Montluçon | Condamné à 72 ans pour détention de fichiers pédo
- La Prison avec sursis... C'est quoi ?
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- 20/12/2024
- 22:08
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Lorsqu’en décembre 2021, l’adolescente de 15 ans évoque les atteintes sexuelles dont elle aurait été victime, elle n’est plus sûre de rien.
Les souvenirs sont flous.
Elle se rappelle néanmoins de « comportements pas très sains » de la part du voisin de ses grands-parents.
De mains aux fesses alors qu’elle avait une dizaine d’années.
Elle est aussi certaine que cet homme, chez qui elle allait jouer, dans ce village en forêt de Tronçais, a, un jour, pris une photo d’elle sous la douche.
« Il va y avoir une bascule en 2014 »
Ces souvenirs, bien que parcellaires, alertent immédiatement les forces de l’ordre.
Les enquêteurs creusent. Le voisin nie toute agression sexuelle.
Mais un événement survenu à l’été 2015 refait surface.
La grand-mère avait alors laissé sa petite-fille chez son voisin.
À son retour, elle les avait trouvés dans une chambre.
L’enfant avait dit « jouer au docteur ».
Les enquêteurs creusent encore.
Ils perquisitionnent le domicile du mis en cause et saisissent du matériel informatique.
Ils retrouvent des milliers de fichiers pornographiques.
Mais aussi près de 1.500 photos d’enfants partiellement dévêtus, en maillot de bain, nus – certains ayant même les jambes écartées – ainsi que des fichiers pédopornographiques avec des actes sexuels imposés à des fillettes et des nourrissons.
L’historique de navigation du septuagénaire est également édifiant avec de très nombreuses recherches de contenus pédopornographiques entre 2014 et 2019.
Aujourd’hui âgé de 72 ans, le prévenu est peu loquace devant le tribunal de Montluçon, ce mardi.
Il raconte avoir commencé à regarder des contenus pornographiques en 2012 suite à des problèmes d’érection.
« Mais il va y avoir une bascule en 2014… », note la présidente. « Là, vous recherchez du contenu pédopornographique. Comment vous expliquez ce passage ? »
Le prévenu soutient : « C’est difficile à dire. Je voulais voir autre chose. Mais ça ne me faisait rien ».
L’agression sexuelle contestée
La présidente réagit :
« Il y a des photos difficilement soutenables. Vous consultez et enregistrez ce type de fichiers pendant cinq ans. Alors, quand vous dites que ça ne vous faisait rien, soit vous mentez au tribunal, soit vous vous mentez à vous-même ».
Le prévenu reconnaîtra finalement y avoir trouvé un certain plaisir.
En revanche, même s’il avoue avoir pris une photo d’elle sous la douche, il conteste toujours catégoriquement toute agression sexuelle sur la petite-fille de ses voisins.
« Je l’ai jamais touchée ! »
S’il est resté seul avec l’enfant dans la chambre, c’était, selon lui, pour jouer à cache-cache.
S’il lui a touché les fesses, c’était, encore selon lui, sans connotation sexuelle, pour « la presser, lui dire de se dépêcher ».
Son avocat, Me Ayele, demande ainsi la relaxe pour les faits d’agression sexuelle.
« Elle n’est elle-même pas certaine de ce qu’elle a indiqué », insiste-t-il.
Mais du côté de la procureure de la République, aucun doute.
« Tout amène à penser que vous êtes coupable… », lance-t-elle.
Avant de requérir vingt-quatre mois d’emprisonnement dont dix-huit avec sursis probatoire de deux ans, avec notamment l’obligation de suivre des soins, l’interdiction définitive d’exercer une activité en lien avec des mineurs et son inscription au Fijais (Fichier judiciaire automatisé des auteurs d’infractions sexuelles ou violentes).
Des réquisitions suivies par le tribunal qui va, même s’il relaxe le prévenu pour les faits d’agression sexuelle, également prononcer une interdiction d’entrer en contact avec des mineurs, même de sa famille, pendant sa période de probation.
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