Morbihan | Onze ans ferme contre Christian H., 76 ans, un ancien élu dans le Morbihan
- La Prison avec sursis... C'est quoi ?
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- 19/11/2025
- 11:28
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Devenue adulte, la fille aînée de l’accusé avait en effet brisé « l’omerta familiale » en 2013, à l’âge de 41 ans, en dénonçant aux gendarmes les « viols » et « agressions sexuelles » que lui avait infligés son père entre 1988 et 1992 – c’est-à-dire « jusqu’à ses 18 ans » – alors que toute la famille vivait à Plouër-sur-Rance.
Signalement sans suite
La quadragénaire avait alors expliqué que sa sœur cadette avait elle aussi subi de tels faits : l’aînée se souvenait bien qu’en 1993, un « signalement » avait été fait aux autorités, s’agissant de sa petite sœur. Mais ces dénonciations n’avaient alors connu aucune « suite », avait-elle expliqué aux enquêteurs.
En réalité, en 1993, la seconde fille de l’accusé avait fugué du domicile familial pour se réfugier chez un ami, laissant alors entendre qu’il y avait « des problèmes dans sa famille » sans rentrer davantage dans les détails. Une assistante sociale avait alors rencontré cette adolescente de 14 ans, et un juge des enfants de Dinan avait été saisi.
Errance judiciaire
Le juge avait toutefois rendu un an plus tard une ordonnance de « non-lieu à assistance éducative », longtemps disparue mais retrouvée in extremis par la défense de l’ancien élu ce jeudi 13 novembre 2025 : elle concluait qu’aucune mesure n’était nécessaire.
La jeune fille n’était « pas traumatisée » et était même « rassurée par les comportements responsables du père et de la mère »…
Il faudra donc fallu attendre encore vingt ans pour que la justice ne s’empare du dossier, en 2013, avec la plainte de son aînée. Une information judiciaire avait été ouverte en 2015, mais trop tard pour la plaignante : les faits qui la concernaient étaient désormais prescrits.
Son épouse lui a « pardonné »
Et ce n’est qu’en mars 2023 qu’un juge d’instruction du tribunal judiciaire de Rennes avait renvoyé devant la cour criminelle départementale (CCD) d’Ille-et-Vilaine, Christian H., ce « bon vivant » – voire « alcoolique » – pour ses « viols » et des « agressions sexuelles » commis sur sa fille cadette entre 1990 et 1993, entre ses 11 et ses 14 ans.
Plus de trente ans après les faits, c’est donc une mère de famille de 46 ans qui s’est assise sur le banc des parties civiles pendant deux jours, ces 12 et 13 novembre 2025, au Parlement de Bretagne de Rennes, accompagnée de son mari.
Christian H., lui, a désormais 76 ans : cet homme « gentil » et « intelligent » est toujours marié avec la mère de ses enfants, qui lui a « pardonné » et qui n’a pas jugé utile de venir à son procès.
Trois fois la peine requise
Depuis le début des investigations, Christian H. a affirmé que ses filles n’étaient « pas des menteuses » et que « tout ce qu’elles disent est vrai » : pendant les deux jours de procès, il a maintenu une telle position.
« Je suis là pour assumer, je veux être reconnu coupable et je veux qu’elles soient reconnues victimes », a déclaré ce père dont le modèle éducatif a été qualifié de « pervers » par l’unique plaignante de ce dossier.
Si la culpabilité de Christian H. est « une évidence » pour son avocate, il n’en demeure pas moins que cette affaire n’a « pas rendu honneur à la justice ». En attendant, son client ne présente plus aucun « risque pédocriminel et physique extra-familial ».
Elle avait donc sollicité « un quantum qui permette un aménagement de sa peine », et ainsi lui éviter l’incarcération.
« Au revoir salaud, tu pars en prison », a donc conclu l’ancien élu en parlant de lui-même.
Jeudi 13 novembre, il a écopé de onze ans de réclusion criminelle, soit trois de plus que la peine requise, et a été immédiatement écroué.
L’ancien élu du Val-d’Oust, qui n’a jamais été incarcéré dans cette affaire, a dix jours pour faire appel.
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