Les réseaux pédocriminels n’existent pas | Round 58 | Réseau FIFA

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#FIFAPEDO #FIBAPEDO
Réseaux pédocriminels, système de protection et de promotion propédo par les fédérations sportives nationales et internationales.

Le podcast complet de cet article est téléchargeable ci-dessous (clic-droit puis “enregistrer la cible du lien sous”) ou à retrouver sur notre chaine Youtube

Romain MOLINA est un journaliste indépendant passionné de football et de sport en général,

mais qui s’intéresse aussi à d’autres sujets (son dernier livre est sur les coulisses et les profiteurs de guerre au Yémen).

Tel un homme droit et digne, quand Romain MOLINA a découvert ce sujet des viols de mineurs et des chantages sexuels notamment dans le football international (joueurs, joueuses et arbitres), il n’a pas détourné le regard et a fait exploser de nombreux scandales dans de nombreux pays.

Les témoignages affluents et la liste des pays touchés est effrayante.

Le système de couverture des abus sexuels sur mineurs semble quasi-systématique et ancré depuis des décennies au sein des fédérations sportives nationales et internationales.

Cet article est principalement basé sur ses travaux qu’il a péniblement réussi à publier dans des journaux à l’international : New York Times (USA), Guardian (UK), BBC (UK), SportNewsAfrica (Panafricain) ou encore Josimar (Norvège).

Merci à ce compagnon de lutte, pour les enfants, et comme il se plaît à le dire « Keep the faith » (“Gardez la foi”).

Site Internet : https://www.romainmolina.com/ (Contact sécurisé)

Twitter : @Romain_Molina

YouTube : @romainmolina4473

Facebook : RomainMolina11

 

Une bonne porte d’entrée dans ce dossier tentaculaire est ce live de 3h réalisé par Romain avec différents journalistes avec qui il a collaboré ainsi que des témoins.

Wanted Pedo y retrouve totalement son expérience de terrain dans le domaine, vis-à-vis des mécanismes d’abus sexuels décrits, des rapports avec la justice et les institutions et du difficile accompagnement des familles de victimes surtout quand au départ on n’est pas forcément formé pour ça (soutien moral, mise en forme des plaintes, omerta, isolement, aliénation, menaces, suicides, calomnies, éviter les fuites d’informations qui pourraient les mettre en danger, etc).

Et ici on ne parle pas des innombrables victimes dans les clubs amateurs où le système judiciaire et l’omerta suffisent à broyer les enfants.

Faites une recherche sur la revue de presse pour vous en convaincre.

https://wantedpedo-officiel.com/?s=sport&post_type=post

https://wantedpedo-officiel.com/?s=football&post_type=post

https://wantedpedo-officiel.com/?s=basket&post_type=post

On passera également sur les multiples scandales financiers ou de corruption des dernières années à la FIFA.

Ou encore ceux de FFF, la fédé française (harcèlement sexuel des cadres sur les employés, guerre de clan, production de faux, enquête enterrée car juge et partie, magouilles financières, racisme, machisme, accointances politiques, péniches en Russie, villa aux Pays-Bas, articles dictés aux médias, etc.).

Noël Le Graët, actuel président de la FFF

France

C’est l’histoire de David San José, l’ancien responsable pédagogique de l’Institut National du Football de Clairefontaine (INF), viré en mai 2012 suite à des comportements dépassant les barrières avec un mineur : textos à caractère amoureux notamment et ayant continué tranquillement à travailler dans le football avec des enfants depuis, recevant même sa licence UEFA-A par équivalence en 2017, signée par Noël Le Graët.

Tout d’abord ce sont les parents d’un joueur mineur qui trouve sur le téléphone de leur enfant des « messages d’amour » du coach, ils donnent alors une lettre à Clairefontaine pour que cela s’arrête et la fédération n’est pas mise au courant.

Quelques jours plus tard, deux autres enfants parlent aux encadrants du fait qu’il y avait en fait plein de messages envers de nombreux enfants, essayant même parfois de devenir le parrain de certains enfants, voir forcer les situations pour suivre les enfants sous les douches.

Cela remonte donc au directeur de l’INF, M. Prêcheur, qui sera la seule personne à appeler les parents pour les encourager à porter plainte puis silence radio de la fédération.

David San José est mis à pied puis le dossier est transmis comme à chaque fois (d’autres cas ont été commis à Clairefontaine même) aux ressources humaines.

De l’avis unanime de toutes les personnes interrogées « on a enterré le dossier ».

La fédé dit avoir fait une enquête alors que personne n’a été interrogé.

Puis on a fait un dossier pour attouchement alors qu’il n’y avait a priori pas eu de passage à l’acte, d’où une évidente relaxe…

Angélique Roujas (à gauche)

On parle aussi de l’affaire Angélique Roujas (2004-2013), coach des féminines à l’INF qui a eu des relations avec des joueuses dont plusieurs mineures et a été licenciée, mais elle a pu continuer sans problème à exercer au contact des mineures.

Une autre mineure encore surprend son entraineuse de Clairefontaine au lit avec sa coéquipière mineure également et tout a été étouffé avec la complicité des cadres, et la témoin a été gentiment écartée du groupe.

On parle même de mineures conduites de Clairefontaine à une maison à Chartres…

Elle a été pendant 9 ans à l’INF pour terminer responsable du pôle féminin.

Au moment où il a été question qu’elle intègre le staff du sélectionneur national féminin, les joueuses ont menacé de faire grève et l’exception confirmant la règle, la fédération a prévenu le ministère des sports, fait rarissime.

Suite à cela elle a été licenciée en 2013 de manière fort discrète mais relaxée pour prescription à 15 jours près (NDLR : “C’est ballot quand même”).

Il y aurait eu des récidives à Metz par la suite où elle était surnommée « la pédo » par certaines joueuses.

A l’époque elle avait d’ailleurs effectué une visite en Haïti en faisant les éloges d’Yves Jean-Bart (voir plus loin).

Brigitte Henriques

 

Brigitte Henriques vice-présidente de la fédé, en charge du football féminin et aujourd’hui présidente du comité olympique français (CNOSF), était d’ailleurs la binôme de chambre de Roujas à l’époque où elles étaient jeunes joueuses.

Cette dernière portera plainte contre le média norvégien Josimar où l’enquête a été publiée pour harcèlement moral et s’est mise en arrêt maladie.

Elle a également porté plainte contre Romain Molina pour diffamation.

On parle aussi de la lettre de soutien de Mme Henriques au président de la ligue du Centre Jacky Fortépaule qui a été condamné à 1 an de prison avec sursis pour harcèlement moral et sexuel sur 6 salariées.

Facialement on soutient les femmes et les enfants, en coulisse on soutient les prédateurs…

Jacky Fortépaule

 

Des témoignages impliquent également Elisabeth Loisel qui avait des critères de sélection basés sur l’orientation sexuelle (elle ne choisissait que des lesbiennes ou bi) dont Raphaël Raymond journaliste au quotidien sportif de référence “l’Equipe” était au courant mais n’a jamais publié.

Même Noël Le Graët au retour de Loisel de Chine (suite à un contrat d’entraîneuse) aurait dit lors d’une réunion à la fédé :

Quand même, on peut pas laisser Loisel entraîner des gamines.

C’est dire…

Elisabeth Loisel

 

On parle aussi de Gaëlle Dumas, coach des jeunes (U16, U18), aujourd’hui au pôle espoir de Blagnac (Toulouse), elle fait face aujourd’hui à un procès fin 2022 pour mauvais traitements, abus d’autorité et violences sur mineures, avec 7 plaignantes dont 6 mineures.

6 mois d’emprisonnement avec sursis ont été requis, aucun regret de la part de l’accusée.

Gaëlle Dumas

Depuis les années 80 une dizaine d’affaires sur mineures sont sorties et ont toujours été enterrées en interne par une mutation forcée (comme dans l’éducation nationale ou l’église) et qui donc peuvent continuer librement dans le football amateur.

On parle aussi du décédé Francis-Pierre Coché avec les féminines qui faisait du chantage pour jouer en équipe de France.

Francis-Pierre Coché

On parle de Daniel Galetti référent de l’arbitrage en Île-de-France qui faisait du chantage sexuel pour avoir de bonnes notations et proposait de l’argent à des mineurs pour pouvoir leur faire une fellation.

Selon les messages Facebook envoyés par un arbitre mineur à l’époque, Galletti proposait “une branlette ou rien” si le gamin voulait un bon rapport.

Plus tard, Galletti lui a demandé s’il voulait “se faire sucer”.

Galletti était même prêt à payer l’adolescent jusqu’à “1000 euros” pour “prendre son sperme”, c’est-à-dire pratiquer le sexe oral.

L’arbitre en formation avait 16 ans.

Il a été écarté sans objet ni aucune justification de la fédé.

Daniel Galetti

 

Une joueuse internationale a dit qu’à 16 ans en rééducation à Clairefontaine suite à une blessure, un kiné a « pris sa virginité ».

On parle des années 2000 dans l’équipe de France féminine à Clairefontaine qui semble être une période noire.

On parle aussi de dizaines de familles qui ont demandé de l’aide à la fédé suite à des cas de pédocriminalité dans des clubs amateurs et n’ont jamais reçu de retour bien évidemment.

Pour l’instant la FFF va « mener un audit » en espérant surtout que ça ne « perturbe pas les joueurs à la coupe du monde » au Qatar en 2022.

En France on va même jusqu’à construire un discours ambiant disant qu’il faut étouffer les affaires de scandales sexuels dans le foot féminin car si ça se sait alors le foot féminin va s’effondrer alors qu’”on” a mis tant de temps à le construire.

Ils parlent du foot féminin ou de la machine à violer des gamines qui est en place ?

Et le “on” c’est qui au juste ?

 

Haïti

Abus sexuels sur mineurs, avortements forcés et conditions de vie abominables dans le centre FIFA-Goal de La-Croix-des-Bouquets à Haïti…

Le président de la fédé haïtienne Yves Jean-Bart alias « Dadou », ami personnel de l’ex-président de la Fifa Sepp Blatter, est accusé de viols sur des femmes de l’équipe de football parfois mineures.

Yves Jean-Bart alias « Dadou »,

 

La plupart du temps les viols étaient commis dans les locaux du centre Fifa-Goal de La-Croix-Bouquets financé par la FIFA pour les jeunes : pas de draps, 10 enafnts par chambre, nourriture immonde, parfois un seul repas par jour, eau non potable, pas du suivi médical, détournements d’argent, etc.

On a du chantage sexuel sachant que la menace est de retourner à la rue pour des enfants souvent orphelins.

A 14 ans on te convoque dans le bureau du directeur et on te demande de te déshabiller pour te faire déviergée par un vieux de 70 ans.

Certaines mineures enceintes sont forcées d’avorter, d’autres sont juste virées pour aller à la rue et termine dans la prostitution et la drogue pour mourir vers 25 ans dans plusieurs cas.

Les garçons eux vont aller vers le banditisme, la drogue et les armes.

On parle de centaines de victimes.

Centre FIFA-Goal de La-Croix-des-Bouquets

 

La Fifa et la Fifpro (syndicat des joueurs) collaborent alors soi-disant avec le journaliste Romain Molina et le lendemain de leur entretien quelqu’un de la Fifa appelle la fédération haïtienne pour leur conseiller un avocat suisse pour les aider à s’en sortir…

On doit signaler ici le travail extraordinaire de Kat Craig (@Katcraig1), avocate anglaise qui travaille avec la Fifpro et qui a littéralement sauvé des victimes et leur famille d’assassinats (Afghanistan, Haïti, Mali, Gabon, etc) en les protégeant et en les exfiltrant de leur pays pour qu’elles puissent témoigner.

Vous trouverez ici le site Internet d’Athlead, le cabinet spécialisé qu’elle a fondé et son LinkedIn.

Elle a notamment écrit une tribune qui a fait du bruit dans le journal Guardian où elle propose des recommandations et constate que les institutions font semblant mais en réalité ne bougent pas.

 

Une certaine Nella Joseph, principale complice du président de la fédération (« L’ange gardien de Dadou ») et employée du centre FIFA-Goal de La-Croix-des-Bouquets, corrompait/obligeait les jeunes filles à coucher avec M. Jean-Bart, le président de la FHF depuis deux décennies désormais, à l’hôtel Kingdom ou au Servotel par exemple.

Nella Joseph

 

Ce même centre entièrement financé par la Fifa (investissement et fonctionnement à hauteur de 1 million de dollar par an) a aussi été utilisé pour organiser de la formation payante (Camp Nou project) de manière tout à fait illégale mais la Fifa ferme les yeux.

Fin 2020, Yves Jean-Bart est reconnu coupable d’abus sexuels, notamment sur mineurs, sa fin n’est que le début de la procédure engagée par la FIFA autour des pratiques des dirigeants de la FHF.

La Commission d’Éthique de la FIFA a suspendu à vie Yves Jean-Bart, président de la fédération haïtienne de football après deux suspensions de 90 jours assorties d’une amende d’un million de francs suisses.

A ce moment là, une personne très haut placée au ministère de la Justice avait prévenu un des avocats d’Yves Jean-Bart en lui disant de le faire sortir du pays avant qu’on leur demande bientôt de l’arrêter.

Une enquête plus large est en cours impliquant d’autres officiels (coupe du monde féminine des U20 en France en 2018, en Suisse en 2010 ou encore aux USA).

Mais il continue à tirer les ficelles avec son fils par le biais d’un nouveau président fantoche, il continue même à fréquenter le centre (« Le ranch ») avec la complicité de Panel Guerrier (coach des U17) et Yvette Félix (« Mamiss » qui a bien retourné sa veste).

Il y a eu depuis ces révélations de nombreuses menaces, de l’argent a été donné aux clubs et aux familles pour les faire taire.

Un juge ne délivre pas de commission rogatoire et empêche du coup la police judiciaire de faire son travail.

La fédé a même eu le culot de demandé à la Fifa la liste des victimes (pour les faire taire évidemment).

La justice par contre a finalement blanchit Dadou de toutes charges.

Rappelons qu’Haïti est un pays failli où le gouvernement et les gangs mafieux sont les deux faces d’une même pièce avec déjà des scandales humanitaires liés au clan Clinton notamment.

M. Jean-Bart sur un fil Whatsapp parle du centre comme de son poulailler où tout le monde voudrait aller manger.

Des garçons ont aussi été abusés par d’autres personnes dans son entourage.

On évoquera aussi l’anecdote connue de tout Port-au-Prince où le cousin de Jean-Bart a violé chez lui une joueuse mineure à l’époque très connue et s’est plaint car il y avait tellement de sang sur son canapé qu’il a bien eu du mal à le rattraper à grand frais (NDLR : Qu’est ce qu’on rigole…)

La fille pouvait à peine marcher après ce viol.

Tout le monde est au courant depuis des années.

Jean-Bart avait admis avoir eu un enfant avec une joueuse et il semblerait qu’il n’en a pas eu qu’un.

Dans le volleyball de nombreux témoignages vont dans le même sens.

Aujourd’hui c’est son fils Yves-Robert Jean-Bart alias « Papito » qui dirige réellement la fédé alors qu’il n’a aucun rôle officiel.

Le secrétaire général Carlo Marcelin qui s’était battu à une époque pour défendre les filles de son club Léogan a bien retourné sa veste lui aussi.

Antoine Doret l’ancien responsable du centre pendant 12 ans jusqu’en 2014 témoigne devant la Fifa, confirme que ça existait, que tout le monde était au courant et qu’ils avaient alerté la Fifa depuis fort longtemps.

Une plainte a été déposée par le capitaine de polo d’Haïti Claude-Alix Bertrand pour viol quand il avait 11 ans (également ambassadeur à l’Unesco) contre Evans Lescouflair (alias « Daddy »), professeur de sport au lycée privé Saint-Louis de Gonzague (catholique et extrêmement réputé), président fondateur du club Saint-Louis, agent de joueurs à l’occasion si ça rapporte et finalement ministre des sports.

On s’est même rendu compte grâce à des sondages sur des cohortes d’élèves du lycée (1979-1990) que les prêtres qui tenaient l’établissement était aussi au courant des faits et n’ont rien dit pendant des décennies.

Tous les élèves (chaque cohorte année par année) étaient au courant également et personne ne parlaient.

Il y a eu un rapport ministériel qui a reconnu les actes odieux et massifs de Lescouflair.

Claude-Alix Bertrand

 

Lescouflair était clairement un maquereau qui prostituait des filles arbitres pour des officiels de la Fifa.

En effet les joueurs étaient aussi violés en masse dans le centre de La-Croix-Bouquets (période 2007-2008 notamment) en compagnie du décédé Jacques Succès Orismé (alias « coach Jacky ») qui préparait un jeune pour se faire violer par Lescouflair en lui faisant miroiter une carrière, étant lui-même un pédophile prédateur notoire sur de nombreux enfants.

Jacques Succès Orismé alias « coach Jacky »

 

Certains garçons ont fugué du centre et un autre s’est suicidé, sa famille se tait de peur.

Une plainte pour viol sur mineurs l’avait visé en 2010, classée sans suite avec des pressions sur l’enfant qui était sans avocat et sa famille sans argent.

En 2015, un rapport avait été fait sur ses activités, une émission de radio en avait parlé, une lettre ouverte avait été faite dans le journal et rien n’avait bougé.

Evans Lescouflair alias « Daddy »

 

Des témoignages parlent également d’amis étrangers de Lescouflair qui abusait aussi des enfants qu’il leur fournissait depuis le milieu scolaire ou sportif.

De nombreux témoignages sortent en off aujourd’hui un peu plus sur Lescouflair.

En off, car les victimes n’ont pour la plupart pas de protections et savent qu’ “il y a eu de nombreux morts dans ces affaires”.

Il fuira la justice de son pays enfermé dans le coffre d’une voiture pour passer en République Dominicaine puis sera finalement arrêté par Interpol à Porto-Rico à l’été 2022 soit 6 semaines plus tard grâce aux indications/renseignements des militants/familles.

D’autres encore comme Rosnick Grant responsable des arbitres sont accusés de viols sur mineurs.

Nella Joseph a été bannie de la fédé pour 10 ans et Yvette Félix pour 5 ans.

Malgré tout ça, il semblerait d’après des locaux que rien n’a vraiment changé au centre Fifa-Goals de La-Croix-des-Bouquets.

 

Pour eux les enfants ce sont cadeaux sexuels. Ils pensent que le cul des enfants leur appartient.

Est-ce qu’on peut compter sur vous les gens pour nous aider à arrêter ce réseau international mondial qui utilise les enfants comme des matelas ?

Claude-Alix Bertrand (Capitaine de l’équipe de Polo d’Haïti)

 

Côte-d’ivoire

Championne de Côte d’Ivoire pour la première fois de son histoire, l’équipe féminine de l’Africa Sports a récemment été secouée par une affaire de harcèlement et de propositions sexuelles émanant d’un membre du staff et visant des joueuses parfois mineures.

Si demain on n’a pas baisé, je jure le soir quand je vais rentrer je vais me faire un bon ahocoo (masturbation).

Si tu veux au moment de le faire, je te montrerai sur WhatsApp mon ahocoo (masturbation) en direct.

Harcelée, apeurée, la jeune joueuse de l’Africa Sports menace le coach en question de l’enregistrer.

Pour éviter masturbation et autres sur WhatsApp, si j’arrive le soir, donne moi ce que tu as de plus cher, donne moi ton joli corps noir cacao brillant, écrit-il au milieu d’autres propositions sexuelles.

C’est un obsédé, assène une joueuse.

Il s’en est pris à moi, il voulait absolument coucher avec moi. Je l’ai repoussé, je lui ai dit non, il continuait…

Il me disait que cela m’aiderait aussi pour ma carrière.

Connu comme le coach Touré à l’Africa Sports, Touré Makadi a intégré le staff de l’équipe féminine grâce à quelques amitiés.

Non diplômé, il prend pourtant part aux entraînements, se fait appeler coach et gagne en influence au fil des mois.

C’est simplement un coach stagiaire, tempère Issiaka Bamba, le président de la section féminine.

Il n’est pas l’entraîneur principal. C’est un stagiaire, pas plus.

Stagiaire ou non, Touré a accompagné ces derniers mois les Aiglonnes, récentes championnes pour la première fois de leur histoire.

On n’a pas vraiment compris ce qu’il faisait là au début, explique une joueuse désireuse de garder l’anonymat.

Il accompagnait l’équipe, nous parlait individuellement, nous donnait des conseils.

Il est devenu quelqu’un qui comptait, donc on ne voulait pas avoir de problèmes avec lui, mais son attitude…

En cause, des dizaines de messages envoyés à plusieurs joueuses, notamment mineures, en réclamant des actes sexuels en échange de certaines faveurs sportives (temps de jeu, maillots, etc.).

C’est insupportable car il est pressant et nous fait du chantage, peste une autre joueuse.

Dans l’un des textos, Touré explique même à une fille qu’il « risque de [se] suicider et puis ça va rester sur ta conscience toute ta vie.

Il est soutenu par son président qui n’a « aucune preuve » contre lui.

Refusant le chantage sexuel, de nombreuses filles ont supplié Touré d’arrêter, quitte à le menacer de le dénoncer.

Vous êtes un pervers et un pédophile, peut-on lire dans un échange de messages.

Qu’importe les avertissements ou insultes, le coach a continué.

C’est pourquoi certaines ne viennent plus aux entraînements.

Ce n’est juste pas possible. Il a même essayé avec des mineures, souffle la joueuse.

Excédées, certaines filles ont alerté des connaissances qui ont commencé à ébruiter l’affaire sur les réseaux sociaux, notamment Facebook.

J’ai vu ce qui se disait, mais ce sont des mensonges, coupe le président Issiaka Bamba.

Il n’y a aucune preuve ! Je n’ai vu aucune preuve ! Et j’attaquerai les gens qui mentent !

Une fille a seulement dit que Touré l’a dragué. La drague, ce n’est pas condamnable que je sache.

Organisant une réunion avec les joueuses, au cours de laquelle l’entraîneur s’est excusé, le président dit n’avoir entendu aucune plainte.

Vous voyez que ce sont des mensonges. Les filles ne m’ont rien dit. Et cette histoire de mineures, c’est faux.

Une réaction qui enrage plusieurs joueuses.

Nous avons peur de parler, de révéler nos identités. On sait que Touré est soutenu, donc qu’est-ce qu’on peut faire ?

C’est déjà délicat à aborder comme sujet…

Silence de la présidente du comité de normalisation (fédé).

Mariam Dao Gabalaa

 

Assistant toujours aux entraînements comme si de rien n’était, le coach Touré n’a pas répondu aux accusations le concernant.

« Donnez-moi des preuves, et je prendrai la décision demain matin », plaide Issiaka Bamba, le président de la section féminine de l’Africa Sports qui n’a toutefois ouvert aucune enquête.

Une inaction constatée également au comité de normalisation dirigeant actuellement la fédération ivoirienne.

Contactée à deux reprises par mail pour savoir si la FIF comptait ouvrir une investigation, la présidente Mariam Gabala Dao n’a répondu à aucune demande.

C’est comme si tout le monde s’en foutait de nous, souffle avec quelques larmes une Aiglonne.

Notre club ne prend aucune décision, la fédération ne regarde pas ce qui se passe.

Ne croyez pas que le cas de Touré soit isolé. C’est répandu dans le football féminin ivoirien.

Un entraîneur du club Africasport a été renvoyé.

 

Sierra Leone

Abdulai Bah retrouve la liberté.

L’ancien coach de la sélection féminine de la Sierra Leone est en effet libéré sous caution, après avoir passé onze jours derrière les barreaux.

Bah a été incarcéré suite à des accusations d’agressions sexuelles sur ses joueuses.

Il est d’ailleurs suspendu de toute activité liée au football par la fédération sierra léonaise de football (SLFA).

Il fait également l’objet d’une enquête de la part de la SLFA.

Le département des enquêtes criminelles attend l’avis du ministère public pour savoir s’il existe des preuves suffisantes pour porter l’affaire devant les tribunaux.

 

Afghanistan

Le président de la fédération afghane de football Keramuudin Karim est accusé par de nombreuses joueuses de l’équipe nationale de viols et d’agressions physiques (coup de poing au visage, menace avec un pistolet chargé sur la tempe, menaces de mort et de couper la langue suite aux viols).

Une autre qui s’est enfuie alors qu’il essayait de l’embrasser a été virée de l’équipe et il a fait courir la rumeur qu’elle était lesbienne.

Une autre a été battue et violée dans une chambre secrète cachée dans un mur de son bureau qui ne pouvait être ouverte qu’avec ses empreintes digitales.

Les agissements de Karim étaient bien connus de tous à la fédération.

Karim Keramuudin

 

Lui et 4 autres membres de la fédé ont été suspendus pour 90 jours.

Une joueuse a déclaré avoir été prise pour cible après l’entraînement alors qu’elle se rendait au bureau de Karim pour demander de l’argent pour les frais de transport.

J’ai demandé de l’aide. Il a commencé à essayer de se rapprocher de moi.

Il a dit: Je veux me rapprocher de toi, je veux voir ton corps.

J’ai essayé de l’ignorer, j’ai été très polie avec lui.

J’ai dit : Écoutez, j’ai besoin d’argent pour mon transport, je n’ai pas d’argent. Pouvez-vous m’aider ? Si vous ne pouvez pas, laissez-moi partir.

Il a dit qu’il m’aiderait et m’a dit d’attendre.

J’ai dit que je voulais rentrer chez moi.

Il a dit: Ne vous inquiétez pas, je vais vous donner de l’argent.

Le président m’a dit de le suivre dans la pièce voisine. Alors je suis parti avec lui. Je pensais qu’il allait m’aider.

Je l’ai suivi dans la pièce voisine. Il est allé dans une autre pièce et il y avait une autre pièce à côté de celle qui était très sombre.

À l’intérieur de cette pièce, il y avait une porte. Mais vous ne pouviez pas voir la porte; on aurait dit un mur, on avait du mal à voir que c’était une porte. C’était ouvert.

A l’intérieur, c’était comme une chambre d’hôtel, une chambre avec tout à l’intérieur, des affaires de femmes et une salle de bain.

Il m’a dit d’entrer. Je suis entré, il était derrière moi et il a verrouillé la porte.

Il m’a dit de m’asseoir sur le lit. J’étais inquiète, je tremblais.

Il a dit : Aujourd’hui, je veux découvrir ce qu’il y a derrière tes vêtements.

Je lui disais : Laisse-moi tranquille, je veux rentrer chez moi. Je me suis levé et j’ai dit que je voulais rentrer chez moi

et il m’a dit : Crie autant que tu veux, personne ne t’entendra, ils ne t’entendront pas.

Puis il a commencé à me pousser vers le lit. Je me suis relevé.

J’ai dit: Laisse-moi tranquille, je suis venu seulement pour du soutien, je n’en veux plus, s’il te plaît, laisse-moi tranquille, laisse-moi partir.

Il me disait… qu’aujourd’hui il découvrirait si j’étais lesbienne ou non – parce que j’étais souvent avec des filles et que je ressemblais un peu à un garçon.

Je me suis levé et j’ai essayé de me battre mais il m’a frappé au visage. Je suis tombé sur le lit. J’ai essayé de me lever et d’aller à la porte mais parce que la porte utilisait son empreinte digitale, il n’était pas possible de l’ouvrir. Je n’ai donc pas pu sortir.

Il m’a donné des coups de poing au visage et sur la bouche. Du sang sortait de mon nez et de mes lèvres. Il a commencé à me battre, je suis tombé sur le lit et tout est devenu noir…

Quand je me suis réveillé, tous mes vêtements avaient disparu et il y avait du sang partout. Je tremblais, je ne savais pas ce qui m’était arrivé. Le lit était couvert de sang, du sang coulait de ma bouche, de mon nez et de mon vagin.

Je suis allé à la salle de bain. Je me suis lavé le visage et j’ai mis mes vêtements. Je suis retourné et j’ai dit: Je vais y aller comme ça et je dirai aux médias ce qui m’est arrivé.

Il a pris une arme, son arme, l’a mise sur ma tête et a dit : Tu vois ce que je t’ai fait ? Je peux te tirer une balle dans la tête et partout sera ton cerveau. Et je peux faire la même chose avec votre famille. Si vous voulez que votre famille soit en vie, vous devez vous taire.

Puis il m’a jeté de l’argent au visage et m’a dit de le prendre et de sortir. Il a dit qu’il ne voulait pas voir mon visage. Il a ouvert la porte et je suis parti.

Incapable de dire à sa famille ce qui s’était passé, elle a inventé une blessure sportive.

Je ne me sentais pas bien. J’ai appris par des amis de l’équipe que le président avait répandu une rumeur selon laquelle j’étais lesbienne et qu’il m’avait surprise avec une autre fille et c’est pourquoi j’ai été expulsée. C’était déprimant pour moi et très dangereux pour moi.

Sa décision de s’exprimer n’est pas sans risque.

Je sais que ma famille est en danger et je sais qu’elle le sera quand d’autres sortiront. Mais je veux prendre la parole et en parler à cause de l’avenir des filles. Je veux que les filles aient un environnement sûr.

 

 

Zimbabwe

Un ancien responsable de la Zimbabwe Football Association (Zifa) est banni de ce sport pendant cinq ans et condamné à une amende de 20 000 francs suisses pour avoir harcelé sexuellement trois arbitres féminines.

Le comité d’éthique de la Fifa a reconnu Obert Zhoya (alias “le boucher”), qui était secrétaire général de la commission des arbitres de la Zifa, coupable d’avoir “abusé de sa position”.

Après une analyse minutieuse des déclarations écrites des victimes ainsi que des diverses preuves recueillies au cours des enquêtes menées, la chambre juridictionnelle a été confortablement convaincue que M. Zhoya avait enfreint [trois articles du] code d’éthique, indique une déclaration sur le site web de la Fifa.

Le Zimbabwe a été banni du football mondial par la Fifa en février en raison de l’ingérence du gouvernement dans la gestion du jeu.

Obert Zhoya alias “le boucher”

 

République Démocratique du Congo

Mon petit, si tu veux signer le contrat, il faut faire des sacrifices.

Tu dois nous donner tes fesses.

C’est très simple, tu sais ce qu’il faut faire.

Des audios WhatsApp comme celui-ci émanant d’officiels congolais (coachs, dirigeants), Sport News Africa en a réuni une dizaine sur une année d’enquête.

Dans la lignée du système pédocriminel ayant gangrené le football gabonais depuis les années 90, le “beautiful game” de la République Démocratique du Congo est lui aussi concerné par des abus en masse sur des jeunes garçons – et des adultes.

C’est un système, ce n’est pas un cas isolé de pédophilie, confirme Youssouf Mulumbu, ancien capitaine de la sélection.

Des coéquipiers et des jeunes sont venus me parler de ce qu’ils ont connu, des propositions qu’ils recevaient.

Je l’ai vu et entendu à de nombreuses reprises. C’est une réalité.

En décembre 2020, lors du tournoi qualificatif à la CAN U20 de la zone UNIFFAC (Union des Fédérations de football d’Afrique centrale) disputé en Guinée équatoriale, le scandale éclate au sein de la sélection.

Papy Kimoto

J’ai interpellé M. Theo Binamungu devant presque tous les membres du staff en lui demandant de faire quelque chose car c’était trop, s’emporte l’ancien international Papy Kimoto.

Les enfants et certains joueurs souffraient de ces abus. Je lui en ai parlé, mais qu’est-ce qui a été fait ? Rien, ça continue.

Theo Binamungu

 

Confirmée par plusieurs témoins, la joute verbale entre Papy Kimoto et le vice-président de la FECOFA a été l’une des premières alertes publiques d’un ancien joueur reconverti dans le staff des équipes de jeunes des Léopards.

J’ai prévenu aussi le président actuel, M. Tshimanga, et d’autres dirigeants, poursuit Kimoto.

Je fais partie de l’amicale des entraîneurs de la RDC. Lors d’une réunion, on a soulevé ce problème. Avec d’autres, nous voulions une politique claire : chaque entraîneur qui se faisait attraper devait être sanctionné.

Or, le directeur technique national actuel et Florent Ibenge ont défendu ça. Ils ont parlé de vie privée et qu’ils ne voulaient pas rentrer en conflit là-dessus.

Nous étions dégoûtés. Personne ne veut faire quelque chose pour les enfants.

Donatien Tshimanga

 

Contacté et relancé par Sport News Africa, le président de la FECOFA, Donatien Tshimanga, n’a pas répondu, pas plus que le vice-président Théo Binamungu.

Quant au directeur technique national, Guy Lusadisu, il nie avoir été présent à cette réunion, comme Florent Ibenge, l’ancien sélectionneur national qui a ajouté « avoir entendu des histoires de coachs ayant des relations avec les jeunes, mais sans avoir de preuves ».

Guy Lusadisu
Florent Ibenge

Cependant, trois témoins confirment la présence de chacun des individus mentionnés, qui ont été prévenus en amont, parfois par différentes personnes, notamment vis-à-vis de Bertin Maku, ex-sélectionneur de l’équipe locale qui a pris par au CHAN, rappelé par la FECOFA en 2022 comme adjoint.

C’est aberrant, souffle-t-on à l’intérieur du groupe CHAN.

Tout le monde connaît ses méthodes. Ils ont été avertis de ça, et ils le ramènent !

Ancien entraîneur du RCK (Racing Club de Kinshasa) ou de Lupopo – pour lequel il a aussi été adjoint, Bertin Maku est accusé par plusieurs joueurs de chantage sexuel ; ce que l’intéressé nie.

Il fallait coucher pour jouer, souffle l’un d’entre eux, adulte au moment des faits.

Prévenue de ses actes et aussi de ses affaires de corruption – il réclamait par des messages Facebook une partie des primes des joueurs pour les faire jouer, la direction de Lupopo n’a pas bronché.

Contacté personnellement, le président du club, Jacque Kyabula, également gouverneur du Haut-Katanga, n’a pas répondu.

 

Comment Maku a pu revenir au sein de la FECOFA avec son passif ?, interroge un international.

Est-ce que cela à voir avec la donation du président de Lupopo à la fédération ? On se pose beaucoup de questions.

Bertin Maku

 

Si les instances footballistiques restent silencieuses, des voix s’élèvent pour dénoncer les actes répandus à travers tout le pays.

Il faut arrêter de se voiler la face et affronter le souci, confirme Hérita Ilunga, le président de l’UFC, l’union des footballeurs du Congo.

J’ai reçu plusieurs témoignages et preuves de ces abus. Des coachs qui demandent à des gamins de coucher avec eux, de faire des sacrifices.

Je travaille de mon côté depuis un moment pour répertorier cela et voir les actions possibles pour nettoyer notre sport et permettre aux enfants d’évoluer dans un environnement sécurisé.

 

L’ancien latéral et international œuvre notamment en coulisses avec la FIFPRO, le syndicat mondial des joueurs, qui a confirmé à Sport News Africa la gravité des allégations.

La FIFPRO a connaissance de plaintes extrêmement graves émanant de nombreux footballeurs en République Démocratique du Congo. Ces plaintes sont accompagnées de preuves incluant des messages audios et écrits explicites où on leur demande des prestations sexuelles en échange de temps de jeu. De telles demandes effrontées suggèrent que ceux qui cherchent à abuser des joueurs pensent qu’ils peuvent agir en toute impunité et sans crainte d’être tenu responsable.

Une référence à des audios WhatsApp surréalistes de plusieurs minutes en français ou en lingala (langue locale) dans lesquels des coachs et dirigeants demandent « des sacrifices » à des mineurs, « soit de sang, soit en donnant les fesses ».

Sur Facebook, un entraîneur répondant au nom de Donga Epapa Cedric, alias « Moyindo », écrit par exemple à un joueur de 16 ans qu’il veut voir si son sexe « est du diamant ou pas […] Il est gros, c’est pour ça que tu penses que c’est du diamant ? »

Donga Epapa Cedric, alias Moyindo

 

Après quelques échanges, « Moyindo » rappelle au jeune qu’il doit recevoir « sa dose » et qu’il ne doit pas prendre la grosse tête car son sexe serait « du diamant ».

Un discours sans vergogne qui n’étonne pas Luc Mangala, un agent de joueurs ayant fait virer « Moyindo » pour ses pratiques.

J’ai réuni plusieurs enfants qui m’ont tout expliqué, raconte-t-il.

J’ai pris les parents d’un petit pour qu’ils aillent au parquet porter plainte. Moyindo est un danger pour nos enfants, mais qu’est-ce que je vois ?

Qu’il continue à entraîner sans problèmes dans la commune de Lemba !

Entraîneur à JM, un club de la commune de Lemba, « Moyindo » n’a pas répondu aux sollicitations sur ses agissements.

Une de ses victimes expliquait comment ce dernier « lui tripotait le sexe » et « le pénétrait » depuis ses 13 ans.

Des accusations entendues par Timothée Menayame, le président de l’Entente Urbaine de Lupopo qui engrange six à sept communes de Kinshasa, dont celle de Lemba.

« Il est cité dans la pratique, mais on cherche des preuves », affirme ce dernier qui avait pourtant vu les captures d’écran des messages Facebook à caractère sexuel entre « Moyindo » et un mineur.

Vous savez, ce n’est pas simplement dans ma juridiction, mais de partout. C’est pourquoi avec un avocat, Maître Fiston Mwenge, nous voyons comment pallier à la situation que les victimes n’arrivent pas à dénoncer. Nous cherchons à mettre la main sur les auteurs des crimes.

Au cours de la discussion, Timothée Menayame évoque le cas d’un individu qui « s’adonnait à la pratique » et qui a été retrouvé mort il y a une quinzaine de jours, tabassé par des proches d’une de ses victimes.

Cet homme, surnommé Baggio, était le secrétaire général du club de JM, l’équipe où entraîne son meilleur ami : le fameux « Moyindo ».

Qui vous a donné mon numéro ?, tonne le président de JM, Celestin Dianda, qui ne donnera pas suite aux sollicitations.

Deux autres coachs de la commune de Lemba ayant purgé des peines de prison pour des agressions sur mineurs, Alain Kandudi et Jonathan Buka dit « Messi », ont eux aussi immédiatement retrouvé les terrains à leur sortie du pénitencier.

Buka qui est de nouveau en détention à Makala, la prison centrale de Kinshasa, arpentait diverses formations du quartier de Livulu reconnues pour abriter des pédophiles notoires (AS Balayi, Jeune Talent, etc.).

Ils créent des petites structures, des genres d’académies, et ils profitent des jeunes, se lamente l’agent Luc Mangala.

Un phénomène similaire se produit au sud de Kinshasa, dans la commune de Matete, avec le coach Sule du FC Sukisa.

J’ai alerté beaucoup de gens, j’ai même demandé un rendez-vous au ministre des Sports, mais rien ne s’est passé, poursuit Mangala.

Quand est-ce que nous allons protéger nos enfants ?

 Selon les témoignages d’autres victimes ou de joueurs ayant reçu des propositions sexuelles en échange de temps de jeu, un nom bien connu du championnat congolais ressort de chaque bouche: Guy Roger Limolo, technicien passé par le FC Renaissance, US Filas, Dauphins Noirs ou l’AC Rangers.

Il a tout fait pour coucher avec moi, c’était du jamais-vu, explique l’un d’entre eux.

Pris en plein acte sexuel il y a quelques années dans les toilettes du stade Tata Raphaël, Guy Roger Limolo a pu continuer sa carrière sans soucis comme Tifo Miezi, l’ancien coach de l’Étoile du Kivu qui a signé en deuxième division, au FC Kasombo.

Guy Roger Limolo

C’est un réseau, il ne faut pas avoir peur des mots, remarque Youssouf Mulumbu.

Revenu jouer au pays à Lupopo, l’ancien capitaine des Léopards souhaite prendre la parole pour inciter les joueurs à témoigner.

Je comprends que c’est dur. Beaucoup ont peur, d’autres ont honte.

On fait rentrer dans la tête des jeunes qu’ils doivent donner leurs fesses, que c’est comme ça que ça se passe en Europe.

J’ai été surpris car beaucoup de joueurs ici pensent qu’en Europe, il faut coucher.

Ça montre à quel point on leur a inculqué ça dans le crâne.

Dans des audios obtenus par Sport News Africa, un certain « Paoli » explique à un attaquant « que ça se passe comme ça en Europe » et « qu’il peut être Messi ou Ronaldo, il doit faire des sacrifices comme eux. »

Un endoctrinement auquel s’ajoute une pauvreté exploitée par les bourreaux.

Ils ciblent les joueurs les plus défavorisés, abonde Hérita Ilunga.

Ce sont des proies encore plus faciles.

Le football est parfois le seul moyen de faire vivre la famille, donc…

La FIFPRO demande une enquête indépendante de la FIFA au plus vite.

Sur la base de nos connaissances approfondies des précédents cas d’abus sexuels dans le football et étant donné qu’il semble que des employés de la fédération nationale peuvent être impliquées, une enquête sur ces plaintes ne peut être laissée à la fédération, explique-t-elle dans un communiqué adressé à Sport News Africa.

Nous appelons donc la FIFA à ouvrir une enquête indépendante le plus vite possible, tandis que nous travaillons avec le syndicat national des joueurs congolais pour soutenir les joueurs concernés.

Une demande nécessaire, même si l’enquête menée par la FIFA au Gabon interroge, comme le réseau ahurissant de fédérations membres de la FIFA mêlées à des scandales pédocriminels.

J’ai eu la chance de partir en Europe faire ma carrière, note Papy Kimoto, passé par Lokeren, le Standard ou diverses équipes chypriotes et israéliennes.

Je suis rentré au pays pour coacher. Je ne peux pas me taire. Je sais que je vais être menacé, mais il faut dire stop. On doit protéger nos enfants.

Quand je sais que des pédophiles, virés de certaines équipes pour cela, continuent d’entraîner sans le moindre problème, ça me dégoûte.

Cela fait des décennies que ça dure chez nous. Lorsque j’ai vu l’affaire sortir au Gabon, j’ai repris espoir. Je me suis dit :Et si c’était notre tour ?

 

Gabon

Patrick Assoumou Eyi, alias « Coach Capello », est soupçonné d’avoir abusé de centaines voir des milliers de jeunes joueurs sur plus de 25 ans.

Ancien coach des U17 gabonais, ses actes auraient aussi été couverts par la fédération où certains dirigeants abusent également de jeunes joueurs (aussi au tournoi de Montaigu en France).

Ce tournoi est le plus grand tournoi mondial de jeunes et semble être une plaque tournante qui permettait et stimulait les pires choses en promettant des carrières en Europe.

Évidemment il a sa place à la direction technique nationale et est responsable du fameux camp turc (académie club Libreville), un club de foot pour jeunes.

Il a toujours “à sa disposition” en permanence chaque année renouvelée au moins 50 à 100 petits garçons sous ses ordres directs (académies, différents clubs, sélections nationales, etc).

Alcoolique, fumeur, manipulateur et beau parleur, il en étalait et ciblait les garçons pauvres, vulnérables et peu entourés.

Par exemple il faisait appeler les garçons par un joueur international en activité pour les encourager à accepter la sodomie par “Cappello”.

On citera Stéphane Ngema parmi ces gens.

Stéphane Ngema

 

Ceux qui refusent sont appelés par lui “hommes de peu de foi”.

Il gardait toujours toutes les licences des enfants à son domicile.

Certains joueurs violés (y compris en équipe internationale du Gabon, y compris des binationaux) reproduisent et glorifient “le schéma Capello” et consomment à leur tour des enfants.

Patrick Assoumou Eyi, alias « Coach Capello »

 

Il a renommé sa maison « le jardin d’Eden » où il va dire aux petits garçons (alias « les putes vierges »), son fameux

« Il te manque la présence d’esprit » et son « Je veux te drep » (traduction « Je veux te baiser »).

Pour jouer il va falloir donner la masturbation, la fellation, le rapport sexuel.

Il m’a forcé à avoir des relations sexuelles avec lui.

C’était la condition pour rester dans l’équipe nationale (…)

Capello a violé tant de garçons qu’il allait parfois à la campagne pour en trouver de nouveaux.

Il profitait de leur pauvreté. C’est la réalité du football au Gabon depuis des décennies,

mais personne ne peut arrêter le système. Les prédateurs sont trop nombreux.

Mais il ne serait pas le seul, il fournissait des enfants à d’autres personnes importantes du football gabonais.

D’après les locaux le nombre de notables impliqués est vraiment important.

Capello était clairement un nœud du réseau gabonais en tant que fournisseur d’enfants pour des abus sexuels.

Aujourd’hui cet homme est en prison.

Cela avait été dénoncé en 2018 sur les réseaux sociaux par l’ancien international « Shiva star N’ZIGOU » (FC Nantes) parlant de « pratique mystico-spirituelle », de « sacrifices » où lui-même avait été abusé.

Shiva star N’ZIGOU

Le président de la fédération Pierre-Alain Mounguengui avait alors déclaré devant les journalistes que la pédophilie était un gros problème du football gabonais.

Et rien ne se passe, ni au niveau de la fédé, ni au niveau de la CAF, ni au niveau de la FIFA.

Pierre-Alain Mounguengui

 

En 2019, il y avait aussi eu une affaire d’abus et d’harcèlement sur des filles cette fois chez des U20 lors de la Sup Ladies Cup 2019 notamment (tournoi dans le sud de la France).

Des footballeuses gabonaises des moins de 20 ans m’ont dit qu’elles ont subi des attouchements de la part de certains entraîneurs et surtout de femmes aussi.

Trois filles m’ont affirmé avoir subi “l’influence d’une femme” qui leur a dit que si elles acceptaient de “se faire attoucher”, elle avait la possibilité de changer le classement du coach pour que ces filles-là jouent notamment les matchs régulièrement

Suite à l’enquête parue dans The Guardian, Patrick Assoumou Eyi a été arrêté par les autorités gabonaises.

De nombreux joueurs parlent ouvertement et confirment les accusations.

Depuis, un autre coach émule d’Assoumou Eyi, Orphée Mickala, a été suspendu par son club pour suspicion de pédophilie et est recherché par la police.

D’autres histoires ressortent du coup, avec le coach pédophile Kolo du club USM de Jean-Boniface Assélé qui s’était fait tabassé par des jeunes victimes.

Accusé et condamné pour de tels actes, il avait été directement réintégré par la fédération à sa sortie de prison.

Beaucoup de coaches pédophiles s’y sont succédés avec notamment un camerounais M. Baoken qui aurait un peu initié tout cela.

De nouveaux témoignages concernent d’autres coachs de football et un maître de taekwondo, le maître Chacka alias « Martin Aveyra » depuis plus de 25 ans dans ses deux clubs (Ecole des champions et Hyundai Taekwondo à Libreville) sur des enfants de 10-12 ans.

Martin Aveyra alias “maître Chacka”

 

Ce sont des agressions sexuelles par menace et contraintes physiques.

Il a directement été suspendu par la fédération mais il faudrait regarder les non-décisions des dernières décennies.

D’autres sports semblent être concernés : handball, judo, tennis, taekwondo au plus niveau.

Le tennis notamment avec Dandhy Poaty un entraîneur de l’équipe nationale qui a été écroué pour viol sur des fillettes de 6 à 10 ans pendant plus de 20 ans.

Dandhy Poaty

Il y avait également un coach “Mourino” à Port-Gentil qui allait débaucher les gamins du pôle espoir en les obligeant à avoir des relations avec des prostitués.

Et après, quand ils avaient pris l’habitude, il leur bandait les yeux et là c’est lui avec une perruque et du rouge à lèvres qui leur faisait des fellations.

Et tant d’autres (Mandarano, Boakin qui a fait semblant d’être mort pour fuir la police, le coach Kolo).

Aujourd’hui le président de la fédé Mouguengui est en prison, mais la CAF est aller le voir pour lui donner un cadeau (fagnon officiel avec son nom) et essaye d’interférer.

L’enquête de la fédé est au point mort et attend que Romain Molina leur apporte les preuves sur un plateau.

Et quand bien même il le fait, personne n’en parle dans les médias.

D’après les témoignages recueillis par Romain Molina, le bout de la route dans ce réseau gabonais ce sont des sacrifices humains et du trafic d’enfants comme esclaves sexuels.

Il semble que Mandarano conservait les spermes des enfants classés dans des bocaux pour faire des incantations lors de cérémonies…

 

Décembre 2022

Mouguengui est sorti de prison, il parade au Qatar à la coupe du monde (12’30).

 

Comores

L’entraîneur de « Elan Cup » le plus gros club des Comores Youssouf Ahamada Bachirou alias « Dakota » est accusé par plusieurs joueurs notamment Khaled Simba (12 ans à l’époque) d’être un pédocriminel.

Khaled avait déjà parlé et envoyé des mails aux journalistes locaux il y a 10 ans et rien n’avait bougé.

Quand il a vu que Dakota était de nouveau avec des mineurs il a décidé d’y retourner malgré la difficulté d’être souvent seul face à une machine à broyer.

Il a porté plainte aux Comores et en France ou rien ne se passe.

A cause du tabou il est le seul garçon a avoir osé parler.

D’autres témoignages vont dans ce sens accusant l’homme le plus influent du football Comorien.

Youssouf Ahamada Bachirou alias « Dakota »
Khaled Simba jeune (à gauche)
Khaled Simba

 

Après deux ou trois phrases, il a posé son bras sur ma cuisse. Je lui ai demandé pourquoi il faisait ça :

“Arrête, ne dis pas un mot. J’aime caresser, j’aime ça…”

A ce moment précis, dans ma tête, tout s’est effondré. J’étais coincé, je ne pouvais pas bouger, j’avais la tête ailleurs.

Je pensais à ce que mon ami m’avait dit. Et j’ai réalisé que c’était vrai.

Il s’est approché de mon sexe, il l’a touché mais je me suis levé.

Immédiatement, il m’a sauté dessus. Il m’a forcé à rester dans le lit à nouveau, il a essayé de grimper sur moi mais j’ai riposté.

Cela n’a pas duré longtemps car son bras a été blessé. C’est comme ça que je pouvais bouger et ouvrir la porte.

J’ai couru, j’ai couru et je ne lui ai plus jamais parlé.

J’ai eu la chance de m’échapper, mais cette expérience m’habite encore aujourd’hui. “

Pour l’histoire, le jour où Khaled devait partir pour revenir en France après avoir déposé plainte aux Comores, Khaled a été “carjacké” par des gens qui savaient qui il était, avec quelle voiture il roulait et où il résidait, qui lui ont volé son argent et tous ses documents pour pouvoir reprendre son avion…

Il retourne plus tard aux Comores pour suivre son dossier avec l’avocat local et de nouveau il est attaqué par les mêmes personnes mais cette fois en tentant de le faire tomber dans un ravin en voiture puis en l’agressant.

Dakota est resté 18 jours en détention ce qui est sans précédent sur une affaire criminelle sans même que les victimes aient été auditionnées par le juge d’instruction.

Plusieurs victimes ont parlé suite à la plainte de Khaled (ils sont 3 aujourd’hui à s’être joints à sa plainte), d’autres ont refusé de le faire voyant la manière dont a été traité Dakota par le juge.

Une “enquête” de la fédé a été ouverte, le juge a envoyé ses conclusions à la fédé après avoir entendu les plaignants, 6 mois plus tard, silence radio…

On a appris après ça par d’autres victimes que d’autres coach aux Comores sont aussi des prédateurs.

Khaled est une troisième fois de retour aux Comores, là une bande de jeunes gars à Dakota se sont pointés au mariage d’un ami de Khaled auquel il était et ont gâché le mariage en insultant et en menaçant tout le monde de l’extérieur de l’endroit.

 

Barbade et St Kitts

L’ancien directeur technique Ahmed Mohamed (ressortissant somalien) a été accusé de viols et d’agressions sexuelles par 27 joueuses qui ont soutenues dans une lettre à la fédération une jeune fille de 18 ans violé par ce dernier.

En effet il voulait sa « récompense » car il avait réussi à lui obtenir une bourse d’étude de la fédé aux USA donc il l’a violée dans un hôtel.

Le père d’une joueuse a aussi parlé sur une radio de St-Kitts pour dire que ce coach avait une « relation » avec une fille depuis qu’elle a 13 ans.

Il y avait déjà eu un scandale dans les médias en 2019 mais sans citer la personne concernée et avait donné suite à 5 démissions au sein de la fédé dont Randy Harris à la fois président de la fédé de la Barbade mais aussi de la Confédération Caraïbes et vice-président de la Concacaf.

Et Ahmed Mohamed est le grand ami de Randy Harris qui le soutient.

Randy Harris

 

La fille a été menacée de lui retirer la bourse si elle portait plainte.

Le coach n’est finalement même pas viré mais la fédé lui fait un licenciement à l’amiable pour des soi-disant « raisons familiales ».

Quelques mois plus tard St-Kitts et Nevis annonce que ce dernier aurait été recruté pour les filles et les garçons recommandés par la Barbade…

Atiba Harris président de la fédé de St-Kitts a réagi dans une émission radio en disant qu’il n’y a pas de problème et que ce coach est très bien car il lui a été recommandé par Randy harris, par la fédé de la Barbade, par la Concacaf et par la Fifa…

Ahmed Mohamed y est toujours en poste avec des mineures.

Mongolie

Depuis 2017, on parle de viols sur mineures, de chantages sexuels et de tabassage en règle notamment sur la sélection des U15 féminines.

Tout a été couvert pendant de nombreuses années.

Finalement un interprète prédateur a été condamné à 3 ans de prison en appel (au lieu de 15 ans en première instance !).

Comme souvent des membres de fédé (actuel président et ancien secrétaire général Ulziikhuu Shijir) sont des proches du président du pays Ukhnaagiin Khürelsükh ce qui a produit des «interférences politiques» sur les dossiers de justice.

En 2019, une coach japonaise présente sur place Kawamoto Naoko (en charge des U15) a témoigné qu’un collègue coach alcoolique Uchralsaikhan Buuveibaatar agressait régulièrement des filles de 13-14 ans et notamment durant un tournoi panasiatique en Corée du sud.

Ulziikhuu Shijir (à gauche) et Kawamoto Naoko (à droite)

 

Silence radio à la fédé, le coach reste en place et le président de la FIFA inaugure en grande pompe un projet en novembre à Oulan-Bator.

La vice-présidente de la fédé Azjargal Khashbat qui était la destinataire de la lettre originale de Naoko a plus tard reçu des prix pour le football féminin.

Suite à un reportage dans une télé nationale (LiveTV) en décembre 2019 la fédé suspend Buuveibaatar le lendemain en catastrophe.

Plusieurs familles de joueuses évoquent des couvertures.

Azjargal Khashbat
Uchralsaikhan Buuveibaatar

 

Un autre coach a tenté de faire chanter la grand-mère d’une joueuse de 15 ans (pour obtenir des faveurs sexuelles de sa petite-fille) alors qu’elle était une des meilleures et elle a été écartée de la sélection suite au refus de la grand-mère.

Tout ça dans une ambiance locale où les femmes seniors de la sélection nationales picolaient lors de soirées et s’amusaient à tabasser les U15.

Soi-disant la FIFA n’est alertée qu’en 2020 en faisant suivre à la confédération asiatique qui dit n’avoir aucuns éléments et rien ne se passe.

Un an et demi plus tard la suspension nationale de Buuveibaatar a été étendue pour 10 ans au niveau international sans même produire un communiqué officiel.

On attend que la FIFA ouvre une procédure pour sanctionner la fédé mongole.

Cameroun (handisport)

On parle aussi d’abus dans le handisport avec ce témoignage terrible (viols, racket pour être sélectionné) :

Il me jette sur le lit. J’essaye de m’en sortir mais il utilise sa force jusqu’à ce qu’il me pénètre.

J’ai les larmes dans mes yeux. Personne n’est là pour venir me sauver.

Quand il a fini de faire ses bêtises, tout ce que j’ai fait c’est me redresser et espérer que je ne serai pas malade lorsque je ferai le test.

Tout ce que je souhaitais, mon Dieu, c’était de ne pas être malade après… (NDLR : Du SIDA)

Diffusé sur Facebook par l’activiste en exil Nzui Manto, ce témoignage audio glaçant d’une ancienne athlète de l’équipe paralympique du Cameroun a suscité l’effroi.

Surtout que l’homme directement mis en cause, Hervé Guy Ngoyo Ngon, n’est autre que le président de la fédération camerounaise des sports pour déficients physiques (FECASDEP).

C’est terrible, mais c’est une réalité qu’on subit depuis une dizaine d’années, souffle Mimozette Nghamsi, athlète de powerlifting (un sport de force).

Beaucoup de mes camarades ont subi ces attouchements.

Si vous refusez, comme moi, vous êtes écartée des compétitions internationales.

Les féminines seraient soumises à ce qu’elles décrivent comme « un droit de cuissage » institutionnalisé par le président de la FESCADEP.

Est-ce que vous savez que Ngoyo m’a violé ?, questionne brutalement une athlète, suite au témoignage publié par l’activiste Nzui Manto.

Beaucoup de femmes ont dû arrêter la pratique sportive à cause de ce système d’abus, s’énerve Francis Biwolé Nkodo.

Cela s’est passé principalement dans l’athlétisme.

Dans une lettre adressée le 28 juin 2021 au ministre des Sports et de l’éducation physique Narcisse Mouelle Kombi, le collectif des para athlètes et des personnes handicapées du Cameroun et de la diaspora exige la dissolution du bureau exécutif du comité paralympique camerounais, en mentionnant, entre autres, ce « droit de cuissage » qui, selon le contenu de ce courrier, sévirait depuis une décennie.

Le président de la FESCADEP utilise les compétitions internationales pour son chantage, détaille une athlète désireuse de garder l’anonymat.

Il nous dit de coucher avec lui si on veut participer aux compétitions.

Si on refuse, on sera écarté.

Il profite aussi des sportives les plus précaires en leur faisant miroiter des avantages ou du matériel.

Il utilise tous les moyens possibles pour nous mettre dans son lit.

Des plaintes ont été déposées, sans suites…

Et la liste pourrait rapidement s’allonger, à en croire plusieurs interlocuteurs œuvrant dans le milieu paralympique.

On parle aussi d’une académie de foot pour jeunes à Bafoussam où beaucoup d’enfants souffriraient depuis 20 ans.

 

Kenya (basket)

Le basket Kenyan est aussi gangréné et institutionnalisé depuis des décennies.

Tout commence avec une femme de 30 ans, ancien joueuse de haut niveau, qui porte plainte contre le coach de la sélection nationale U17 Philip Onyango pour des viols et du chantage sexuel alors qu’elle était adolescente.

Par ailleurs ce monsieur était depuis 1996 entraîneur de basket dans certains lycées, dans un grand club (Kenyan Port authority) en plus d’une carrière de journaliste sportif très connu et évidemment siégeait au comité exécutif de la fédé.

Il approche des filles en étant gentil pour instaurer un climat de confiance puis les isoler avec une nuit dans un hôtel lors d’un déplacement un peu loin de la capitale et en profiter pour violer la joueuse mineure.

Criant au complot systématiquement et balançant les noms des filles dans les médias, il faisait aussi du chantage sexuel pour avoir une bourse universitaire de sport ou une place en sélection régionale ou nationale.

Il fournissait également des filles à d’autres pontes de la fédération.

D’autres coachs sont accusés.

Partout au Kenya, les joueuses de basket savent que ça existe mais ils se taisent.

Beaucoup de joueuses ont été violées mais elles ne veulent rien dire.

Il y avait tellement de filles que je connais, même dans des grandes équipes, mais elles se taisent toutes.

Je pense qu’elles ont peur.

Au Kenya beaucoup de filles ont été violées.

L’ONG Human Right Watch a produit un  rapport sur le sujet en lien avec ce témoignage.

Une enquête de police est en cours et Philip Onyango a été exclu de la fédération en attendant.

Le président de la fédération actuel aurait également poussé ue joueuse à avorter.

Trois autres joueuses se sont manifestées pour des viols.

Un journaliste a envoyé le dossier complet à la FIBA qui n’a donné aucune réponse.

Il existe des cabinets d’avocats spécialisés dans les fausses enquêtes internes des fédérations internationales (Richard McLaren).

Il est impliqué également dans le fait d’exclure la Russie des compétitions internationales pour des cas de dopage (notamment aux JO de 2016).

Ce dernier avait déjà fait une enquête bâclée et à décharge sur le basket malien, à prix d’or évidemment.

Richard McLaren

 

Mali (basket)

Dans le basket féminin malien c’est aussi moche avec au moins 53 victimes recensées.

Au moins une douzaine de personnes de la fédération ou dans les clubs sont accusés d’avoir violé des mineures dont certaines ont été forcées d’avorter.

Les choses étaient publiques, se faisaient même jusque dans les boîtes de nuit devant tout le monde les soirs de victoire.

La question de la couverture de ce réseau par le président de la FIBA, Hamane Niang président de la fédération malienne de 1999 à 2007, puis ministre des sports de 2007 à 2011.

Hamane Niang

 

Pendant toute cette période sévissait notamment Cheikh Oumar Sissoko son grand ami qui faisait du chantage aux faveurs sexuelles pour jouer, être sélectionner, etc.

Tout cela a perduré et le successeur à la présidence de la fédération est aussi accusé par des mineures.

De même, Amadou Bamba coach des U19 aurait même agressé certaines de ses joueuses mineures en pleine compétition internationale.

Amadou Bamba

 

Cette situation était connue de la fédération notamment par le secrétaire général et ce Bamba a été maintenu dans ses fonctions alors que beaucoup de gens savaient ce qui se passait.

Suite à l’enquête dans The New York Times, le président de la FIBA (Fédération Internationale de Basket), Hamane Niang, s’est retiré le temps d’une enquête diligentée contre les abus sexuels (sur mineurs notamment) au sein de la fédération de basket du Mali depuis deux décennies.

Il nie les faits et dit attendre une « enquête indépendante » du « comité éthique » de la FIBA.

Outre Hamane Niang, accusé d’avoir couvert les abus, sept autres officiels maliens ont été suspendus dont Amadou Bamba, le coach de l’équipe féminine U19.

On y parle aussi de nombreux coachs étrangers qui viennent au Mali pour effectuer du chantage sexuel, repérer et recruter des joueuses victimes.

Des assos locales se bougent mais envers et contre tous :

Young Players Protection in Africa d’Ahmar Maiga : https://www.facebook.com/yppamali2019

AAAP de Papsone (ancien joueur pro) et Tina : https://www.facebook.com/profile.php?id=100066829570960

Le président, le secrétaire général, le vice-président, entraineuse adjoint des U19 et Amadou Bamba ont été virés de la fédé et Amadou Bamba est en prison aujourd’hui pour viol.

L’ancien entraîneur est aussi impliqué ainsi que l’ancien président de la fédération.

Toutes les filles qui ont parlé ont été sanctionnées et n’ont plus aucun espoir de jouer en équipe nationale et la fédé “laisse faire”.

On rajoutera que l’ONG “Terres des Hommes” (qu’on avait déjà vu en Haïti travailler avec la Fifa) a découragé des filles de parler alors qu’elle devait théoriquement les aider dans leurs démarches.

A priori cette ONG a même fait fuiter des informations à la fédé.

Cette ONG payée par la Fiba pour effectuer une assistance juridique aux victimes ne l’a pas fait.

La première fille qui a parlé n’est pas allée à la coupe du monde à cause de ça, elle a été traitée publiquement de menteuse dans les médias par Jean-Claude Sidibé, ancien ministre des sports et actuel président de la fédé et toute sa famille a été menacée.

Jean-Claude Sidibé

 

Soi-disant qu’elle avait une blessure au genou ce qui était faux, et là l’ONG n’a pas voulu payer 100 euros pour une expertise médicale qui finalement a du être payée par les enquêteurs eux-mêmes qui ont envoyé de l’argent de Londres à Bamako pour ce faire.

Pire, Terres des Hommes a employé pour défendre les filles une avocate qui a été formée au cabinet de Jean-Claude Sidibé avec qui elle est très proche.

On retrouve également un rapport “d’enquête” de 150 pages du fameux Richard McLaren.

Il y a également Amadou Bakayoko alias “Jackson”, un soi-disant “instructeur FIBA” qui viole les filles, accompagne toutes les compétitions internationales alors qu’il n’existe nul part dans les organigrammes de la Fiba, de la fédé ou du ministère.

La Fiba a été mise au courant de cet état de fait lors d’un entretien avec une fille et cela n’est même pas présent dans le rapport de McLaren.

Les problèmes continuent aujourd’hui avec les U18 et devant la situation plus personne ne veut plus parler.

Il suffirait qu’un joueur NBA connu parle de ces affaires pour que tout cela explose médiatiquement.

 

Argentine

Des filles avaient porté plainte contre le coach des U15 de l’équipe nationale de football qui leur demandait des photos nues, les menaçaient de les violer et de les sodomiser dans les vestiaires, etc.

Il était convenu avec la Fifa qu’elles allaient témoigner devant le comité d’étique de la Fifa et que le nom de l’abuseur ne sortirait pas publiquement (NDLR : on se demande bien pourquoi…).

Résultat des courses : la Fifa dit qu’il n’y a pas assez de preuves (alors 5-6 gamines disent toutes la même chose) et la Fifa a balancé publiquement les noms des gamines qui sont aujourd’hui menacées.

On a appris plus tard qu’un membre très haut placé de la Fifa quand il va à Buenos Aires commande les prostitués mineures à la fédé argentine.

C’est cette personne qui se vante d’être un grand croyant dans le Christ et la famille qui est intervenu et qui a fait capoté l’enquête.

 

Guinée

Une fille mineure en sélection a été forcée d’avorter, a du après s’exiler et a été retrouvée dans un camp de réfugiés au Libéria voisin.

 

Ile Maurice

Des caméras ont été retrouvées dans les toilettes/vestiaires des femmes du siège de la fédération de football de l’île Maurice.

Suite aux témoignages la fédération ne fait rien pendant près de 10 jours.

Devant ce silence une employée porte plainte, une réunion d’urgence se tient à la fédé teintée de menaces à peine voilées et finalement le secrétaire général Didier Pragassa démissionne accusé d’être un prédateur.

Didier Pragassa

 

Ces toilettes sont également utilisées par l’équipe des U15 et U17 féminines.

Un autre employé Barlen Sengayen dénonce les agissements de la fédération et se désolidarise immédiatement par une lettre publique.

Une enquête de police et de la fédération en interne.

Cela vient porter le coup de grâce à la présidence de Samir Soba qui a été émaillée de différents scandales (équipementier avec Crystal Valley, des malversations et des facturations illégales) avec notamment son collègue Ahmed Yahya élu 2ème vice-président de la fédération africaine (CAF).

Samir Soba
Ahmed Yahya

 

Zambie

Plusieurs individus employés de la fédé ont commis des abus sexuels sur mineures notamment Kaluba Kangwa le coach des filles U17.

Une victime, l’incriminant d’avoir mise enceinte une joueuse de 15 ans en 2013 témoigne :

Ils sont plusieurs. Ils profitent de notre statut social.

La majorité des joueuses viennent de milieux défavorisés.

Jouer pour l’équipe nationale nous donne la possibilité de nous sortir de la misère.

Si nous ne jouons pas, il sera impossible de faire une carrière.

Ils profitent de ça, comme le coach Kaluba Kangwa.

Kangwa est employé par une ONG locale sévissant dans les quartiers défavorisés de Lusaka où il a eu plusieurs relations avec des mineures : la BUSA (Bauleni United Sports Academy) qui permet à des filles et garçons de 4 à 20 ans d’avoir des activités sportives régulières.

Kangwa est aussi accusé d’avoir favorisé l’accès à l’équipe nationale aux joueuses issues de ce programme.

Sport News Africa a également recueilli le témoignage d’une autre personne employée par la fédé pleurant les multiples abus dont elle a été témoin.

C’est endémique. Ils ont laissé un système se mettre en place sans rien dire.

D’autres membres de son staff en U17 sont aussi suspectés de l’avoir assisté et d’avoir abusé des mineures au sein de la sélection.

Il semblerait qu’une fille mineure soit morte suite à un avortement forcé par des membres de la fédé concernés.

Il semble qu’il en soit de même sur la fédé de basket.

 

 

Arbitrage en zone Concacaf (Amérique du Nord et Caraïbes)

Un réseau de 7-8 officiels abuseurs est en place au niveau de l’arbitrage en zone Concacaf dans les pays suivants où « il faut coucher » pour être bien noté et monter dans l’arbitrage pro (Costa-Rica, Panama, Jamaïque, Haïti, Guatemala, El Salvador, Nicaragua, USA et Canada).

Suite à des témoignages de chantages sexuels sur des arbitres majeures féminines Ronald Gutierrez (Costa Rica, 2011-2021) un des plus haut officiel des arbitres seniors de la Concacaf et ami de Rosnick Grant (Haïti) n’a même pas été suspendu, mais juste écarté pour « renouveler le staff avec des gens plus jeunes ».

Grant était presque intouchable parce qu’il offrait des filles à tellement d’officiels.

S’il parle, nous sommes finis.

Confie en off un membre du comité officiel de l’arbitrage au siège de la Fifa à Zurich.

Ronald Gutierrez

 

En 2010, Ronald Gutiérrez était au Guatemala pour superviser le championnat féminin Concacaf U20 qui a également servi de qualification pour la Coupe du monde en Allemagne plus tard cette année-là.

J’ai officié à ce tournoi, se souvient une arbitre internationale de la Concacaf. Je comprends comment le système fonctionnait là-bas.

C’est arrivé dans l’après-midi. Je parlais avec une autre femme qui arbitrait avec moi. Elle m’a demandé d’aller dans sa chambre pour regarder un film.

Je me souviens que c’était Avatar. Quand j’ai ouvert la porte, j’ai vu Ronald Gutiérrez nu dans le lit sur une arbitre du Panama.

Ces deux femmes arbitres m’ont dit de les rejoindre. J’ai refusé et j’ai tout de suite fermé la porte.

Le « comité éthique de la Fifa a été saisi… ».

Gutierrez se déclare fier du travail accompli durant ces 15 années.

 

El Salvador

Rodolfo Sibrian (El Salvador) a quand à lui été publiquement accusé par 6 victimes de ses harcèlements et chantages sexuels en 2017.

Vilma Montes dénonce Sibrian à la fédé et rien ne se passe.

6 mois plus tard elle fait une action en justice.

18 mois plus tard elle retire sa plainte, malade, épuisée et en dépression.

Sibrian est plus que jamais l’arbitre de référence du Salvador.

Le cas de Vilma Montes était épouvantable. Elle n’a obtenu aucun soutien de la fédération.

Ils ont protégé Sibrián, qui est maintenant de retour à la FESFUT.

Ils en sont si fiers. Ça me rend malade.

Rodolfo Sibrian

 

Dans le même pays en novembre 2019 plusieurs joueuses de l’équipe nationale accusent le coach Elmer Guidos et deux membres de son staff (David Hernandez et Carlos Cortez) de harcèlements sexuels et de chantages sexuels pour être sélectionnées.

En décembre 2019 deux femmes coach en formation accusent 4 officiels de la fédé (Ricardo Alavarado, Franco Rodriguez, Emerson Veliz et Nelson Chicas).

Veliz passa trois jours en prison et deux ans et demi plus tard aucune sanction n’a été prise.

Les deux femmes ont été écartées du programme de formation d’entraîneur.

Lors d’une réunion, treize responsables masculins au sein de la FESFUT ont voté et écrit des commentaires sur un papier sur le type d’actes sexuels qu’ils souhaitaient obtenir en échange du fait de coacher une équipe féminine.

Cette preuve a été montrée à la fédé, sans conséquences.

A propos du décédé José Carlos Ortiz Cardoza, ancien membre de la prestigieuse commission des arbitres de la Fifa, il s’intéressait aux arbitres masculins, confient deux personnes à Josimar qui ont reçu des propositions sexuelles en échange d’une promotion dans leur carrière.

Au total 8 officiels ont été accusés sur les 5 dernières années y compris des femmes.

 

Guyana

La fédé a viré Stanley Lancaster, chef des arbitres pour harcèlement sexuel.

Stanley Lancaster

 

Islande

En Islande, un pays qui semble au moins fonctionner un peu, tout le comité exécutif de la fédé a démissionné suite aux révélations de l’étouffement de scandales sexuels au sein du football islandais.

Une femme de 25 ans avait déclaré à la télévision avoir été harcelée et agressée sexuellement par un joueur de l’équipe nationale en boîte de nuit en septembre 2017.

Le joueur a avoué, s’est excusé de ne pas avoir eu un comportement exemplaire et a payé une compensation financière.

La fédé disait ne pas être au courant alors qu’elle avait été destinataire de nombreuses emails et témoignages, d’où la démission collective.

 

Angleterre

De nombreux cas ont été révélés (Barry Bennell par exemple) ces dernières années et la fédé a mis en place une commission spéciale.

Barry Bennell

 

Réaction de la Fifa

Le bien-nommé “comité d’éthique” de la Fifa, ce sont des individus du genre à traumatiser les victimes lors d’interrogatoires à décharge.

La Fifa soutient systématiquement ses membres, quitte même à tenter d’interférer dans les procédures judiciaires en cours.

La Fifa sentant qu’il fallait quand même réagir médiatiquement devant l’avalanche de scandales, a crée une commission spéciale sur les abus sexuels en partenariat avec une branche de l’ONU.

Romain Molina y a témoigné mais dès qu’on allait sur les « gros » pays alors on faisait comprendre que :

Il y a des polices fonctionnelles dans ces pays là et que ce n’est pas la peine que la Fifa y agisse…

On connaît bien cette technique qui permet de drainer les témoignages, de les trier en fonction de leur impact potentiel sur la Fifa et de les gérer au mieux (sanctions pour les petites fédé et étouffement pour les grosses).

Ça permet de se redorer le blason à moindre frais et de canaliser les victimes qui aurait pu sinon aller parler aux journalistes.

Gianni Infantino (Pdt de la Fifa) et Ghada Waly (directrice de l’UNODC)

 

Réaction des médias/des parlementaires

Hormis quelques médias internationaux cités plus hauts (USA, Norvège, UK et panafrique), personne dans le milieu du journalisme sportif ne relaye ces sujets.

C’est vrai, j’embête tout le monde.

Dans le foot on peut violer des gamines tranquille, j’aurais du le savoir.

conclut ironiquement Romain Molina dépité d’être si peu relayé par ses confrères français et internationaux ou encore par des députés autoproclamés “défenseurs du petit peuple” et même par des joueurs connus ou des anciens joueurs.

Et les témoignages affluent vers Romain Molina d’un nombre toujours plus grand de fédérations :

Malte, Roumanie, Italie, Maroc , Algérie, Tunisie, Botswana, Lesotho, Népal, Cambodge, Laos, Indonésie, Colombie, Brésil, Venezuela, Honduras, Jamaïque, Guatemala, Nicaragua, USA, Canada, Tchad, Liban, Madagascar, Inde, etc.

Et encore, la barrière de la langue empêche beaucoup de choses sur les cas asiatiques.

Il y a aussi de nombreuses tentatives d’infiltration, de faux témoignages et de cyberharcèlement auprès de Romain Molina et de ses confrères afin de tenter de les décrédibiliser.

Une enquête en cours à la Fifpro estime à plus de 50% les fédés concernées par les abus sexuels sur mineurs dans le foot féminin, voir 80% dans certaines zones géographiques.

La question n’est pas quelle fédération est touchée, mais quelle fédération n’est pas touchée.

Le point de départ c’est de se dire que ça existe dans toutes les fédérations et qu’il faut trouver des mécanismes généralisables qui permettent d’empêcher ces abus.

Terminons cet article sur une citation de Romain Molina qui résume bien la situation avec son coeur :

 

La promotion du football féminin par la Fifa à l’échelle mondiale,

vu l’ensemble de pervers qui occupe les fédérations,

c’est juste une immense boucherie.

 

Honneur, Force et Courage.

On lâche rien.

L’équipe Wanted Pedo.

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