La Rochelle | Le pâtissier du centre-ville agressait sexuellement les apprentis

Pendant 18 mois, un employé d’une boulangerie-pâtisserie située en centre-ville de La Rochelle a agressé sexuellement des jeunes en apprentissage.

(©Adobe Stock illustration)

Ce jeudi 30 juillet à La Rochelle, un homme a marqué le tribunal judiciaire par son absence. Michel ne s’est pas présenté à la barre. Le trentenaire était pourtant prévenu d’atteintes et d’agressions sexuelles commises sur mineurs âgés de plus de 15 ans. « L’audience ne l’intéresse pas », commente le président du tribunal, Paul Roubeix.

Alors que sur le banc des parties civiles, Tom, une des victimes aujourd’hui âgé de 19 ans, est venu répondre aux questions des magistrats sur ce qu’il s’était réellement passé de septembre 2018 à mai 2019 dans le laboratoire d’une boulangerie-pâtisserie située près du marché central de La Rochelle.

Des faits similaires commis sur deux autres apprentis

Une situation que la victime résume ainsi.

« Tout le monde savait, mais personne ne disait rien, par peur de perdre leur apprentissage. Après notre départ le patron a pris peur. On a essayé de lui dire d’arrêter ».

L’affaire avait tout d’abord été orientée vers une simple procédure de rappel à la loi. Avant que des faits similaires commis sur deux autres apprentis ne reviennent aux oreilles du parquet de La Rochelle.

Il nous lançait également des insultes à caractère sexuel

Dans le laboratoire du commerce, Michel passait sa main sur le sexe et les fesses des apprentis.

« Il nous lançait également des insultes à caractère sexuel. Il nous mettait même des coups avec des accessoires de pâtisserie »,

poursuit Tom.

Paul Roubeix est revenu sur les déclarations qu’avait fournies Michel aux enquêteurs.

« Je leur montrais le métier de pâtissier. C’étaient des jeux que j’avais mis en place. Je sais c’est stupide mais je rigolais. Avant je n’avais jamais eu de problème avec les autres apprentis ».

Toujours marqué par les événements

Depuis Tom a mis fin à son apprentissage en pâtisserie.

« Ça m’a bloqué. Je ne suis plus motivé. Avec le temps ça passera ».

Mais il semble toujours marqué par ces événements qu’il confiera à son frère avant que celui-ci n’en parle à leur mère.

« Il disait que nous étions des jeunes qui n’étaient pas motivés. Forcément que nous ne l’étions plus, quand on savait ce qui allait se passer dans la journée. Il me disait toujours,

lorsque tu auras 18 ans, je te ferai ta fête. Je te boufferai le cul »

La partie civile constate. « Mon client a perdu une année de scolarité. Le préjudice est réel ». Quant au ministère public, il regrette l’absence de Michel.

« Il aurait pu donner sa version. Car les faits ne sont pas anodins. Ils sont même graves. Il faut que ça cesse ».

8 mois de prison avec sursis

Quatre mois de prison assortis d’un sursis probatoire avec une obligation de soins et une interdiction d’exercer une profession en contact avec des jeunes sont requis à l’encontre de celui dont le casier était vierge au moment des faits et qui depuis a été licencié par son employeur.

Le tribunal est allé au-delà de la peine réclamée par le parquet. Michel a écopé de 8 mois de prison avec sursis, et une obligation de soins, une interdiction d’exercer une profession en contact avec des jeunes durant cinq ans. Le pâtissier a également été inscrit au fichier judiciaire automatisé des auteurs d’infractions sexuelles et violentes (Fijais).

Source : actu.fr

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