Mondoubleau | Un sexagénaire condamné à 6 mois ferme pour agressions sexuelles sur 2 fillettes de 11 et 8 ans
- La Prison avec sursis... C'est quoi ?
- 26/09/2020
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Un chauffeur de transport scolaire a été condamné pour avoir commis des agressions sexuelles sur deux fillettes près de Mondoubleau.
Mardi soir, un homme de 60 ans a été condamné à un an d’emprisonnement dont la moitié ferme pour avoir commis des agressions sexuelles sur deux sœurs alors qu’elles étaient âgées de 11 et 8 ans.
Comme l’a précisé le président du tribunal, Lionel Da Costa Roma, le chauffeur d’un minibus scolaire qui transportait des enfants dans le secteur de Mondoubleau, a été placé en garde à vue le 4 octobre 2018 par la gendarmerie.
Quelques jours plus tôt, une fillette de 8 ans a dénoncé son comportement, l’accusant de lui avoir imposé à deux reprises des attouchements sur la poitrine, le sexe et les fesses, entre l’école et son domicile.
Elle a déclaré que le chauffeur s’en était également pris à sa sœur aînée qui a confirmé.
La mère s’est rendue à l’arrêt de bus lui demander des explications.
L’homme a répondu qu’il ne s’agissait que de chatouilles destinées à les calmer car les enfants étaient énervés.
La maman a alors décidé d’avertir l’employeur qui a suspendu le chauffeur.
La gendarmerie avait déjà été informée dans un passé récent d’un incident concernant la baby-sitter du mis en cause : cette adolescente avait reçu des appels insistants de sa part ainsi qu’une carte postale aux termes équivoques. L’affaire en était restée là.
La perquisition effectuée au domicile du chauffeur de bus a débouché sur la découverte de centaines d’images (photos et vidéos) à caractère pédopornographique téléchargées sur des sites pédophiles.
À la barre, cet homme aux cheveux grisonnants et à la silhouette élancée reconnaît sans détour avoir consulté ces sites de façon compulsive.
« À cette époque, j’étais en plein marasme psychologique.
J’étais séparé de mon épouse et j’avais des relations tendues avec ma fille aînée.
Je traversais une forme de dépression atypique. »
Le président lui demande s’il ressentait une attirance pour ces images illicites.
« Il me fallait regarder des choses choquantes, sexuelles, mais aussi violentes, j’étais incapable de réagir. »
Le sexagénaire en revanche conteste les agressions sexuelles dénoncées par les fillettes.
« J’avais de très mauvais rapports avec la plus petite qui se comportait mal dans le bus, elle voulait à tout prix utiliser mon téléphone.
Oui, ce jour-là je lui ai pincé les fesses, mais uniquement pour la punir. »
De même il nie avoir commis des attouchements, dont certains sous les vêtements, sur la sœur aînée dont il se considérait comme le confident.
« Non, c’est impossible, je conduisais et elle était assise loin de moi. »
Le juge insiste :
« Donc, pour vous, ces petites filles mentent ? »
« Oui, en douze ans de métier, je n’ai jamais eu de problème. »
Le prévenu a été licencié et n’a pas retrouvé d’emploi.
Il est conseiller municipal et bénévole dans une association sportive où il n’encadre que des adultes.
L’expertise psychiatrique du prévenu a décrit une personnalité narcissique dotée de traits obsessionnels et a préconisé des soins.
L’homme a entamé une psychothérapie après son arrestation.
Me Stéphane Rapin, avocat de la partie civile, a insisté sur son égocentrisme.
« Derrières ces photos à caractère pédopornographique, il y a de vrais enfants !
Bien que contestés, les faits sont établis par un faisceau d’indices que constituent les déclarations des fillettes, les témoignages et le matériel saisi au domicile.
Il est encore trop tôt pour évaluer leur préjudice car le traumatisme peut resurgir à l’adolescence. »
Pour le ministère public représenté par Béatrice Pavie, les dénonciations des jeunes filles sont à la fois crédibles, mesurées et corroborées par une autre enfant.
« Le prévenu n’a eu de cesse de les décrédibiliser.
Le nombre important d’images pédopornographiques saisies n’est pas une coïncidence. »
La magistrate a requis une peine de 12 mois d’emprisonnement dont la moitié assortie d’un sursis probatoire.
En défense, Me Maud Lhommédé déplore que son client doive faire face à deux procureurs.
« Dans ce type de dossiers, les déclarations des enfants sont considérées comme parole d’Évangile.
On l’a licencié sans attendre le procès.
Il lui était impossible de se pencher vers ces fillettes tout en conduisant son minibus.
Certains gestes ont été maladroits ou mal interprétés, mon client n’était pas formé à l’encadrement d’enfants, il faisait comme il pouvait.
Quant à la consultation de ces images, cela le rebute profondément aujourd’hui, il traversait une dépression et va poursuivre les soins entamés. »
Le tribunal a écarté cette demande de relaxe partielle et a suivi les réquisitions du parquet.
Dans le cadre du sursis probatoire d’une durée de trois ans, l’homme devra se soumettre à une obligation de soins et d’indemniser les victimes, l’interdiction de les contacter, et à une interdiction d’exercer toute activité avec des mineurs pendant sept ans.
Son nom figurera au fichier des auteurs d’infractions à caractère sexuel.
Source : La Nouvelle République
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