Montpellier | Procès d’un homme accusé d’avoir violé une enfant de 5 ans au réveillon 2016

Écroué en mai, le suspect dit n’avoir aucun souvenir de cette soirée.

“Je ne peux pas dire ce que j’ai fait cette nuit-là.

Je ne cache rien, je suis honteux.

Mais je n’en sais pas plus que quand je suis entré ici.”

En visioconférence depuis la prison où il est détenu depuis mai, Nicolas Marchiaro, un Montpelliérain de 32 ans, répond aux questions des magistrats de la cour d’appel de Montpellier, ce mardi 3 janvier.

Après plus de six mois d’incarcération, ce jeune homme mis en examen pour le viol d’une fillette de 5 ans demande aujourd’hui à la justice sa remise en liberté, dans cette affaire qui pose question.

Le 31 décembre 2016, une vingtaine de trentenaires se retrouvent dans un mas de l’arrière-pays pour enterrer l’année dans une ambiance très festive.

Alcool, cocaïne : ce soir-là, Nicolas semble avoir un peu trop forcé, et va se retirer dans une chambre.

Or dans cette pièce se trouve une fillette de 5 ans, que sa maman a couchée là en début de soirée.

Un peu plus tard, lorsque la mère va vérifier si sa fille dort bien, elle découvre Nicolas allongé dans le lit, sur l’enfant.

Elle le fait partir.

Au matin, l’enfant lui dit que “Nicolas lui a fait bobo”, et la mère découvre des traces de sang à l’entrejambe de son pyjama.

Déboussolée, la maman met du temps à réagir.

D’autant qu’elle est proche de Nicolas, de sa famille, et qu’elle est fragilisée par un deuil récent.

“Tout a été fait pour qu’elle ne dépose pas plainte.

Il y a eu une vraie omertà, et la famille a tout fait pour dénigrer la maman, qui était influençable”, lance Me Corine Pivard, qui a convaincu sa cliente, quatre mois plus tard, de saisir la justice.

“La révélation des faits a été difficile, avec des entrevues entre le mis en examen et la mère de l’enfant, et des conversations avec plusieurs personnes”, note le juge d’instruction.

Le frère de Nicolas l’accompagne le lendemain chez le médecin de famille, qui conseille de montrer l’enfant à un gynécologue, et ne signale rien à la justice.

“Elle est allée voir un autre médecin, qui n’était pas gynécologue, et qui lui a conseillé d’aller voir un médecin légiste, ce qu’elle n’a pas fait”, s’indigne Me Jean-Louis Demerssemann, qui conteste toute idée de pression familiale pour cacher les faits.

Après sa plainte, fin avril, l’enquête passe à la vitesse supérieure.

L’examen de la fillette montre qu’elle a bien été violée.

“Les faits révèlent une véritable problématique sexuelle, sa dangerosité ne paraît pas faire de doute”, estime l’avocat général Brignol, qui s’oppose à toute libération.

Décision le 5 janvier.

Source : Midi Libre

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