Nice | Reconnu coupable d’inceste sur son fils, il accomplira sa peine avec un bracelet

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Pédocriminel En liberté

“Mon père m’a gâché ma vie”
Cet homme a vécu ce qu’un enfant ne devrait jamais subir. L’agression sexuelle de son père, Didier, alors qu’il avait 10 ans. Pendant des années, il a enfoui son traumatisme. Jusqu’à ce que ce père, devenu grand-père, exige de pouvoir garder ses petits-enfants.

Un père condamné dix-sept ans après un acte incestueux qu’il a fait subir à son fils

“Mon père m’a gâché ma vie.”

Damian (1), 36 ans, chauffeur routier, père de quatre enfants, vit sous antidépresseurs.

Cet homme a vécu ce qu’un enfant ne devrait jamais subir. L’agression sexuelle de son père, Didier, alors qu’il avait 10 ans. Pendant des années, il a enfoui son traumatisme. Jusqu’à ce que ce père, devenu grand-père, exige de pouvoir garder ses petits-enfants.

Une revendication qui déclenche la plainte de Damian en 2017.

“J’avais trop peur pour mes enfants”, précise-t-il devant Christian Legay, le président du tribunal correctionnel.

L’enquête, tant d’années après les faits, s’annonçait ardue. Didier nie catégoriquement tout geste déplacé. Le prévenu se présente dans un fauteuil roulant, séquelle d’un grave accident de moto. Il souffre également de la maladie d’Alzheimer. Son conseil, Me Magali Gilly, en justifie.

Didier a du mal à admettre ses tendances pédophiles tout comme ses anciennes addictions (malgré ses multiples cures de désintoxication).

L’analyse de ses ordinateurs a révélé la détention d’images pédopornographiques.

“C’est sans doute à cause de mon frère que j’ai hébergé à sa sortie de prison après sa première condamnation”, se défend Didier qui a donné de multiples explications à ces fichiers accusateurs.

Son frère, Laurent, concierge avenue des Fleurs à Nice, a été condamné en 2019 par la cour d’assises des Alpes-Maritimes à vingt ans de réclusion pour une série de viols d’enfants. Les deux frères ne s’étaient pas ménagés lors du procès. Didier voit dans ces accusations “une vengeance”, “un complot”.

En septembre, grâce à une loi récente de simplification, Damian a pris la décision de changer patronyme.

En aparté, il confie son soulagement d’avoir effectué cette démarche:

“C’était comme si je m’enlevais un poids énorme. C’était un nouveau départ.”

Florence Bensa-Troin, son avocate, remarque :

“Ce n’est pas une démarche anodine. C’était le nom de la honte.” “Quand il en a parlé à sa grand-mère le lendemain, il lui a répondu: “Surtout tu ne dis rien.” »

L’agression de Damien était certes unique mais elle a rongé l’enfant, l’adolescent puis l’homme. La procureur Megane Nomel salue son courage face à ce père :

“Qui ne cherche qu’à décrédibiliser son fils”.

La nouvelle vie de Damian passe par la reconnaissance de la culpabilité de son agresseur. Il a tiré un trait sur sa relation fils – père. Les liens ont été rompus depuis des décennies. Le prévenu, employé à la retraite, l’avoue à la barre:

“En arrivant, je n’ai même pas reconnu mon fils.”

Ce sera son seul aveu. Il reste campé sur ses dénégations et ne facilite pas la tâche de son avocate. Me Magali Gilly souligne que :

“L’agression supposée n’est pas datée”, qu’elle semble “unique”.

Autre argument: les autres supports informatiques saisis chez le prévenu ne contiennent pas d’images accablantes. Ce qui n’est pas habituel chez les pédophiles. Au regard de l’état de santé du prévenu, l’avocate souhaite surtout lui éviter le milieu carcéral.

Le tribunal correctionnel suit les réquisitions à la lettre et reconnaît coupable Didier d’agressions sexuelles et détention d’images pédopornographiques. Il est condamné à quatre ans dont trois avec sursis, interdit d’activité avec des mineurs.

Le coupable, qui avait effectué quatre mois de détention provisoire, effectuera sa peine sous le régime d’un bracelet électronique.

Il devra verser 5.000 euros préjudice moral et 2.000 euros frais de justice à ce fils qu’il a si peu aimé.

1. À la demande de la victime, nous avons respecté un strict anonymat des protagonistes de cette affaire.

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