Marseille | 4 hommes placés en détention provisoire pour prostitution de mineures

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Enlevée à Marseille et contrainte de se prostituer
Quatre hommes ont été écroués, accusés d’avoir organisé des convois de prostituées mineures de Marseille jusqu’à Paris. L’alerte avait été donnée par une des victimes, une adolescente de 16 ans qui dit avoir été enlevée.

Quatre hommes ont été mis en examen et écroués à Paris jeudi, soupçonnés d’avoir organisé des «convois de prostituées» mineures depuis Marseille, a appris mardi l’AFP de sources proches du dossier, confirmées par le parquet de Paris.

«Cette criminalité organisée se construit sur la misère et la prostitution de fillettes, qui doivent réaliser des dizaines de passes par jour», a fustigé le procureur jeudi lors d’une audience devant le juge des libertés et de la détention, où comparaissait l’un des mis en examen.

Dans le box, le jeune homme, âgé d’une vingtaine d’années, longs cheveux noirs en dessous des épaules et moustache tout aussi sombre, est resté silencieux.

Des jeunes filles présentées comme majeures sur des annonces en ligne

Le 11 mai, une adolescente âgée de 16 ans «réfugiée dans un hôtel à Paris», avait appelé au secours les forces de l’ordre.

Selon des sources proches du dossier, elle avait alors affirmé avoir été enlevée à Marseille et contrainte de se prostituer.

Le lendemain, la Brigade de protection des mineurs (BPM) avait interpellé cinq adultes, en présence d’une «deuxième victime, au parcours déjà traumatique», selon le parquet.

Les enquêteurs estiment à ce stade que «plusieurs» jeunes filles, mineures mais «présentées comme majeures» sur des annonces en ligne, étaient «contraintes de se prostituer dans divers autres appartements situés à Nice et dans le Sud, puis en région parisienne».

«Elles auraient été victimes de menaces avec arme, de coups et pressions régulières», a ajouté le ministère public.

Des «victimes particulièrement vulnérables»

À l’audience jeudi devant le juge des libertés et de la détention, le parquet a requis le placement en détention provisoire des quatre suspects.

Une mesure de sûreté qui protège, à ses yeux, les investigations, et envoie un message aux «victimes particulièrement vulnérables» passées par l’aide sociale à l’enfance (ASE) notamment.

«Ce qu’elles font est anormal, le ministère public doit leur dire que c’est de la faute d’adultes, pas de la leur», a estimé le procureur, dénonçant une «équipe structurée, avec des flux financiers qui paraissent importants».

«On n’est pas sur des sommes mirobolantes», lui a répondu Marianne Coulaud, avocate en défense.

«Mon client nie avoir jamais eu connaissance de ce qu’il se passait», a assuré auprès de l’AFP Camille Lucotte, autre avocate en défense.

Les enquêteurs soupçonnent en particulier un homme de mener les opérations.

Son avocat, Me Seydi Ba, n’a pas souhaité commenter.

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