Narbonne | L’ex-beau-père «à la main baladeuse» relaxé par doute
- La Prison avec sursis... C'est quoi ?
- 21/09/2018
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Ce fut la stupeur sur le banc des parties civiles, vendredi au tribunal, lorsque le président Philippe Romanello a rendu la décision : «Vous êtes relaxé, le doute vous profite, mais nous ne sommes pas dupes, nous savons que vous avez la main baladeuse».
La victime, qui avait 14 ans lors des faits, s’est effondrée en larmes à l’énoncé de la décision.
Une information judiciaire avait été ouverte en juin 2016 pour «agression sexuelle incestueuse sur un mineur de 15 ans». L’affaire se situe dans un contexte où la victime était l’ex-belle-fille du prévenu. Lors d’une précédente union, il l’avait vu grandir de ses 3 à 9 ans.
«Je n’étais pas amoureux d’elle»Mais l’enfant, devenue adolescente, retrouve 4 ans et demi plus tard, celui qu’elle avait toujours appelé «Papa». De son côté, ce papa avait refait sa vie, mais des liens s’étaient à nouveau tissés. Jusqu’en mai 2016, elle fait des révélations à caractère sexuel à son thérapeute.
Le procureur reçoit un signalement. Peu à petit, la jeune fille va chez son «papa» qui a une nouvelle famille. Mais elle va décrire plusieurs situations : un soir de piscine, elle se retrouve avec le maillot baissé, un autre jour, dans la douche, elle aurait subi une caresse dans son intimité… Elle va également raconter les soirées télé où le prévenu lui passe le bras autour du cou et s’aventure ailleurs.
Le tribunal veut savoir : «Si la victime vous aimait autant, pourquoi vous accuse-t-elle ?» Le prévenu explique que ces révélations sont le fait «d’une forme de crise, d’une manipulation. Non, je n’étais pas amoureux d’elle».
Me Isabelle Fornairon, pour la victime va évoquer le prévenu, «qui a dû être contraint par le contrôle judiciaire de ne plus paraître près de la victime».
Pour le parquet, la démarche de la victime est «cohérente. Il y a un faisceau d’indices précis. C’est une relation perverse…». Le magistrat a requis trois ans de prison, dont un avec sursis, assortis de deux ans de mise à l’épreuve.
Pour la défense, Me Mathieu Vachet, les accusations ne tiennent pas :
«Sinon, mon client aurait imposé le silence à la victime, lui parlant des conséquences sur la famille».
Quant aux faits, «ils se passent toujours devant tout le monde. Sur le canapé, ils étaient toujours accompagnés.»
Le tribunal a relaxé le prévenu car l’ensemble des témoignages n’apportaient pas les éléments nécessaires pour cette infraction et le mis en cause a profité du doute qui s’est installé au tribunal.
Il est ressorti libre du Palais de Justice.
Source : ladepeche.fr
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