquêteurs.

L’ordinateur du sexagénaire est saisi.

Les gendarmes découvrent, sur le disque dur, des traces de centaines d’images pédopornographiques, qui avaient été effacées.

Il est jugé pour corruption de mineures, exhibition sexuelle et détention d’images pédopornographiques.

À son procès, le prévenu paraît frappé d’amnésie :

« Je pense qu’elles disent vrai.

Mais je ne me souviens plus de cette scène. »

Il se rappelle avoir proposé des bonbons aux fillettes.

« Mais après c’est le trou noir. »

Il reconnaît avoir, depuis plusieurs années, une addiction aux sites pédopornographiques.

D’ailleurs, les mots clés qu’il tapait sur un moteur de recherche ne laissaient aucun doute sur ses penchants.

« Je vois un psychiatre », affirme-t-il devant les juges.

« J’ai pris conscience de ce que je faisais.

J’ai honte. »

« Un discours classique de repentance », affirme Me Rivierre qui défend les intérêts de l’une des mères de famille.

« Le vrai crime de l’humanité, c’est celui-là.

On s’en prend à l’innocence. »

Me Xavier Torré, pour les intérêts de l’autre maman, est du même avis.

« La théorie du trou noir, je n’y crois pas du tout. »

De son côté, la procureur de la République réclame « une peine exemplaire ».

L’homme est condamné à 18 mois de prison avec sursis et mise à l’épreuve, avec l’obligation de suivre des soins psychiatriques.

Source : L’écho Républicain

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