Marseille | Passage aux aveux… la mère de l’enfant retrouvé mort admet les faits

non

« Elle n’arrivait plus à gérer la situation »
La garde à vue de la mère a été prolongée en attendant qu’elle soit présentée lundi à un juge d’instruction en vue « d’une ouverture d’information judiciaire du chef de meurtre sur mineur de 15 ans »

C’est aux abords de ce pont que le corps d’un enfant de 12 ans a été retrouvé au bord de la rivière l’Huveaune à Marseille, le 29 octobre 2022.

La mère de l’enfant atteint de troubles de l’autisme retrouvé mort samedi sur les bords du fleuve Huveaune à Marseille a reconnu avoir tué son fils, autiste, « à l’aide d’un couteau pris dans la cuisine », et ce dès vendredi, a annoncé le parquet ce dimanche 29 octobre dans un communiqué.

Placée en garde à vue samedi soir, cette femme de 39 ans a admis avoir d’abord « frappé son fils » dans son appartement vendredi, le jour où elle avait signalé sa « disparition », avant de l’emmener « dans le ravin (au bord de l’Huveaune) », où le corps sans vie a été retrouvé samedi par le père et l’oncle de l’enfant.

La procureure de la République de Marseille, Dominique Laurens a déclaré :

C’est « sur place » qu’elle l’a tué avec ce couteau, précisant que l’enfant est « décédé dans l’après-midi, avant même le signalement de sa disparition ».

Les explications de la mère, qui a déclaré être « revenue peu de temps après pour se débarrasser d’affaires », recoupent les « éléments recueillis (…) tant à son domicile que le long des berges » ainsi que les images des caméras de vidéo surveillance, a ajouté le parquet.

La famille avait affirmé la veille à l’AFP avoir d’abord retrouvé la veste de l’enfant samedi matin vers 08 h 30, au bord de l’Huveaune, avant de finalement retrouver le corps vers 13 heures, toujours au bord du fleuve, à une centaine de mètres de distance, en bas d’une pente raide donnant sur l’eau, dans des herbes hautes et des broussailles.

Les premiers « constats de la police technique et scientifique dans l’appartement » avaient motivé le placement en garde à vue de la mère, a rappelé Mme Laurens ce dimanche.

Auprès des enquêteurs, celle-ci a évoqué « les crises » dont souffrait son fils de 11 ans, autiste, expliquant qu’« elle n’arrivait plus à gérer la situation ».

Dans son communiqué, la magistrate détaille :

« Ce jour-là », vendredi, elle a « estimé que cela ne finirait jamais »

« Nous sommes allés voir la police tout de suite »

Sur des images prises par l’oncle avec son téléphone portable, que l’AFP a pu voir, l’enfant, habillé, est en position latérale, le visage tourné vers les broussailles.

Toujours selon l’oncle, les marins-pompiers auraient conseillé à la famille de s’éloigner, le visage de l’enfant étant « abîmé ».

Le cadavre présentait « des plaies à l’arme blanche », avait ensuite précisé la procureure à l’AFP, en parlant également « de nombreuses traces de sang sur le trajet de la découverte du corps ».

Samedi auprès de l’AFP, la tante a répété :

« Nous sommes allés voir la police tout de suite »

Elle a poursuivi :

« Quand c’est un enfant autiste comme lui, on ne laisse pas repartir les parents comme ça, on trouve une patrouille pour aller chercher »

Visiblement en colère, elle a ajouté :

« S’ils étaient venus plus tôt… Après, je ne sais pas ce que ça aurait changé »

Informée quelques instants plus tard du placement en garde à vue de la mère, la tante a aussitôt fondu en larmes.

Selon elle, la mère s’occupait « à plein temps » de son fils, son seul enfant, et n’exerçait pas de profession. Elle a expliqué :

« J’avais essayé de l’aider pour qu’elle se fasse accompagner par des institutions spécialisées mais cela avait échoué, et cet enfant a dû manquer de l’encadrement dont il aurait eu besoin »

Source(s):