Lémeré | Un grand-père de 88 ans bientôt jugé pour plusieurs agressions sexuelles sur mineures dont sa petite-fille
- La Prison avec sursis... C'est quoi ?
- 16/07/2019
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Agressions sexuelles : le papy de 88 ans sommé de se défendre
Gilbert aurait agressé sexuellement sa petite-fille durant trois ans. D’autres femmes dénoncent avoir subi son emprise. Son procès aura lieu en octobre.
Le droit à un procès équitable, rien que le droit. Une réponse apportée jeudi par le tribunal correctionnel de Tours que personne n’attendait. Ni les victimes, meurtries depuis des années par les agissements reprochés au grand-père, ni le prévenu, visiblement bouleversé par sa première confrontation au théâtre judiciaire.
Gilbert, 88 ans, était cité à comparaître pour des faits d’agressions sexuelles imposées à des mineurs. Parmi les deux victimes directes, assises sur le banc des parties civiles, Charlène, sa petite-fille, le ventre arrondi par huit mois de grossesse. Et Manon, « une fille du village ».
Les deux femmes, 31 et 18 ans, l’accusaient de viols. Un crime que le travail de la justice a fini par correctionnaliser et requalifier.
L’octogénaire s’est-il rendu coupable de pénétrations digitales aux abords du château du Rivau, à Lémeré, depuis 1997 ? A-t-il récidivé en 2010 avec Manon ? Charlène le crie avec violence, en larmes, jeudi, à l’annonce, par le tribunal, de sa décision de renvoyer le dossier en octobre.
A l’automne, elle aura donné naissance à son enfant. La douleur de trois années passées à subir les assauts présumés du grand-père sera, elle, intacte.
“ Quand on est innocent pas besoin d’avocat ”
Seul à la barre, le patriarche, paysan du Richelais, chemise à carreaux, tente de faire bonne figure. Derrière (et contre) lui, dans le public, la famille fait bloc. Eux sont soudés, conseillés ; lui se présente sans avocat.
Un sujet qui inquiète la présidente du tribunal, Christine Blancher.
« Si c’est pas obligatoire, je n’en prends pas et puis c’est tout… Quand on est innocent, y’en n’a pas besoin ! »,
répond Gilbert, en tapant sur la barre.
Lors de sa garde à vue puis de ses auditions libres, la perspective a déjà été balayée. Mais ses réponses décousues couplées à ses problèmes d’audition entretiennent le doute sur sa capacité à assumer seul un procès.
Cramponné à ses dénégations, évoquant un complot de ses proches, il devra s’expliquer sur les faits qui lui sont reprochés. Pas sur ceux atteints par le délai de prescription mais ceux décrits dans la procédure.
« Quand le grand-père venait rendre visite à Charlène alors que le père de famille était parti travailler dans les champs »,
rapporte Me Jérôme Damiens-Cerf.
Gilbert bénéficie de près de quatre mois pour préparer sa défense. D’ici là, une nouvelle expertise psychiatrique aura été réalisée et un avocat commis d’office.
Source : lanouvellerepublique
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