Les réseaux pédocriminels n’existent pas | Round 37 | Réseau Bird Island

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Afrique du Sud: des pontes du régime de l’apartheid impliqués dans un réseau pédophile
Un réseau pédophile impliquant des politiciens puissants du régime de l’Apartheid est dénoncé dans le livre d’un ancien policier, qui explique que l’affaire a été étouffée depuis 30 ans.

Le podcast complet de cet article est téléchargeable ci-dessous (clic-droit puis “enregistrer la cible du lien sous”) ou à retrouver sur notre chaine Youtube.

Des journalistes confirment avoir travaillé sur ce dossier et avoir été censurés, et aujourd’hui on commence seulement à assembler les pièces du puzzle.

Le 14 août, le policier en question a été tué d’une balle dans la tête par une arme qui n’est pas la sienne.

Les nazis violeurs de gamins Noirs

Les faits se déroulent dans les années 80, dans une Afrique du sud où les Blancs font perdurer une dictature raciste, l’apartheid, sans que personne dans le monde n’y trouve à redire [1].

Les tenants de ce régime avaient des mentalités de nazis, avec ce penchant pédophile qu’on retrouve beaucoup chez les nazis.

L’ex ministre de la défense (nommé en 1980) du Parti National, qui était le n°2 après le président, Magnus Malan (mort en 2011), ex général de l’armée passé par les USA pour se former, est cité comme l’un des quatre piliers du réseau de pédophiles qui abusait de gamins vulnérables.

En 1995, il est inculpé avec 19 autres militaires pour la mort de 13 Noirs dans un bidonville, mais ils ont été acquittés.

Le régime de l’apartheid mettra en effet des dizaines d’années avant de disparaître totalement.

Un autre ex ministre du parti national toujours en vie, et vu comme un candidat potentiel à la présidence, n’est pas cité, contrairement à John Wiley, qui a été nommé en 1984 ministre de l’environnement et était également membre du parti National (suicidé d’une balle dans la tête en mars 1987, après une campagne médiatique sur ses orientations sexuelles).

Il faisait aussi partie du quatuor, de même qu’un ancien entrepreneur et accessoirement lieutenant réserviste de la police, John Allen, qui se serait également suicidé d’une balle dans la tête en février 1987 juste après avoir été arrêté pour une affaire de pédophilie, et surtout le jour où il devait comparaître à une audience au tribunal.

Cette bande de pédophiles organisait des partouzes dans une île appelée Bird Island.

Ils se sentaient tellement dans l’impunité qu’ils signaient même de leur nom le livre d’or des visiteurs de l’île.

Ce qui est assez ignoble, en plus de l’exploitation sexuelle des enfants, essentiellement des garçons, était que ces victimes étaient Noires.

Ces types ségrégationnistes et racistes, qui ont contribué à maintenir le régime de l’apartheid dans une Afrique du Sud où les Blancs étaient ultra minoritaires, violaient en plus des petits Noirs de préférence.

Pédophilie, passe-droits et corruption

Pour Allen, qui avait son propre business, le fait de si bien connaître le ministre de l’environnement, Wiley, a eu des avantages : obtention de concessions et visibilité dans le gotha et dans les médias, notamment.

Ces types ont donc organisé le transport de leurs victimes jusqu’à cette île, où les jeunes étaient ensuite violés.

Au cours de l’une de ces partouzes, un enfant a été mutilé quand une arme à feu aurait été introduite dans son anus et qu’un coup serait parti.

L’enfant aurait été transporté par hélicoptère dans un hôpital local.

C’est probablement le même enfant que ce garçon de 12 ans, un jeune Noir qu’une infirmière a vu arriver en hélicoptère, sans y avoir été enregistré et dans une chambre gardée par un type en uniforme.

Il y serait resté environ une semaine, selon cette infirmière.

Certains enfants étaient harponnés par un dénommé « Oncle Dave » (il s’agit d’Allen) dans des bars, des piscines, des salles de jeux vidéos, où trainaient les maquereaux et les dealers.

On leur proposait 20 rands (1,30 euro aujourd’hui) contre une fellation à l’arrière d’une voiture.

La plupart des gamins se droguaient et étaient devenus alcooliques, ils passaient leurs journées à traîner et représentaient des proies faciles pour les trafiquants.

Oncle Dave revenait souvent, et à force il a entretenu avec un des témoins des relations sexuelles complètes, et a fini par l’emmener chez lui.

Puis il a été emmené à Bird Island dans la baie d’Algoa pour une partouze avec plusieurs autres types.

Cette petite île désertique, avec seulement un phare et quelques bâtiment dont certains sont en ruines mais ce n’était pas à l’époque, est un refuge pour les oiseaux.

Oncle Dave organisait régulièrement ces petites traversées pour les victimes afin qu’ils y « divertissent » des pédophiles, souvent dans des hélicoptères de l’armée.

Des pilotes ont confirmé cela à un journaliste qui a travaillé sur cette affaire.

Le petit frère de ce témoin a vite été embarqué dans le réseau, dès l’âge de 12 ans.

La première fois, le rapport a été très violent, si bien qu’il a eu une fissure anale.

Puis le frère aîné à pris de l’âge et c’est le petit frère qui est devenu la cible d’Oncle Dave, à 13 ans.

Sur cette île, selon certains témoins, les partouzes pouvaient durer plusieurs jours.

Certains garçons ont aussi été violés dans une villa luxueuse à Schoenmakerskop pas loin de Port Elizabeth, ou encore dans une maison de plage à Witelsbos près d’une forêt à 70 ou 80 km de Port Elizabeth.

 

Étouffement en règle de l’affaire par la police et les médias

L’affaire des partouzes sur Bird Island était revenue aux oreilles de pas mal de monde à l’époque, mais elle n’avait jamais pu sortir.

Ce policier, Mark Minnie, et l’ex journaliste Chris Steyn, ont publié un livre début août, “The Lost Boys of Bird Island”, qui raconte l’affaire.

Minnie y explique que sa hiérarchie lui a demandé de clore l’enquête et de la mettre au placard, il y a 30 ans de cela environ.

Il avait constitué un dossier, avec les différents témoignages et des enregistrements, mais celui-ci a été enlevé de son bureau, sans le prévenir, par un brigadier et deux officiers haut placés de l’office central de Pretoria, la capitale judiciaire du pays.

Mais même avant que le dossier ne soit enlevé, le procureur de Port Elizabeth a averti Minnie en “grosses lettres rouges” écrites sur le dossier:

“Toute enquête sur cette affaire devrait être immédiatement interrompue.” Signé: “John Scott”.

Ambiance.

En 2017, ledit John Scott a été en nommé à la tête de l’office de contrôle des policiers, les bœuf carottes locaux, en intérim.

C’est Mark Minnie qui a arrêté Allen et l’a emmené au commissariat, et il explique que sur le chemin, « Allen chantait comme un canari ».

Arrivé au commissariat, il a directement balancé les noms des trois ministres, et lui a proposé 100.000 rands pour étouffer l’histoire.

Il devait comparaître le lendemain devant le tribunal mais n’est jamais venu.

Minnie a appris un peu plus tard par un collègue qu’on l’avait retrouvé sur la plage à Schoenmakerskop avec une belle dans la tête et le revolver encore en main, mais il n’y avait pas de poudre de la détonation sur sa peau autour de l’impact, ce qui signifie que la balle a été tirée à plusieurs dizaines de centimètres de distance.

Un photojournaliste, Colin Urquhart, a aussi enquêté sur ce réseau pédophile après avoir reçu des informations de la part de quelqu’un qui travaillait sur cette île, mais il n’a jamais pu publier quoi que ce soit faute de preuves suffisantes.

Quand il a parlé avec Wiley, celui-ci aurait confirmé certains éléments dans un fax.

Selon Urquhart, un type qui travaillait pour la boîte d’Allen, Atlas Fertilisers, faisait aussi partie du réseau.

Ce type venait chercher du guano sur l’île, pour les fertilisant d’Allen.

Alors qu’elle était sur le point de paraître, aucun des deux grands journaux pour lesquels il travaillait n’a voulu publier son enquête, ce qui n’est pas étonnant : il y a un plafond de verre sur les affaires de réseaux pédophiles, d’autant plus quand elles concernent des politiciens.

En France ou en Belgique, ils ne prennent aucun risque en termes de procédures judiciaires, et ne publient rien sur ces sujets-là.

Urquhart a aussi reçu la visite de gens qui se disaient de la police, qui lui disaient qu’il était sur la mauvaise voie.

Il a tenté de retrouver les jeunes qui lui avaient parlé à l’époque mais il n’y est jamais arrivé.

Gavin Evans, un autre journaliste, avait fait le lien entre Malan, Wiley et Allen.

Dans les années 90, il a interviewé Malan et lui a demandé s’il était au courant de ce qu’il se passait sur l’île, qu’il avait entendu dire que son ami Allen était pédophile.

Il a répondu que oui, avant de demander « De quoi m’accusez vous ? ».

 

Une protection et des meurtres politiques ?

Les deux « suicidés » de 1987 auraient été liquidés, selon les journalistes ainsi que selon Mark Minnie, car ils commençaient à être grillés.

« Selon les sources de Steyn, qui comprenaient deux agents de l’armée et un policier à la retraite, Malan était «le plus probable des commanditaires » des meurtriers qui ont assassiné Wiley et Allen.

L’une des sources a affirmé que le troisième ministre, “considéré comme un candidat à la présidentielle”, ne devrait pas être négligé pour son rôle dans ces morts », explique le magazine City Press.

La co-autrice du livre, Chris Steyns, pense que ce sont des membres des services de sécurité, probablement de l’ancien Bureau de Coopération Civile, qui ont commis les deux assassinats.

Elle a mené une enquête et a relevé de nombreuses contradictions dans la version officielle sur ces deux « suicides ».

Steyns a par exemple appris par une source au sein du Parti National que depuis deux ans, Wiley était sujet à divers chantages.

Ses mœurs (à l’époque on parlait juste d’« homosexualité » mais cela suffisait à ruiner une réputation) étaient manifestement connues, et comme il se préparait à une nouvelle élection, le risque était grand que ces « rumeurs » ne viennent à la surface.

Apparemment, un chantage aurait aussi été exercé sur le parti, menaçant d’exposer Wiley, et une date butoir aurait même été fixée, juste avant le « suicide ».

Mais finalement, on a dit qu’il s’était suicidé en raison de problèmes financiers.

La première personne qui serait venue chez lui après sa mort était Malan, qui est reparti avec deux gros cartons.

C’est seulement après le départ de Malan que les flics ont été autorisés à entrer, d’après un renseignement obtenu par quelqu’un des renseignements.

Allen aussi était visé par du chantage, après qu’un gamin ait été envoyé à l’hôpital dans une situation critique pour une opération en urgence.

D’après Steyns, Allen a payé le maître chanteur et fui la ville.

Selon Minnie, « Nous connaissons l’implication d’au moins trois anciens ministres du parti national et un homme d’affaires, mais il est tout à fait possible que beaucoup d’autres soient impliqués ».

Allen était, d’après des informations qu’il a reçues d’un adolescent, un Blanc cette fois-ci, opéré pour des blessures liées aux abus.

En 2007, Mike Minnie a émigré en Chine où il est prof d’anglais.

 

Épilogue

L’Afrique du Sud a un passé colonial et fait partie du Commonwealth.

Il semble que le phénomène de corruption par la pédophilie, rituels sataniques compris, soit le même qu’en Europe.

En 2017, le procès de quelques membres d’un réseau qui s’échangeait des vidéos de viols, de tortures et de meurtres de bébés a eu lieu, à la suite d’une procédure menée conjointement par les services sud-africains et belges.

Aucun coupable d’abus directs n’a été renvoyé au tribunal pour l’instant.

Deux des pédos consommateurs du réseau étaient de Port Elizabeth, et ont été jugés séparément.

Trois autres ont été arrêtés en Belgique et deux aux USA.

Parmi les images, il y avait des viols, parmi lesquels des viols ultra violents, et aussi des meurtres, notamment de bébés âgés de quelques jours.

La juge a prétexté du caractère violent des images pour réclamer un huis clos quand les débats ont porté sur ces contenus, et malgré deux ans de procédure, l’enquête n’a pas permis de tracer l’origine de ces films, même pas les snuff movies.

L’ingénieur qui avait mis en place la plateforme, William Beale, a finalement pris 15 ans, grâce à un expert venu expliquer qu’il n’est jamais passé et ne passera jamais à l’acte.

En 2016, un pédophile anglais bien connu a été arrêté au Cap : Lee Tucker a fait partie des fournisseurs du réseau pédophile VIP en Angleterre dans les années 90, il a été condamné en 2000 à 8 ans de prison mais il a fui à Amsterdam où il vendait des gamins des foyers du Pays de Galles à des bordels de la Spuistraat, puis en Asie, avant d’aller en Afrique du Sud.

A chaque fois, il a remis en place des réseaux de production de pédopornographie.

En 1993 il avait été arrêté au Portugal en compagnie de deux autres pédos du Pays de Galles.

Tucker était très proche d’un autre pédophile anglais globetrotter, Warwick Spinks, mais on ne va pas s’étaler sur ce cas.

Chose intéressante, Tucker, qui va rentrer en Angleterre pour répondre des viols sur mineurs commis dans les années 90, était devenu pilote d’hélicoptère au Cap.

En 2017, l’affaire « Sydney Frankel », accusé d’abus sexuels par huit victimes, fait scandale quand le type est mort.

Ce businessman millionnaire était à ses heures perdues conseiller du ministre de la Justice.

Les faits remontent à la fin des années 70.

Les victimes avaient porté plainte en 2013 mais rien n’a bougé et le pédophile est mort tranquillement.

D’ailleurs cette histoire a entraîné une révision de la loi pour permettre des poursuites sans prescription pour les agressions sexuelles (pas les viols) sur les mineurs.

D’après Chris Steyns, le type était un grand ami d’un des visiteurs de Bird Island.

Ajout du 15/08/2018 :

Mark Minnie assassiné, selon ses proches

Le policier Mark Minnie a été tué le 14 août (le lundi 13 au soir en Australie) d’une balle dans la tête, à proximité de chez un ami à Port Elizabeth.

A côté de lui, on a retrouvé une lettre de suicide, selon les médias, et une arme qui n’était pas la sienne.

Sa famille refuse de croire au suicide une seule seconde et a déclaré qu’il avait été assassiné.

Peut avant sa mort, Minnie avait même dit à des proches que sa vie était en danger, tout comme sa co-autrice Chris Steyn, et que s’il lui arrivait quelque chose, c’est parce qu’on l’aurait tué.

Les deux ont d’ailleurs reçu des menaces avant et après la publication du livre, et apparaissaient en public le moins possible (le livre n’a pas été lancé de manière habituelle avec une grande conférence de presse, pas de tournée médiatique…)

Vendredi, Minnie avait rencontré une de ses sources, et il devait en voir une autre le lundi où il a été tué.

Juste avant sa mort également, Mark Minnie avait déclaré qu’il allait en dire plus, sur ce réseau et ses connexions, et donner des preuves.

Selon lui, le livre “n’était qu’un début”.

[1] La période 1985-1988 était même marquée par un état d’urgence, avec restriction des libertés et suspension de la constitution, et tous les droits pour la police, qui était sous le contrôle du ministre de la Défense, Malan, impliqué jusqu’au cou dans ce réseau pédophile.

 

Actualisation:

En 2018, un livre dénonçait des politiciens pro-apartheid qui violaient des enfants Noirs.

Une affaire qui couvait depuis 30 ans.

L’un des auteurs du livre a été tué peu après la publication, par balles: officiellement c’est un suicide.

Aujourd’hui, l’éditeur présente ses “excuses” pour avoir impliqué un procureur dans l’histoire avec la publication du livre.

Les témoins qui avaient parlé aux journalistes se sont rétractés devant la justice qui a décide de refaire l’enquête à sa manière.

Les copies du livre seront détruites, il est désormais interdit de vente.

Pourtant, rien n’a invalidé les accusations concernant les politiciens, même si des magistrats ont accusé les auteurs du livre d’avoir “menti”.

https://citizen.co.za/…/publisher-unreservedly-apologises-…/

Sur le “suicide” de Mark Minnie, le co-auteur du livre, qui avait dit qu’il allait faire d’autres révélations quelques jours avant :

https://shakedowntitle.com/…/22-reasons-why-lost-boys-auth…/

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