Nantes | Un nageur portait un maillot de bain trop grand pour s’exhiber devant des fillettes

Un éducateur spécialisé originaire de Châteaubriant (Loire-Atlantique) a été condamné pour “exhibition sexuelle” par le tribunal correctionnel de Nantes.

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Un éducateur spécialisé de 58 ans a été condamné mercredi 13 février 2019 à dix mois de prison avec sursis et une mise à l’épreuve de trois ans pour « exhibition sexuelle », après avoir nagé ces trois dernières années dans les piscines municipales de Nantes (Loire-Atlantique) avec un maillot de bain délibérément trop grand.

Ses testicules « ostensiblement sortis »

Le prévenu – par ailleurs marionnettiste pour enfants pendant son temps libre – aura interdiction d’exercer une activité bénévole ou rémunérée en lien avec des mineurs pendant dix ans.

Il aura aussi interdiction de fréquenter les piscines pendant les trois ans de sa mise à l’épreuve, et aura l’obligation de poursuivre ses soins psychiatriques.

Jusqu’alors inconnu de la justice, cet homme originaire de Châteaubriant aura enfin interdiction d’entrer en contact avec les trois fillettes de 12 ans qui l’avaient dénoncé, le 28 novembre 2018, à la piscine du Petit-Port.

Il devra verser 800 € de dommages et intérêts et 500 € de frais de justice à la mère de l’une d’entre elles, qui s’était constituée partie civile.

À l’audience, le quinquagénaire a reconnu qu’il nageait tout particulièrement auprès des « gamines de 12 ans » arborant des lunettes de plongée, afin qu’elles puissent observer sous l’eau ses « testicules ostensiblement sortis » grâce à « un maillot de bain un peu lâche »… Il aurait procédé ainsi « quatre ou cinq fois » en l’espace de « deux ans et demi ».

Le « courage » des trois fillettes

Manque de chance : l’une des fillettes qui l’avait repéré à la piscine du Petit-Port l’avait déjà vu faire de même à la piscine Jules-Verne, toujours à Nantes. Il aurait également sévi à la piscine Léo-Lagrange, selon le procureur de la République.

« Sa quéquette était sortie de son maillot de bain… On l’a suivi à la pataugeoire pour voir s’il faisait pareil avec les petits, et il faisait pareil », avait ainsi témoigné aux policiers l’une des trois collégiennes. Une de ses amies avait ajouté :

Il n’y avait pas que sa quéquette : on voyait aussi ses bijoux de famille. »

L’avocate de sa mère a salué l’attitude des trois fillettes, qui ont « pris leur courage à deux mains » pour aller dénoncer aux maîtres-nageurs ces agissements « qui duraient depuis plusieurs années » mais que personne n’avait dénoncés.

Au moment des faits, elles étaient « terrorisées » et se demandaient comment elles allaient le dire à leurs parents.

Devant les enquêteurs, l’éducateur spécialisé les avait d’abord accusées de « faire les fofolles » autour de lui. « Vous les accusez de jouer les naïades pour vous exciter ? », lui a donc demandé le président de la chambre des comparutions immédiates.

Je me suis construit un film », a-t-il finalement convenu mercredi à la barre du tribunal correctionnel.

Une webcam cachée dans la chambre de sa compagne

La perquisition menée au domicile de ce père de trois enfants de 14, 26 et 28 ans avait par ailleurs été fructueuse : les policiers avaient retrouvé une webcam qu’il avait cachée dans la chambre de sa compagne, depuis qu’ils faisaient chambre à part. « Je me suis aperçu qu’elle prenait du plaisir toute seule, qu’elle se caressait… Depuis j’ai arrêté », a-t-il dit.

Le prévenu s’est en revanche dit totalement étranger aux photos pédopornographiques et zoophiles retrouvées sur son téléphone portable.

« Ce n’est pas du tout moi : j’avais laissé ce téléphone à un collègue pendant un an quand j’étais parti en Espagne », a assuré ce délégué syndical d’un foyer d’hébergement pour handicapés mentaux.

« Il n’y a pas d’acte de masturbation : il a juste laissé entrevoir ses parties intimes », avait plaidé pour sa défense son avocate, Me Agathe Bignan.

Cela reste une exhibition sexuelle, mais monsieur n’est pas attiré par les enfants. Il prend juste son plaisir dans le fait de choquer. Or, il est plus simple de choquer une fillette de 12 ans qu’une femme de 40. »

Le tribunal correctionnel de Nantes ne l’a au final pas condamné pour « atteinte à l’intimité de la vie privée » de sa compagne, dans la mesure où celle-ci n’a pas porté plainte contre lui.

Source : pays-de-la-loire

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